L'historienne de l'art Charlotte Guichard s'est promenée une année durant à Rome et publie une étude passionnante sur ces traces du passé qui surgissent là où l'on ne les attend pas.
Personne ne prend le temps de s'approcher de près des grandes peintures romaines comme les fresques que Raphaël a peintes au Vatican. Pourtant, leur étude rapprochée offre un spectacle étonnant, celui de graffitis (nous devrions peut-être parler de tags) gravés à même les œuvres des grands maîtres, depuis des siècles, par des artistes, des soldats ou des touristes de passages.
Grattés sur des peintures majeures, ces graffitis nous mènent au cœur de la tradition artistique européenne et occidentale. Ils sont en effet la survivance de gestes d'empreinte, d'attestation et d'inscription. L'historienne de l'art Charlotte Guichard explore dans son dernier livre ces traces urbaines, qui se rapprochent en bien des points des graffitis contemporains.
Aujourd'hui, ce n'est plus sur les tableaux de maîtres que l'on vient glisser sa signature, mais dans les grands espaces urbains. Qui sont ceux qui marquent les murs des villes de leurs signatures? Quels sens donnent-ils à leurs gestes? Enfin, comment les graffeurs vivent-ils aujourd'hui leur statut d'artistes, entre illégalité et reconnaissance officielle ?
Rencontre, dans le cadre de Urban Project à Morges, avec Hélène Koch, auteure de l'ouvrage paru en 2013 "Les plus beaux graffitis de Suisse" et avec les graffeurs et illustrateurs de Street Art Inso Mundo, Sophia Bennani, Jewel et Sine réunis pour une Jam.
Avec, en direct, Charlotte Guichard, Dr en histoire de l'art, pour son livre "Graffitis: Inscrire son nom à Rome (XVIe-XIXe siècle)".
À lire:
• "Graffitis: Inscrire son nom à Rome (XVIe-XIXe siècle)", Charlotte Guichard, éditions du Seuil, 2014
• "Les plus beaux graffitis de Suisse", Hélène Koch, éditions Favre, 2013
Une émission de Laurence Difélix
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