L'édition 2022 de la Semaine des médias à l'école propose une plongée concrète et immersive dans les métiers de l'information en temps de crise, ici la guerre en Ukraine. Comment les médias choisissent-ils de traiter (ou pas) une information? Comment travaille un·e envoyé·e spécial·e? Et un·e photographe de guerre? Un·e journaliste radio fait-il le même métier qu'un·e journaliste de presse écrite? Qu'est-ce qui entrave la liberté de la presse en temps de guerre? La peur de mourir? La censure? Les fake news? Les manipulations? Que fait un·e rédacteur·trice en chef·fe ou un·e chef·e de rubrique? Quelle place occupent les réseaux sociaux dans leur quête de l'information? Réponse en vidéo.
Raconter la guerre en Ukraine
Le chef de rubrique
Quand l'information tombe
Antoine Silacci est chef de la rubrique internationale au département de l'actualité TV de la RTS. Cette nuit du 24 février 2022, lorsque Vladimir Poutine envahit l'Ukraine, il est aux premières loges. Contacts avec son envoyé spécial à Kiev, mise en place d'une édition spéciale, il raconte, heure par heure, une folle journée d'actualité.
L'envoyé spécial
Le reportage de guerre
Tristan Dessert est envoyé spécial RTS. Dépêché régulièrement en Ukraine, il explique les contraintes d'un journaliste de guerre. Accéder au lieu de tournage, s'informer, tourner, monter puis envoyer le reportage à Genève... alors que les bombes explosent à quelques kilomètres de là. Et puis les émotions, les rencontres qui marquent et font monter les larmes aux yeux...
Le fixeur
Le bras droit du reporter de guerre
Annabelle Durand est envoyée spéciale RTS. Elle connaît bien l'Ukraine, où elle s'est rendue plusieurs fois, toujours avec un collaborateur de l'ombre indispensable: le fixeur. Elle raconte tous ces moments où il se révèle nécessaire. Traduire, contacter les intervenants, gérer les déplacements, les distances et les check points. Trouver un lit quand il n'y a plus d'hôtel, se nourrir. Et puis ce moment où il faut rentrer et laisser son fixeur et les autres Ukrainiens sous les bombes.
Le journaliste d'agence
Les agences de presse
Boris Bachorz est journaliste à l'AFP, Agence France Presse, l'une des trois plus grandes agences de presse de la planète. Son rôle? Informer les autres médias qui s'appuieront sur les informations de l'agence pour réaliser articles et reportages. Sa force? Un réseau gigantesque de 2400 correspondants dans le monde qui traquent l'actualité avec une précision clinique; pas le droit de se tromper.
Le journaliste de fact-checking
Désinformation, fake news: la guerre informationnelle
Grégoire Ryckmans est "fact checker". Il traque les fausses informations pour la chaîne belge RTBF. Un travail d'analyse d'images, de tweets et autres posts pour rechercher la source d'une information et son authenticité. Avec la guerre en Ukraine, la machine à fake news fonctionne à plein régime, alimentée par la Russie et l'Ukraine sur les réseaux sociaux. Des "fake" toujours plus sophistiquées capables de faire dire au président Zelensky qu'il rend les armes...
La journaliste en exil
La censure d'État
Nadia Sirkoski est journaliste russe, exilée à Genève depuis 1998. Elle observe, depuis la Suisse, son pays natal se métamorphoser depuis l'invasion de l'Ukraine. Interdiction de prononcer le mot "guerre" sous peine de prison, interdiction de manifester, contrôle des médias. Même son blog, publié sur un média russe, est soumis à la censure d'État qui relit chacun de ses articles.
Le photographe de guerre
Le poids des images
Niels Ackermann est photojournaliste. Il photographie l'Ukraine depuis plus de treize ans et y est retourné récemment pour raconter la résistance du pays. Son défi? Prendre une photo répondant instantanément aux cinq questions-clés du journalisme: qui, quoi, où, quand, comment. Comme ce cliché, pris récemment, qu'il nous détaille: un pont détruit et, juste au-dessus, une nouvelle route aux "courbes sensuelles", qui répondent aux images de dévastation du pont démoli. "J'avais envie de montrer que l'Ukraine est déjà en train de panser ses plaies".
La journaliste radio
Raconter la guerre sans image
Maurine Mercier est correspondante à Kiev pour la RTS radio et télévision. Contrairement aux envoyés spéciaux, elle vit sur place depuis plusieurs mois, a trouvé un appartement, prend le métro, sa voiture. "Je vis comme en Suisse sauf que c'est un pays en guerre." À la radio, elle ne raconte pas la guerre comme à la télévision. Il y a la force de la voix, des bruits et des silences, que Maurine Mercier s'interdit de modifier ou de sonoriser, "un peu comme si vous étiez avec moi quand j'ai rencontré tous ces intervenants."
La rédactrice en chef
La hiérarchisation de l'information et la loi de proximité
Madeleine von Holzen est rédactrice en chef du quotidien Le Temps. Chaque jour, elle et ses équipes conçoivent le journal, choisissent, hiérarchisent, sélectionnent et éliminent des informations qui composeront l'édition du lendemain. Ce matin, l'Ukraine entre dans son sixième mois de guerre et occupe toute la Une. Un sujet "majeur" qui nous touche parce qu'il "se déroule à nos portes." C'est ce que les médias appellent la "loi de la proximité".
La journaliste sur les réseaux sociaux
L'information et les réseaux sociaux, les sources
Camille Pagella est journaliste au quotidien Le Temps. Pour suivre l'actualité de la guerre en Ukraine, cette spécialiste s'appuie notamment sur les réseaux sociaux qu'Ukrainiens et Russes utilisent activement. En particulier? Telegram, une messagerie créée en Russe et largement utilisée dans tout le monde.