"En 1986, à la suite d'une révolte populaire et sous la pression américaine, Jean-Claude Duvalier remet les clés du pouvoir aux mains des militaires. Après 29 ans de dictature, il y avait tout un peuple décidé à avancer, décidé à se sacrifier, décidé à mettre tout ce qu'il fallait pour que le pays puisse prendre un autre chemin. Ceci a été la première occasion manquée.
Le retour d'Aristide
La deuxième occasion manquée a eu lieu lors du retour d’Aristide, malgré les circonstances, là aussi, il y a eu, dans presque dans tous les secteurs de la société, un désir de changement. Et c'est un des mots qu'on entend le plus en Haïti, le changement. Les gens veulent le changement.
La troisième occasion manquée a eu lieu après le tremblement de terre. En secouant toute la population, et pas seulement à Port-au-Prince mais dans tout le pays, le séisme n'a pas seulement été physique, il a aussi secoué les consciences, et ouvert les yeux sur de nouvelles réalités. C'est difficile de parler d'occasions manquées au vu des circonstances qui les ont entourées. Il y a des tournants néanmoins que nous avons manqués."
Propos recueillis par Tania Chytil
Les autres questions de cet entretien:
1. Comment définir l'histoire d'Haïti?
2. Les grandes blessures d'Haïti - La dette de l'indépendance