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Décryptage de quelques termes économiques de base

Qu'est-ce que le pouvoir d'achat? Et l'inflation? C'est quoi, le coût de la vie? Et le surendettement? Réponse avec ce petit lexique économique réalisé avec la collaboration de Mathieu Grobéty, chargé de cours à la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne et codirecteur de l’Institut CREA d'économie appliquée. 

Le pouvoir d'achat

Le pouvoir d’achat, c’est ce qu’on peut s’offrir avec son salaire. Plus précisément, c’est la quantité de biens et services que l’on peut acheter avec un certain montant de francs suisses à disposition, selon la définition donnée par l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Concrètement, c’est ce qu’on peut s’offrir avec l’argent que l’on gagne, que ce soit le salaire, l’AVS, les aides sociales, l’argent de poche, et ce une fois qu’on a payé ses impôts. En conséquence, lorsque notre salaire est ajusté à la hausse, notre pouvoir d’achat augmente car on peut acheter plus de choses ou louer un appartement au loyer plus élevé si les prix du loyer ou des biens restent inchangés. En revanche, lorsque le renchérissement des prix à la consommation n’est pas compensé par des hausses salariales, on subit une perte de son pouvoir d’achat. 

Le coût de la vie

Le coût de la vie, c’est ce que nous coûtent nos achats, de nourriture, d’habits par exemple. Concrètement, c’est l’évaluation du coût moyen des dépenses de consommation des ménages, selon la définition que donne Wikipédia du coût de la vie. Le coût de la vie n’est pas le même dans tous les pays. Par exemple, il est plus élevé en Suisse qu’en France. Concrètement, avec 100 francs suisses, on ne s’achète pas autant de choses en Suisse qu’en France. Le même habit de la même marque coûte plus cher en Suisse qu’en France. Pourquoi ? Faisons simple : parce que les salaires globalement plus élevés en Suisse qu’en France vont se répercuter sur le coût des biens et services que l’on achète.

Le surendettement

Il est question de surendettement lorsque la part du revenu disponible après la couverture du minimum vital ne permet pas de remplir les obligations financières dans un délai raisonnable, selon une définition de la Conférence suisse des institutions d’action sociale. Concrètement, une fois qu’on a payé son loyer et sa nourriture, ses primes d'assurance maladie (si on est en mesure de le faire), il ne nous reste pas assez d’argent pour payer les impôts ou les arriérés d’impôts, les factures courantes, le remboursement des crédits ou autres dettes dans les délais impartis. Pour s’en sortir, il existe des aides (CF le site de Dettes Conseils Suisse).

L'inflation

On dit qu’il y a inflation quand le niveau des prix augmente. L’inflation peut conduire à une perte de pouvoir d’achat dans le cas où les salaires augmentent moins vite que la hausse des prix. En Suisse, on mesure l'inflation à l'aide de l'indice des prix à la consommation. Le principal objectif de la Banque nationale suisse est de veiller à la stabilité des prix définie comme une hausse des prix inférieure à 2% par année. 

Le crédit

Un crédit privé, c’est un prêt d’argent fait par une banque ou une société de crédit à un particulier. C’est une somme qu’il faut rembourser, avec des intérêts et dans des délais impartis. On emprunte souvent de l’argent pour s’acheter une voiture, un logement ou pour surmonter une mauvaise passe financière. Le risque, c’est de ne pas pouvoir rembourser et de tomber dans la spirale du surendettement. 

Le minimum vital

Le minimum vital correspond aux moyens dont une personne a besoin pour vivre. Le minimum vital social a pour but d’assurer, au-delà de la survie physique, une participation à la vie sociale et à la vie active. Il comprend les frais de logement, de santé et d’entretien. C’est la couverture des besoins matériels de base. L’entretien couvre notamment la nourriture, les boissons et le tabac, les vêtements et les chaussures, la consommation d’énergie, les soins personnels, les frais de déplacement, le téléphone, internet, la radio et la tv, la formation, les loisirs, le sport et les divertissements.

Le panier type

Le panier type (anciennement appelé le "panier type de la ménagère") comprend une sélection de biens et services consommés par les ménages privés. Il comprend 12 domaines de dépenses, selon une liste de l’Office fédéral de la statistique: alimentation et boissons non alcoolisées, boissons alcoolisées et tabac, habillement et chaussures, logement et énergie, équipement ménager et entretien courant, santé, transports, communications, loisirs et culture, enseignement, restaurants et hôtels, autres. Il sert à mesurer l’évolution des prix. Le panier type reflète les habitudes de consommation des ménages.

L'indice des prix à la consommation

L’indice des prix à la consommation (IPC), c’est une mesure du niveau général des prix. Il traduit le coût du panier type par rapport au coût de ce même panier au cours d’une année choisie comme année de base, selon une définition du Secrétariat d’État à l’économie (SECO). Il est calculé par l'Office fédéral de la statistique (OFS) et mesure l'évolution moyenne des prix. L'IPC est calculé chaque mois. En Suisse, l'IPC sert à mesurer le taux d'inflation. La BNS définit la stabilité des prix sur la base de l'IPC.

Les biens de première nécessité et de consommation courante

Les biens de première nécessité, ce sont les produits de base dont on a besoin pour vivre, soit les produits alimentaires frais (viandes, poissons, produits laitiers, œufs, fruits, légumes, pain et pâtisseries), les produits alimentaires dits secs (conserves, féculents, épices, aliments pour bébés), les produits non alimentaires comme le savon, les produits de douche, les parfums, le papier de toilette, les shampoings, le dentifrice, les couches pour bébé, les médicaments ; les articles de vaisselle et de table, comme les couverts et les ustensiles de cuisine, le matériel de cuisson et de conservation, les bougies, les produits de nettoyage, les journaux et les revues, tout ce qui est papeterie, les plantes, les piles, les articles de bricolage et de jardinage, les aliments pour les animaux et les produits nécessaires à leur hygiène.

L'indice Big Mac

Concrètement, l’indice Big Mac est une mesure de parité de pouvoir d’achat entre pays. Au départ, c’était une blague du journal The Economist. Puis, c’est vraiment devenu un indice permettant d’évaluer la force d’une monnaie via un Big Mac, le hamburger phare de la chaîne de fastfood Mc Donald’s (CF la vidéo ci-dessous du factchecking de RTSinfo et de l’Agefi, source de cette définition). Pour comparer les devises, The Economist recense à travers la planète depuis une quarantaine d’années le prix du hamburger, dont la recette est identique partout. L’hebdomadaire compare ensuite les prix des Big Mac. Par exemple, on constate que la différence de prix d’un Big Mac acheté en Suisse et France est beaucoup plus importante que la valeur d’un franc suisse par rapport à un euro, ce qui tendrait à indiquer que la monnaie helvétique est surévaluée. D’ailleurs, selon cet indice, le franc suisse est la monnaie la plus surévaluée du monde.

>> À regarder : Le factchecking éco de RTSinfo et de l'Agefi : Evaluer la santé d'une monnaie grâce à un Big Mac, est-ce possible ?