Depuis 1939, les Suissesses peuvent servir dans l’armée à titre volontaire, conformément à l’article 59 de la Constitution fédérale. Il s’agissait à l’époque du Service complémentaire féminin (SCF), puis du Service féminin de l’armée (SFA) qui s’est transformé à son tour, en 1995, en l’organisation des Femmes dans l’armée (FDA), en attendant l'entrée en vigueur, en 2004, d'Armée XXI.
Les femmes dans l'armée suisse
Les femmes dans l'Armée XXI
Avancée importante pour les femmes qui font du service
L'Armée XXI entre en vigueur le 1er janvier 2004. Il s'agit d'un pas important pour les femmes qui font du service puisque le statut entre militaires féminins et masculins est indifférencié et les femmes peuvent désormais être incorporées dans les formations de combat.
La participation à la journée d'information sur l'armée et la protection civile, 1er "rendez-vous" militaire, est facultative pour les femmes. Le recrutement et le service restent sur une base de volontariat.
L’organisation des Femmes dans l’armée (FDA) depuis 1995
Le recrutement commun aux deux sexes
La restructuration de l'armée en 1995 modifie la place des femmes dans l'armée suisse. Dès lors, avec toutefois quelques exceptions "féminines", la législation ordinaire s'applique autant aux femmes qu'aux hommes soldats.
Les Suissesses de 18 à 28 ans peuvent s'inscrire volontairement. Le recrutement devient commun aux deux sexes.
Si le port d'une arme reste volontaire et limité à leur seule protection personnelle (éliminant des missions de combat), les femmes soldat ont désormais accès à plus de 80 fonctions.
Concernant l'instruction (école de recrues), commune avec les soldats hommes, elle évolue pour devenir pratiquement unifiée. Il en va de même pour les écoles de cadre. En 2001, une première femme est brevetée officier d'état-major général. L'obligation de servir est la même sans distinction de sexe, avec une libération provisoire en cas de naissance ou d'obligations d'entretien familiales. L'unité des tenues, notamment de sortie, est assurée par l'armée 95.
De 52 femmes instruites en 1995, le nombre grimpe régulièrement et, en 2003, l'armée suisse compte 1436 femmes dont 327 dans la réserve du personnel.
Le Service féminin de l'armée (SFA) 1986-1994
Toutes les femmes entre 18 et 35 ans peuvent s'annoncer
De nombreuses discussions relatives à l'engagement des femmes dans l'armée aboutissent à l'entrée en vigueur, le 1 janvier 1986, du Service féminin de l'armée (SFA). Toutes les femmes entre 18 et 35 ans peuvent s'annoncer. Les possibilités d'affectation restent limitées (une douzaine de fonctions) et uniquement dans des tâches n'impliquant pas de mission de combat.
Toutefois, autant au niveau des profils d'exigence du recrutement que de celui des connaissances fondamentales (premiers secours, protection contre les armes chimiques et nucléaires, maintien du secret, etc.), les volontaires sont soumises aux mêmes exigences que n'importe quel militaire. Certaines filières de cadre sont également accessibles au personnel féminin.
L'armement volontaire avec un pistolet fut introduit en 1991.
187 femmes furent instruites au lancement du SFA. Ce nombre ne cessa de de diminuer pour atteindre 101 en 1994.
Le Service complémentaire féminin (SCF)
Des tâches de soutien et d'assistance
Le SCF durant le Service actif 1939-1945
Suite à un appel de volontaires du Conseil fédéral de septembre 1939 adressé aux hommes et aux femmes, le général Guisan signe, le 16 février 1940, les directives pour l'organisation du Service complémentaire féminin (SCF).
Destiné aux femmes indépendantes âgées de 18 à 40 ans, les volontaires ayant des obligations familiales ou professionnelles étant incorporée au Service complémentaire féminin civil, le SCF militaire démarrait par un cours d'introduction de 13 jours. A l'issue de cette formation rapide, portant autant sur des aspects techniques qu'éducatifs, les volontaires étaient remises aux états-majors et unités de l'armée, essentiellement pour des tâches de soutien et d'assistance… des fonctions reconnues alors comme adéquates et naturelles pour les femmes.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, environ 20'000 femmes furent instruites au Service complémentaire féminin.
Le SCF de 1945 à 1985
Après la Deuxième Guerre mondiale, le SCF est maintenu, mais modifié. L'âge d'admission des volontaires est variable selon les époques, mais le déroulement du recrutement reste fondamentalement le même. Le SCF est proche du service masculin en matière de droits, de devoirs, du nombre de jours à accomplir et de la conservation de l'équipement. Toutefois, ce dernier ne comprend pas d'arme.
En 1949, 387 femmes furent instruites et 254 en 1985.