Je réponds enfin à votre intéressante question qui m'a demandé un peu de recherche car ce sujet est assez peu évoqué en archéologie. Cet élément d'architecture est en effet difficile à appréhender étant donné la rareté des traces de maisons en élévation pour les périodes anciennes. Alors que les restes de bâtiments sont attestés dès le Néolithique, par des alignements de trous de poteaux, d'empierrements formant la base de murs, de fossés, ou de traces de poutres, nous n'avons pas de preuve de l'existence de fenêtres pour des périodes si anciennes. Dans quelques villages fortifiés d'Anatolie du VIème et Vème millénaire av. J.-C., les maisons peuvent être percées de petites ouvertures mais nous ne savons pas dans ce cas si les archéologues ont retrouvé des traces réelles de ces ouvertures ou s'il s'agit seulement d'hypothèses, ce qui est souvent le cas en archéologie. Dans la maison lacustre néolithique, que l'on connaît bien grâce à sa très bonne conservation, aucune trace de fenêtre ne nous est parvenue mais les parois sont généralement incomplètes ce qui pourrait expliquer cette absence. On suppose que la seule ouverture de la maison était la porte, ainsi qu'une ouverture dans le toit afin d'évacuer la fumée du foyer, ceci afin d'éviter les déperditions de chaleur et les courants d'air. On peut également imaginer des faibles dégagements au niveau de la jonction des parois et du toit qui peuvent laisser passer la lumière sans réellement créer une embrasure dans la paroi.
A ma connaissance, les premières fenêtres attestées datent du début du IIème millénaire av. J.-C. dans la civilisation grecque minoenne. Le site d'Akrotiri situé sur l'île de Santorin et daté de 1630 av. J.-C., a livré des maisons à plusieurs étages aux fenêtres ouvertes sur les voies de circulation (http://www.ile-de-santorin.com/sa_akrotiri/sa_akrotiri1b.php).
Dans l'ancienne Egypte des petites fenêtres semblables à des meurtrières permettaient d'éclairer les chambres mais cela était essentiellement réservé aux édifices religieux.
A l'époque romaine les édifices importants étaient ouverts par de larges baies ou arcades, alors que la maison traditionnelle illustrée par les vestiges de Pompéi, ne comportait que peu de fenêtres qui étaient percées assez haut dans le mur.
C'est véritablement au Moyen-âge que la fenêtre se développe dans les bâtiments mais là encore on distingue les édifices religieux, qui pouvaient même être dotés de vitres en verre dès le XIIème siècle, des maisons traditionnelles où les ouvertures étaient assez petites. Avant l'utilisation du verre, difficile à réaliser pour de grandes surfaces, on utilisait du parchemin, de la toile huilée ou du mica ce qui donnait des vitres plus translucides que transparentes.