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Un peu d'histoire

Ruines romaines à Cathage
Ruines romaines à Carthage.
Depuis les ancêtres des Berbères, installés dans la région depuis plus de 6000 ans, jusqu'à nos jours, la Tunisie n'a pas connu beaucoup de répit. Avec le départ de Ben Ali en 2011, elle a vécu un nouvel épisode mouvementé.

Ce sont probablement les ancêtres des Berbères qui, 4000 ans avant notre ère, furent les premiers à peupler la Tunisie. Quant à la première grande civilisation, il s'agit de celle que fondèrent sur les côtes du pays les Phéniciens, au XIIe siècle av. J.-C. et dont Carthage devint la capitale trois siècles plus tard. En 146 avant notre ère, Carthage fut attaquée et détruite par l'Empire romain, alors en plein expansion. Dès lors et jusqu'au Ve siècle, la majeure partie du territoire de l'actuelle Tunisie fut intégré à la province romaine d'Afrique.

Toujours au cours du Ve siècle, cette province romaine d'Afrique fut prise de force aux Romains par les Vandales, un peuple germanique. Environ un siècle plus tard (533), les Byzantins reprirent le pays aux Vandales et firent eux aussi de Carthage leur capitale. Ils contribuèrent à la prospérité de la région mais durent faire face à la résistance des Berbères, réfugiés dans les montagnes.

Les musulmans
Au VIIe siècle, affaiblis par les attaques berbères, les Byzantins cédèrent à leur tour le pays aux Arabes qui y régnèrent jusqu'au début du XVIe siècle. Durant cette longue période, les populations urbaines, chrétiennes jusqu'alors, eurent tout le temps de se familiariser avec puis d'adopter le mode vie musulman et la langue arabe.

Les Ottomans
En 1534, c'est au tour des Ottomans de conquérir le pays puis de le perdre l'année suivante à la faveur de Charles Quint. Les Turcs firent néanmoins leur retour en 1574 pour s'établir durablement dans la région. Ils y installèrent des administrateurs locaux (les beys) qui donnèrent au pays une relative stabilité. La ressemblance des drapeaux actuels de la Tunisie et de la Turquie – l'étoile et le croissant – s'explique par cette période de rattachement qui s'acheva en 1957 (voir ci-contre).

Les Français
Ruiné, l'État tunisien se vit forcé, en 1878, d'accepter la tutelle des Français, déjà présents en Algérie depuis près d'un demi-siècle. En 1881, la Tunisie devint un protectorat mais, très vite, la France abusa de ses prérogatives et exploita le pays comme une colonie. Privés de la gestion de leur propre terre – les postes d'administration étant réservés aux français – les Tunisiens commencèrent à exiger leur indépendance. De 1914 à 1921, la pression populaire en faveur de réformes poussa la France à décréter l'état d'urgence et à interdire la presse d'opposition.

Bourguiba et l'indépendance
En 1938, Habib Bourguiba, jeune diplômé en droit et co-fondateur du journal (indépendantiste et laïc) L'Action tunisienne, est expulsé vers la France et emprisonnée cinq ans pour «conspiration contre la sûreté de l'État». De retour au pays en 1949, il intensifia la campagne en faveur de l'indépendance. Trois ans plus tard, l'arrestation de Bourguiba et d'autres leaders nationalistes marqua le début du conflit armé entre colons et indépendantistes.

Le 3 juin 1955, Edgar Faure, président du Conseil français signa avec le premier ministre tunisien Tahar Ben Amar une série d'accords consacrant l'autonomie du pays et, le 20 mars de l'année suivante, un nouvel accord reconnut la Tunisie comme une nation souveraine. Les premières élections législatives, organisées quelques jours plus tard, marquèrent la victoire du Néo-Destour, le parti de Habib Bourguiba, qui fut nommé premier ministre le 11 avril de la même année. En 1975, au terme de son quatrième mandat, il fut nommé «président à vie».

Ben Ali
Le 7 novembre 1987, le président Bourguiba (84 ans) fut déposé par son premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali, sous prétexte de son grand âge et dans des circonstances rocambolesques. Lors de son investiture, Ben Ali déclara: "L'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l'État…". Après 23 années passées au pouvoir, les événements de janvier 2011 finirent par lui donner raison.

Franck Sarfati

Sources: Université Laval (Québec), Wikipédia

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