De nombreux chercheurs ont observé que des individus qui parlent plusieurs langues ont une forte tendance à compter et à résoudre des problèmes arithmétiques dans la langue dans laquelle ils ont fait leurs premiers apprentissages numériques. Un chercheur a même reporté le cas d’une personne qui utilisait sa langue d’origine pour compter les additions au restaurant alors même que sa deuxième langue était tellement prédominante dans sa vie quotidienne qu’elle commettait des erreurs grammaticales dans sa langue natale et rêvait et pensait dans la seconde langue apprise.
Le langage et la cognition numérique sont intimement connectés chez l’humain et ce, à partir du moment où l’enfant commence à savoir compter c’est-à-dire entre deux et quatre ans, avant même le début d’une éducation formelle. Plus tard, les enfants et les adultes pourront faire des calculs simples par récupération directe du résultat en mémoire à long terme. Par exemple, nous savons que 7 + 7 = 14 et nous n’avons pas besoin de compter ou calculer pour résoudre cette addition. Selon certains chercheurs, ces connaissances, appelées « faits arithmétiques », sont justement stockées sous forme verbale : « sept plus sept égale quatorze », un peu comme une poésie apprise par cœur. Ainsi, afin de pouvoir retrouver le résultat en mémoire, il est nécessaire de convertir les informations numériques dans la langue dans laquelle ces connaissances ont été apprises. Il est important de noter que la langue d’apprentissage n’est pas nécessairement la langue maternelle et que c’est dans la langue d’apprentissage que se font les calculs.