Le terme de « crise d'angoisse » peut recouvrir différentes réalités, allant d'un état anxieux à une crise de panique (voir à ce sujet la réponse faite précédemment sur ce site le 18 mai 2007). Les aires cérébrales impliquées ne sont pas nécessairement les mêmes. Cependant, de manière générale, l'anxiété active plusieurs zones du système limbique (un système qui est à l’interface entre le cerveau primitif, dit « reptilien », et le néocortex), en particulier l'amygdale, et certaines zones corticales, notamment dans le cortex pré-frontal, qui sont aussi impliquées dans d'autres états émotionnels. La vigilance et l’attention peuvent être augmentées, mais sont focalisées sur la source de danger potentiel (la « menace »). Les systèmes physiologiques qui gèrent la réponse de stress, comme le système neuroendocrinien (hormones) et le système neurovégétatif, interviennent également. Le système digestif (gastro-intestinal) peut aussi être affecté. L’activation cérébrale peut conduire à une expression motrice (un comportement), ou au contraire induire une inhibition comportementale. Une réponse comportementale active devrait permettre de réduire l'anxiété en agissant de manière concrète sur l’environnement pour faire face au problème qui est à l’origine de l’anxiété (« Je suis inquiet pour cet examen, mais je travaille pour bien m’y préparer »). Cependant, cette réponse prend parfois la forme d'une agitation sans but, ou d'une activité dite de dérivation (fumer, se ronger les ongles, rechercher des distractions, etc...), qui n’est pas réellement efficace par rapport au problème mais permet cependant de réduire le niveau d’anxiété et le stress. La fuite, ou l’évitement, permettent parfois de régler le problème (voir à ce sujet le livre d’Henri Laborit, « Eloge de la fuite », récemment ré-édité en collection de poche). Certaines conduites agressives (liées en partie à une augmentation de l’irritabilité) pourraient aussi être considérées comme des comportements visant à réduire l’anxiété. Par contre, le rôle de l’anxiété dans la tendance à consommer de l’alcool ou des drogues est controversé (l’anxiété ne jouerait un rôle que s’il existe par ailleurs certains facteurs de prédisposition). L'inhibition comportementale, au contraire des réponses actives, contribue à maintenir un état anxieux. Ce genre de réaction, dans sa forme extrême, est parfois observé chez les animaux qui s'immobilisent complètement face à un danger et restent comme paralysés (ils « font le mort »), une réaction qui peut aussi être observée chez l'homme dans certaines circonstances (« être paralysé par la peur »). Certains auteurs pensent que la dépression chez l’homme pourrait s’apparenter à une forme d’inhibition comportementale; de fait, les états dépressifs sont très souvent associés à un niveau élevé d’anxiété.

Contrairement à la peur, qui résulte de la présence d’un danger réel, l’angoisse ou anxiété (ces deux termes étant plus ou moins équivalents en français courant) est souvent déclenchée par l’anticipation d’un danger, par une menace virtuelle. De plus, alors que la peur est rarement sans objet, l’anxiété ou l’angoisse peuvent survenir sans raison apparente (objective). Pour cette raison, les « crises d’angoisse » sont parfois difficiles à gérer, car elles offrent peu de prise au « rationnel », c.à.d. aux processus cognitifs qui aident à maîtriser la peur dans d’autres situations plus concrètes.

Au cours de l’évolution, la capacité de ressentir et d’exprimer des émotions comme l’anxiété par anticipation des dangers ou difficultés à venir a pu être un avantage important, car améliorant les chances de survie et/ou le bien-être de l’individu et du groupe social. Dans une société comme la nôtre, où le « virtuel » joue un rôle de plus en plus important, et dans laquelle les exigences socio-professionnelles et les demandes de performances de toutes sortes pèsent très lourd sur des individus souvent isolés socialement, cette capacité peut cependant se retourner à notre désavantage et devenir invalidante. Le manque d’estime de soi, des attentes négatives et la crainte permanente de l’échec conduisent à divers troubles anxieux, qui dépassent la simple « crise d’angoisse », et sont malheureusement assez fréquents dans la population.