Pour une personne jeune en bonne santé et régulièrement physiquement active (en d’autres termes chez qui les pulsations cardiaques montent régulièrement) il n’y a pas de problème de se mettre à l’envers de temps en temps. Marcher sur les mains, faire la roue, on se rappelle bien de sa jeunesse!
Bien évidement cela représente un sacré challenge pour les différents systèmes physiologiques qui régulent la circulation du sang dans le corps. Soudainement, la situation est littéralement inversée, le coeur doit pomper contre la gravité terrestre pour faire passer le sang dans les jambes, et cela représente une charge lourde pour cet organe. Et, aussi, la circulation de la tête se voit contrainte, de deux façons: d’une part la pression au niveau des artères à l’entrée du cerveau est augmentée (puisque la gravité terrestre tire le sang vers la tête), et il y aura aussi une pression à la sortie de la tête au niveau veineux augmentée (ces veines dans le cou qui gonflent!), puisque le retour vers le coeur doit se faire contre la gravité terrestre.
Coté entrée du cerveau, un système de régulation des artères du cerveau limitera l’augmentation de la pression entrante, mais coté veineux la stase relative fera quand-même que la pression dans les petits vaisseaux augmente. Les systèmes de régulation chez une personne en bonne santé permettront ainsi de limiter la charge pour les petits vaisseaux (fragiles), lesquels, si en bonne santé, ne craignent pas grand chose. Mais chez quelqu’un dont la circulation n’est pas à son top (par exemple une personne d’un certain âge, physiquement inactive, avec un surpoids, et un début d’hypertension …) cela peut présenter un risque de rupture.
La rupture d’un vaisseau cérébral causera un saignement (AVC, accident cérébro vasculaire) et est très dangereuse. Aussi, les personnes avec des anévrismes (congénitaux ou pas) courent un risque plus important. Donc il ne faut pas passer trop de temps à l’envers, disons une dizaine de minutes, sinon on risque aussi un oedème dans les tissus de la tête et de la nuque. Et le corps n’arrive pas à s’adapter sur la durée.
Des personnes avec le coeur déjà fragilisé risquent aussi une défaillance cardiaque. Il existe pourtant une situation spéciale ou c’est possible de s’adapter, et c’est la microgravité dans l’espace, où le manque de gravité terrestre cause des effets similaires mais moins prononcés. Certains cosmonautes et astronautes on passé une année ou plus en microgravité et ont survécu, même si leurs têtes gonflaient un peu pendant le séjour dans l’espace. Une fois de retour sur terre, et quelques jours d’adaptation à la gravité terrestre, les choses rentrent ensuite rapidement dans l’ordre.