"Memento mori"

Ci-dessus: mosaïque romaine (Ier siècle ap. J.-C.) associant le graphisme d'un "memento mori", "hominem te esse memento" (souviens-toi que tu n'es qu'un homme), au "Gnothi seauton" (connais-toi toi-même) delphique.

On dit que dans la Rome antique, la phrase "memento mori" était répétée par un esclave au général romain lors de la cérémonie du triomphe dans les rues de Rome. Debout derrière le général victorieux, un serviteur devait lui rappeler que, malgré son succès d'aujourd'hui, le lendemain était un autre jour.

Le serviteur le faisait en répétant au général qu'il ne devait pas oublier son statut de mortel, c'est-à-dire "Memento mori ". Il est pourtant plus probable que le serviteur disait "Respice post te! Hominem te esse memento!" ("Regarde autour de toi et souviens-toi que tu n'es qu'un homme!")

Ci-dessus: "La Vanité terrestre et la salvation divine", triptyque d'Hans Memling

Cette symbolique de la vanité de nos vies terrestres s'est développée avec le christianisme, dont l'insistance sur le paradis, l'enfer, et le salut de l'âme ont amené la mort au premier rang des préoccupations. C'est pourquoi la plupart des vanités sont des produits de l'art chrétien.

Si le thème est très ancien dans le genre pictural, puisqu'on le trouve déjà chez les Anciens, il se constitue comme genre autonome vers 1620 en Hollande, pour se répandre ensuite tout au long du XVIIe siècle en Europe, particulièrement en Flandres et en France.

Ci-dessus, un crâne en platine incrusté de pierres précieuses et intitulé "For the love of God" "(Pour l'amour de Dieu"), créé par l'artiste britannique Damien Hirst en 2007.

La mort et ses attributs n'ont pas fini d'inspirer les artistes. Le Britannique Damien Hirst et son crâne en platine (vendu en 2007 au prix de 74 millions d'euros), le Belge Jan Fabre ou l'Américain Andy Warhol (ci-dessous) ont tous abordé ce thème au cours de leur travail.