Les perturbateurs endocriniens

Les alkylphénols sont des molécules synthétiques. Ils sont utilisés dans les détergents, les cosmétiques ou encore les produits industriels. Cette famille est considérée comme étant des perturbateurs endocriniens.

BHA et BHT sont les abréviations de butylhydroxyanisole et butylhydroxytoluène. Le BHA est utilisé comme conservateur (E320), de même que le BHT (E321). On les utilise pour limiter le rancissement des aliments (antioxydants). Suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ils pourraient simuler les effets des œstrogènes et avoir des effets néfastes sur la reproduction.

Le bisphénol A (ou BPA) est utilisé dans la fabrication du plastique polycarbonate, une matière que l’on retrouve dans les bouteilles, récipients alimentaires, les CDs, bouilloires, dispositifs médicaux ou encore dans les jouets. On en trouve aussi dans les boîtes de conserve. Le bisphénol A est omniprésent dans notre quotidien. On le suspecte d’être un perturbateur endocrinien. Depuis son interdiction dans différents pays dès 2010, il est souvent remplacé par du bisphénol B ou S, dont les effets ne sont pas encore connus.

Le distilbène est le nom commercial du diéthylstilboestrol, ou DES, une hormone de synthèse. Prescrit dans les années 1950 à 1970 pour éviter des fausses couches, il est à l’origine de problèmes gynécologiques comme des malformations génitales ou des problèmes de fertilité chez les filles, et parfois les fils, des mères ayant reçu ce traitement. Plus grave encore, il a été démontré qu’il avait engendré des effets sur les petits-enfants des mères qui en ont pris.

Polyphénols présents naturellement dans certaines plantes, en particulier le soja, les isoflavones ont une structure similaire à celle des œstrogènes. Ils sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens.

Les parabènes sont des molécules naturellement présentes dans certains fruits et légumes. Ils sont aussi produits de manière synthétique et sont utilisés pour leur propriétés antibactériennes et antifongiques dans les produits cosmétiques, alimentaires ou encore pharmaceutiques. Allergisants et suspectés d’être cancérigènes, ils sont sur la liste des potentiels perturbateurs endocriniens.

Abréviation de polychlorobiphényles, les PCB sont un mélange de composés organochlorés. Ils étaient utilisés dans la construction dès les années 1950. Interdits depuis 1986 de façon générale en Suisse, ils font partie des polluants organiques persistants (POP) et inscrits dans la convention de Stockholm. Difficilement dégradables, ils s'accumulent dans la chaîne alimentaire. Omniprésents dans l'environnement et dans la nourriture, on en consomme quotidiennement en petites quantités. Ce sont des perturbateurs endocriniens. Certains sont aussi toxiques que les dioxines.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances naturelles ou synthétiques qui dérèglent le système hormonal des êtres vivants, soit en imitant, réduisant ou augmentant l’action de certaines hormones. Ils peuvent affecter la reproduction, la croissance, le développement, le métabolisme, le comportement et le système immunitaire. Nous y sommes exposés quotidiennement.  Ce sont les filtres UV contenus dans les cosmétiques, dans les agents anti-corrosion et anti-feu contenus dans les matériaux de construction, le mobilier et les textiles, dans les matières plastiques qui contiennent parfois aussi du bisphénol A.

Principalement utilisés comme plastifiants dans les matières plastiques, les phtalates sont présents dans de nombreux produits du quotidien et peuvent contaminer l’environnement. Soupçonnés de mettre en danger la reproduction et de perturber l'équilibre hormonal du corps, certains sont considérés comme des perturbateurs endocriniens.

Crédits

RTS Découverte, avec la collaboration de Nathalie Chèvre, Docteure, Faculté des Géosciences et de l'environnement, Université de Lausanne

Sources

Office fédéral de la Santé publique, energie-environnement.ch, Inserm, Futura Santé, France TV Info, Larousse, Wikipedia, journaldesfemmes.fr