La biodiversité est la diversité totale des organismes vivants sur Terre, et ce concept recouvre trois niveaux différents: la diversité des écosystèmes sur Terre (diversité écologique), le nombre d'espèces différentes au sein d'un groupe taxonomique et la diversité génétique, c'est-à-dire les différences entre les gènes de deux individus d'une même espèce. Ces trois niveaux sont liés et nous pouvons parler de la biodiversité comme d'un réseau dynamique d'influences et de dépendances entre espèces et milieux.
La biodiversité est importante en ce sens qu'elle maintient la vie, c'est le tissu vivant de notre planète! D'un point de vue économique, les écosystèmes assurent des «prestations» indispensables au bon fonctionnement de notre planète, que nous considérons comme allant de soi: les micro-organismes fertilisent le sol, les insectes pollinisent les plantes que nous mangeons, les déchets sont dégradés par les saprophytes, les plantes et champignons nous fournissent la majorité de nos médicaments... On a estimé que les écosystèmes génèrent chaque année entre 16’000 et 54’000 milliards de dollars de valeur en services. Protéger la biodiversité, c'est donc en quelque sorte protéger nos ressources naturelles.
D'un point de vue génétique, nous ne savons pas comment les milieux terrestres vont évoluer, et nous ne savons pas quels gènes seront utiles dans le futur. Ainsi, une espèce qui disparaît, c'est tout un pool de gènes qui disparaît à jamais, diminuant d'autant la capacité d'adaptation de notre réseau biologique. Il faut également ajouter que le patrimoine génétique d'une espèce porte l'histoire évolutive de ses ancêtres sur des millions d'années. Une espèce qui disparaît c'est donc aussi un pan de notre histoire qui est perdu à jamais.
Pourquoi parle-t-on autant de la biodiversité et de l'importance de sa conservation? Un point très inquiétant est celui de la rapidité des extinctions que les scientifiques observent. En effet, la biodiversité disparaît à un rythme 100 à 1’000 fois supérieur au rythme d’extinction naturelle. Et, malheureusement, les espèces se différencient et se créent beaucoup trop lentement pour soutenir le rythme imposé par la destruction anthropogène. Cette crise de la biodiversité n'est pas due à une catastrophe physique ou à une épidémie, mais principalement aux activités de l'être humain. Cela soulève alors la question éthique suivante: est-il moralement acceptable que l'écosystème planétaire soit irrémédiablement perturbé par le mode de vie d'une seule espèce?
La conclusion est donc que la biodiversité n'est pas quelque chose d'anodin et qu'il est important de se poser les bonnes questions pour déterminer ce que nous voulons comme biodiversité dans le futur.