Pour comprendre l'origine de la culture des bananes, il faut s'intéresser d'abord aux bananiers sauvages qui poussent dans le sud-est Asiatique, de l'Inde à la Nouvelle Guinée en passant par la Malaisie et l'Indonésie. Il en existe environ 50 espèces que l'on regroupe dans le genre Musa. Parmi celles-ci, deux espèces, Musa accuminata et Musa balbisiana sont à l'origine de toutes les variétés de bananes connues actuellement.
Les premières traces archéologiques de la culture de la banane remontent à 7’000 ans en Nouvelle Guinée. Depuis cette période, les premiers agriculteurs d'Asie du sud-est ont croisé des variétés sauvages issues de différentes régions et les ont sélectionnées pour obtenir des fruits plus charnus et contenant moins de graines. Au cours des siècles, ce processus de domestication a généré une centaine de variétés, dont la banane sucrée qui est largement commercialisée chez nous, mais aussi des bananes plantains que l'on consomme cuites et qui constituent une source importante d'amidon pour les populations des régions tropicale. Toutes les variétés cultivées actuellement sont stériles (il n'y a pas de graines dans les bananes), elles sont propagées par bouturage.
Au delà de l'Asie, la culture des bananes serait apparue en Afrique il y a 3’000 ans. En Amérique du Sud, la banane a été introduite en premier lieu au Brésil par les marins portugais au cours du 15 et 16 siècle. Ce fruit se serait ensuite répandu dans toute l'Amérique tropicale jusque dans les Caraïbes où il servait d'aliment de base pour les esclaves qui travaillaient dans les plantations de canne à sucre.
À la fin du 19, la culture de la banane s'intensifie et s'industrialise dans toutes les régions tropicales. La banane sucrée devient un produit d'exportation important que l'on retrouve dans nos supermarchés. Aujourd'hui, la grande majorité des bananes vendues en Europe et en Amérique est issue d'une seule variété appelée « Cavendish » en honneur au Duc du Devonshire, William Cavendish, qui l'introduisit en Angleterre en 1836. Comme la banane n'est multipliée que par bouturage, tous les plants de « Cavendish » à travers le monde sont des clones qui partagent exactement le même patrimoine génétique. Cette faible diversité génétique des bananes les rend particulièrement sensibles aux maladies. Un exemple marquant de cette faiblesse est la dévastation des cultures de bananes au début du 20 siècle par un champignon pathogène (Fusarium oxysporum) connu sous le nom de maladie de Panama. Cet épisode mena au remplacement de la variété «Gros Michel» par la « Cavendish » actuelle qui est moins bonne, mais qui à l'avantage de résister à cette maladie…mais jusqu'à quand ?