Les abeilles visitent les fleurs à la recherche de nectar et de pollen, qui assurent respectivement leur apport en sucres et en protéines. Les colonies d'abeilles domestiques, ou mellifères (Apis mellifera), ont tendance à se spécialiser sur les fleurs de la même espèce au fur et à mesure de leur floraison. Il faut cependant que ces fleurs soient en quantité suffisante pour constituer une ressource en nourriture intéressante pour la colonie.
Dans les jardins, les grands arbres fruitiers comme les cerisiers ou les pommiers sont particulièrement fréquentés par les abeilles. Mais d'autres arbres aux fleurs plus discrètes comme le tilleul, les saules, les érables et même les sapins/épicéas, via leur miellat produit par les pucerons, fournissent aux abeilles une quantité de nourriture. Au niveau des herbacées, la bourrache, la phacélie, la lavande et les trèfles sont également appréciés des abeilles.
L'abeille domestique n'est cependant qu'une parmi les 500 espèces connues d'abeilles en Suisse. Pour préserver la diversité de ces abeilles sauvages, il est essentiel de maintenir également une grande diversité d'habitats et de plantes nourricières. La meilleure mesure à prendre dans votre jardin est de laisser les "mauvaises herbes" fleurir et de préserver un espace pour une prairie naturelle fauchée une première fois à la mi-juin. Le type d'espèces qui s'y développera spontanément dépendra de la fertilité du sol et du climat, mais quantité de ces plantes, telles que les lamiées, sauge, pissenlits, esparcettes ou trèfles des prés seront visités par les abeilles sauvages et les bourdons. Vous verrez alors apparaître une fabuleuse diversité à la fois de plantes et d'insectes. L'occasion d'observer toute la complexité de leurs interactions, fruit d’une évolution commune de plusieurs millions d'années.