Cette question est en apparence simple mais nécessite néanmoins quelques explications afin de pouvoir y répondre. Premièrement, le climat n’est pas une notion facile à définir. On rencontre souvent des définitions qui sont à plusieurs égards réductrices à propos du terme "climat": ces dernières font souvent référence au temps moyen d’une région. En fait, si l’on considère une définition plus précise, on dirait que le climat est déterminé à partir de la succession habituelle des types de temps au-dessus d’un lieu donné. Les types de temps, le temps pris ici au sens météorologique, sont quant à eux souvent représentés par une combinaison passagère de la température de l’air, de l’intensité de la durée des précipitations, de la vitesse et direction du vent, de la pression atmosphérique, etc., la liste des variables peut être assez longue même si l’on ne fait mention que de quelques-unes d’entre elles dans les bulletins météorologiques destinés au grand public. La notion spatiale a aussi son importance : chaque lieu possède des combinaisons particulières de types de temps et aussi par conséquent une succession de types de temps, donc un climat, qui lui est propre. La succession des types de temps fait également apparaître une notion temporelle. Les variables météorologiques varient naturellement d’un moment à un autre.
Pour décrire succinctement les types de temps d’un lieu, une valeur mensuelle représentative (comme par exemple la moyenne) des mesures de ces variables pendant une période de 30 ans, selon les directives de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), est communément considérée. Cependant, ces valeurs moyennes ne nous renseignent que sur le temps "moyen" et non pas à propos de tous les types de temps qui pourraient se succéder; c’est pourquoi faire correspondre "temps moyen" et "climat" est inadéquat. Par conséquent, il faut adjoindre à ces moyennes, d’autres valeurs servant à caractériser la dispersion autour de ces valeurs représentatives, en plus d’en indiquer quelques valeurs "extrêmes" afin de couvrir l’éventail des possibilités induites par la succession des différents types de temps rencontrés. En termes de statistiques, le climat d’un lieu peut être déterminé en fonction des distributions de toutes les variables servant à décrire les types de temps d’un lieu, donc d’associer des classes de valeurs mesurées à leurs fréquences d’apparition. Chaque lieu possède ainsi un climat qui lui est propre. Par conséquent, un évènement "extrême" est "rare" par définition. Toutefois, un évènement "rare" en un lieu peut être "commun" en un autre. Par exemple, 35°C est plutôt "rare" en août à Genève mais ne l’est pas à Tripoli. De plus, une température de l’air de 20°C à Genève en août est qualifiée de "normale" tandis qu’elle est dite "extrême" en février.
On pourrait citer d’autres exemples à propos de l’excès de précipitations pouvant causer des inondations, ou de son manque en lien avec les sécheresses, des rafales associées aux vents violents cause de dégât matériels et de pertes humaines, à l’absence de vent qui associée aux températures anormalement chaudes est synonyme de vague de chaleur. En plus de la "rareté" d’un événement, notion faisant référence à sa distribution statistique, il faudrait aussi considérer son intensité et sa durée, et finalement son impact sur l’environnement et sur différents secteurs socio-économiques. Cette notion complexe d’extrême se réfère ainsi à l’éloignement de la valeur d’une variable météorologique, ou à une combinaison de ces dernières, par rapport à leurs valeurs moyennes en un lieu et en un moment donné. Un évènement extrême est donc une notion qui peut se référer à des conditions météorologiques ou types de temps qui ne sont pas habituels en un lieu et à un moment particulier pouvant occasionner des dommages.