Ce découpage est dû à plusieurs choses. L'homme voulait "rétrécir" cette immensité bleue en la divisant en plusieurs parties plus petites. L'homme voulait aussi pouvoir situer et nommer plus facilement les lieux. Ce procédé a été simplifié plus tard avec le découpage des océans en mers, golfes et détroits. Le découpage des océans a été fait en suivant les limites des continents (océans Atlantique, Pacifique, Indien et Arctique) et par rapport aux courants marins importants (océan Austral).
Uniformisation au XIXe siècle
Pendant plusieurs siècles, il n'y avait pas de découpage et de dénominations officielles. Chacun utilisait les noms qu'il voulait. Par exemple, pendant longtemps, le Pacifique était appelé "mers du Sud" par les navigateurs. Mais à partir du XIXe siècle, le découpage en trois océans - Atlantique, Pacifique et Indien - s'est imposé, notamment en raison de la forte augmentation du nombre d’enfants scolarisés, le système scolaire préférant une seule réponse à une question; les trois océans apparurent donc dans tous les manuels, épreuves et cartes scolaires. C'est ainsi que pour la plupart des gens, l'énorme Océan est devenu trois océans.
Il faut encore attendre 1921 pour que le Bureau Hydrographique International (BHI), qui deviendra en 1970 l'Organisation Hydrographique Internationale (OHI), soit créé dans le sillage de la Société des Nations. Puis encore jusqu'en 1928 pour qu'il instaure officiellement le découpage en 5 océans (les océans polaires ayant été pris en compte) et en définisse les limites et les noms. Le découpage de l'Océan et ses dénominations est donc quelque chose de totalement inventé par l'homme. Rien ne dit que ces noms ne puissent pas changer dans le futur. Mais le fait que tout le monde utilise le même découpage et les mêmes termes laisse à penser que ce système va perdurer. Pour en savoir plus, lire l'article dans son entier: Pourquoi l'océan Atlantique s'appelle océan Atlantique?
Léo Lévy, RTS Découverte
Source: L'invention des océans. Comment l'Europe a découpé et nommé le monde liquide. Christian Grataloup