Le profane, souvent, est curieux des origines. Il se demande "Comment ont-ils fait? Comment s’y sont-ils pris pour parvenir, ensemble, à dépasser ce que la volonté d’un seul homme aurait interdit?"
PlanetSolar, c’est d’abord la rencontre de trois personnalités singulières, décisives: Raphaël Domjan, l’aventurier suisse, sensible, audacieux; Immo Ströher, l’industriel allemand, visionnaire, exigeant; enfin, Gérard d’Aboville, le marin français, ancien solitaire, incarnation de ce que la détermination forcenée d’un seul être peut accomplir.
Avant même de braver l’immensité des océans, PlanetSolar est aussi un défi humain. Un défi complexe, fruit d’une aspiration simple, cohérente, presque philosophique: n’utiliser pour sa fabrication que des éléments existants, disponibles sur le marché conventionnel. Pas de recherche fondamentale. Pas de frais de développement extravagants. Pas de fantaisies technologiques déraisonnables. Juste la volonté de répondre à une urgence: faire, avec ce que l’on a déjà, ce que personne n’a encore jamais fait.
En bon entrepreneur, Immo Ströher défend sa vision: il ne veut pas d’une aventure sans lendemain. PlanetSolar sera non seulement l’ambassadeur d’un exploit, mais aussi la preuve que conscience écologique et exigences économiques n’ont rien de sœurs ennemies.
Son idée? Une fois sa mission initiale achevée, le navire aura droit à une deuxième vie. Une reconversion assumée, légitime. Cette perspective contraint les initiateurs du projet à revoir leur copie. À voir plus grand. À oser davantage.
PlanetSolar déploie ses ailes. Les ingénieurs s’affairent sur le chantier de Kiel, en Allemagne. Le bateau évolue, grandit, adopte un galbe racé, élancé, qui lui donne l’allure d’un élégant vaisseau spatial.
Sa silhouette, aérodynamique, fluide, compacte, fait figure, à elle seule, de métaphore: si l’homme veut avancer, il lui faudra non seulement produire davantage d’énergie, mais, plus encore, parvenir à en préserver le maximum.