L'idée d'utiliser un câble tendu verticalement comme ascenseur vers l'espace est déjà ancienne et le principe en est assez simple: si une partie du câble (ou un contrepoids au bout de celui-ci) se situe au delà de l'orbite géostationnaire, alors l'effet centrifuge produit par la rotation de la Terre peut être suffisant pour contrebalancer la force de pesanteur qui tire le câble vers le bas. On peut donc en principe atteindre une situation dans laquelle le câble se maintient debout tout seul, comme la corde du fakir. Mais dans ces conditions l'intérieur du câble est le théâtre de tensions phénoménales, qu'aucun matériau connu à ce jour n'est capable de supporter. Pour cette raison l'idée est demeurée confinée aux ouvrages de science-fiction, jusqu'à la découverte des nanotubes qui fit naître un nouvel espoir. En effet un nanotube possède une résistance hors du commun à la tension, résistance qui pourrait en théorie dépasser le seuil nécessaire pour l'ascenseur spatial. Face à cette nouvelle donne plusieurs acteurs se sont intéressés de plus près au projet et se sont attaqués aux autres défis technologiques qu'il soulève, pariant que la question de la résistance du câble serait rapidement résolue. Par exemple un concours lancé par la NASA voit chaque année de nombreux ingénieurs mettre en compétition leurs robots-grimpeurs-de-câble.
En parallèle la recherche sur les nanotubes s'est poursuivie et l'enthousiasme est quelque peu retombé. Les méthodes de fabrication actuelles ne permettent pas d'obtenir des nanotubes dont la longueur dépasse quelques millimètres: la création d'un câble devrait donc se faire par l'assemblage d'une multitude de minuscules fibres à la manière d'une corde de chanvre, ce qui entraîne une forte baisse de résistance. Par ailleurs des études récentes montrent que d'infimes défauts, inévitables en milieu spatial où existent micrométéorites et autres rayonnements très puissants, sont de nature à réduire encore la solidité des nanotubes. Dans ces conditions la ballade dominicale en ascenseur spatial paraît compromise dans un avenir proche. Mais l'optimisme reste de mise, car les nanotubes n'ont sans doute pas encore dit leur dernier mot.
Pour plus d'informations:
article sur Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ascenseur_spatial),
en anglais plus détaillé (http://www.spaceelevator.com).