Après Tchernobyl, Fukushima a eu raison du nucléaire, au moins pour un temps. La guerre en Ukraine et les fractures du marché mondial de l’énergie ont transformé le regard sur les atouts de l’atome à usage civil et les débats ont repris de plus belle sur les avantages et les risques de cette source d’énergie. Dans cette nouvelle série d’Histoire Vivante en association avec Genève-Monde, on explore avec "Histoire vivante" l’histoire du nucléaire en Suisse, de l’enthousiasme des débuts aux affres persistants du doute.
La Suisse et le nucléaire
Genève dans la matrice de l’atome
Épisode 1
On a des images de la bombe atomique avec le champignon nucléaire d’Hiroshima et ses victimes, surprises par une force de destruction inédite en 1945. On connait un peu moins les usages très quotidiens du nucléaire civil. C’est pourtant un objet central de la coopération internationale d’après-guerre. Le nucléaire a transfiguré les rapports de force dans cette nouvelle ère.
La Confédération et ses rêves de bombe atomique, du secret à la critique
Épisode 2
En 1962, la Suisse entame la construction de sa toute première centrale nucléaire à Lucens dans le canton de Vaud. Le pays utilise l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité depuis 1969. Avec Michael Fischer, historien et spécialiste de la bombe atomique suisse, au micro de David Glaser. Un tout petit pays et une technologie de destruction massive.
A partir de la fin des années 1950 en Suisse, on en apprend un peu plus sur les projets de fabrication d’une bombe atomique Swiss Made. La crainte s’installe et l’imaginaire d’une bombe destructrice est aussi porté par les mouvements artistiques, avec Friedrich Dürrenmatt. Pour évoquer cette œuvre de Friedrich Dürrenmatt, David Glaser a rencontré Duc Hahn Luong du centre Dürrenmatt à Neuchâtel.
Le CERN, un accélérateur de la coopération scientifique européenne à Genève
Épisode 3
Dans un épisode précédent, nous racontions l'ambition des autorités fédérales suisses de se doter de la bombe atomique. Mais l'histoire du nucléaire en Suisse ne se résume pas à la bombe. La Suisse a aussi joué un rôle important en matière de recherche nucléaire. Cet effort est incarné par le CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire, qu’on trouve sur l’Esplanade des Particules à Meyrin.
Un monument et son histoire commentée par Dominique Pestre qui répond à David Glaser pour Histoire Vivante. D’abord physicien, il bifurque vers l’histoire et termine une thèse consacrée à l’histoire culturelle de la physique dans l’entre-deux-guerres en France. Dans les années 1990, il s’intéresse aux relations entre recherche scientifique et démocratie.
Les anti-nucléaires du bout du Lac, 50 ans de contestation genevoise
Épisode 4
En 1969, la Confédération a signé le Traité de non-prolifération nucléaire. La Suisse n’aura pas de bombe atomique. Si le programme suisse d'armement nucléaire n'est vraiment enterré qu'en 1988, elle est toujours championne des abris antiatomiques. Le pays a aussi une histoire de la contestation antinucléaire, notamment à Genève. Mais à partir de quelle date peut-on commencer à tracer cette histoire? Le point avec Nicolas Stenger, historien à l'Université de Genève et spécialiste de l'œuvre de Denis de Rougemont, Frédéric Deshusses, responsable des Archives contestataires à Carouge et Ivo Rens, Professeur émérite de droit à l’Université de Genève et fondateur de l’Association pour l’Appel de Genève.
Genève, le village gaulois anti-nucléaire
Épisode 5
La critique du CERN, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, gronde dans les années 1980 avec la sortie du livre "La Quadrature du CERN" écrit par Lucile Hanouz, militante syndicale, André Gsponer, physicien des particules, Pierre Lehmann, ingénieur-physicien et Jacques Grinevald, philosophe et historien des sciences.
Un montage d’archives autour de l’histoire de "La Quadrature du CERN" et un entretien avec le petit-fils de l’écrivain et philosophe neuchâtelois Denis de Rougemont, Philippe de Rougemont, écologiste, impliqué dans les associations Sortir du Nucléaire et Noé21 et député au Grand conseil genevois, interrogé par David Glaser pour "Histoire vivante".
Histoire vivante
Janvier 2024