Je remercie mes origines normandes et paysannes de me permettre de vous répondre "ptêt ben qu'oui, ptêt ben que non!"
La sexualité est certes inscrite partout et en détail dans notre patrimoine génétique : nous avons des chromosomes sexuels, des gènes de détermination du sexe qui choisissent entre des gènes de sexualisation que possèdent hommes et femmes, des gènes de synthèse fabriquant les hormones sexuelles qui sexualisent nos caractères sexuels primaires (organes génitaux), secondaires (seins, formes du corps, pilosité,...) et d'autres qui synthétisent les récepteurs de ces hormones et contribuent aussi à la sexualisation de notre cerveau.
Mais, comme toujours, l'action de tous ces gènes est modulée par un environnement et une histoire qui conditionnent la construction de notre corps et peuvent modifier, parfois empêcher ou inverser, leur action.
Au delà de notre sexe génétique, un sexe physiologique, un sexe social et culturel et un sexe psychologique se construisent chez chacun de nous, parfois très éloignés du "programme" théorique de ses gènes.
Et puis, il ne faut pas oublier que, dans toute espèce sexuée, de la bactérie ou de la levure à la baleine, au platane et à l'humain, la vie est une alternance entre une phase "cellules sexuelles" (ovules et spermatozoïdes), un œuf, issu d'une fécondation, et des individus sexués qui, directement ou indirectement, refabriquent des cellules sexuelles par une "méiose".
L'alternance méiose – fécondation – œuf – méiose ... définit la sexualité où, comme je l'ai écrit, il y a bien longtemps, "Qui fait un œuf, fait du neuf !".*
Elle est inscrite dans nos gènes comme dans ceux de la plupart des êtres vivants actuels.
(cf André Langaney, 1979, "Le sexe et l'innovation", Ed. du Seuil, Paris)