Les partisans du gaz de schiste avancent plusieurs arguments pour défendre leur point de vue. Ils évoquent l'abondance de cette énergie fossile et, entre autres, l'indépendance énergétique que les réserves de gaz de schiste sont susceptibles d'apporter aux pays dont les sols regorgent de ce gaz dit "non conventionnel".
Selon des chiffres de l'Agence internationale de l’énergie, cette réserve serait de 382'500 milliards de m3, soit de quoi utiliser le gaz naturel durant encore 150 ans, au lieu des 65 ans estimés actuellement sans prendre en compte le gaz de schiste. Avec cette augmentation des réserves de gaz, le pic gazier est donc repoussé dans le temps et l'indépendance énergétique est améliorée.
Cette nouvelle ressource potentielle va induire, toujours selon ses partisans, une diminution des émissions de CO2 par substitution au charbon. Et les progrès techniques qu'elle induit sont utilisables pour l'exploitation des autres ressources du sous-sol profond.
Les opposants au gaz de schiste avancent quant à eux que la fracturation hydraulique, c'est-à-dire la technique nécessaire à l'extraction du gaz de schiste, comporte de nombreux risques environnementaux.
Ils arguent que l'exploitation est polluante. Elle nécessite de grosses quantités d'eau, soit 10'000 à 15'000 m3 par forage, selon une estimation de l'Institut français du pétrole. De plus, on ignore les effets à long terme des additifs contenus dans le liquide de fracturation. Des risques de contamination des nappes phréatiques ne sont pas exclus. De plus, la technique de la fracturation hydraulique est susceptible de provoquer des séismes.
Enfin, le gaz de schiste n'est pas une énergie renouvelable. Même si elle repousse le pic gazier, cette ressource fossile est limitée dans le temps et a une forte empreinte territoriale.
Nathalie Hof
Sources: SIG, Le Temps