Au tout début, il s'agissait d'un simple micro de téléphone placé devant le pavillon d'un phonographe. Les disques étaient coûteux et les studios bien désargentés. Le studio ne possédait que quelques disques, utilisés en cas de problème technique…
Les titres qui constituaient les programmes étaient empruntés aux disquaires de la place. Peu de disques, absence de moyen technique permettant d'enregistrer à l'avance… cela explique pourquoi, dans le fond, il était plus simple de jouer soi-même en direct. A Genève, l'Orchestre de la Métropole, du nom de l'Hôtel qui hébergeait le studio, était composé en tout en pour tout "d'un ami violoniste, de l'actuel directeur de Radio-Genève, et de moi-même au piano", raconte Walter P. Brooke, un des pionniers de la Radio.
"Nous étions de piquet tous les soirs à partir de 8 heures et demie, jouant quand nous pouvions, parfois plus tard, parfois pas du tout, selon les caprices de l'aviation. Nous étions tous un peu des Maîtres Jacques: il fallait faire tous les métiers! Très rapidement, M.Dovaz (réd.: futur directeur) ajouta à ses fonctions de violoncellistes celles de speaker, et je me souviens bien d'avoir vu Félix Pommier (réd. directeur) tirer de sauvages rugissements d'un harmonium électrique sur lequel on assassinait, notamment, l'ouverture de Tannhäuser. Je l'ai vu aussi tenir la batterie un soir que nous tentions un essai de jazz (…)."