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Les caisses maladie ont dépensé 74,4 millions en marketing en 2016

Les dépenses en publicité et en commissions à des intermédiaires des caisses maladie se sont élevées à 74,4 millions de francs en 2016. Les assureurs se justifient par le besoin de stabiliser leur nombre d'assurés.

"Sur un franc de prime maladie, 96 centimes sont alloués aux prestations et 4 à 5 centimes aux frais administratifs, c'est-à-dire les loyers, le personnel, les frais de marketing, etc.", explique Philomena Colatrella, directrice générale de la CSS, la plus grande caisse maladie de Suisse.

"On en parle" a épluché les comptes d'exploitation et bilans des différents assureurs maladie, publiés pour la première fois par l'Office fédéral de la santé publique en septembre, après l'entrée en vigueur de la Loi sur la surveillance des assurances maladie.

Ces chiffres montrent que les assurances de base ont dépensé 74,4 millions de francs en 2016 en publicité et en commissions à des intermédiaires (courtiers, démarcheurs téléphoniques, etc.).

5,66 francs par assuré en publicité

Au total, les caisses auraient donc dépensé 47'169'806 francs en publicité l'an dernier, soit 5,66 francs par assuré.

>> Le détail : Les dépenses publicitaires des caisses maladie en 2016. [Chiffres OFSP - RTS]
Les dépenses publicitaires des caisses maladie en 2016. [Chiffres OFSP - RTS]

* Selon ces caisses, les chiffres de l'OFSP ne reflètent pas la réalité.

En termes de commissions aux intermédiaires, les dépenses se seraient élevées à 27'189'275 francs, soit 3,26 francs par assuré.

>> Le détail : Les commissions aux intermédiaires des caisses maladies en francs par assuré. [Chiffres OFSP - RTS]
Les commissions aux intermédiaires des caisses maladies en francs par assuré. [Chiffres OFSP - RTS]

* Selon ces caisses, les chiffres de l'OFSP ne reflètent pas la réalité.

Stabiliser le nombre d'assurés

Il paraît étonnant de voir de la publicité dans un système qui prétend interdire les bénéfices des caisses. Et jusqu'ici, les assureurs avaient pour habitude d'expliquer que le marketing était payé par les assurances complémentaires.

Le but de la publicité est de stabiliser le nombre d'assurés, mais aussi de les fidéliser.

Philomena Colatrella, directrice générale de la caisse maladie CSS

Interrogées par On en parle, les caisses concernées ont répondu avoir besoin de la publicité pour assurer la stabilité de leur nombre d'assurés, afin d'éviter des restructurations internes chaque année en fonction des départs et arrivées. Le but est "de stabiliser le nombre d'assurés, mais aussi de les fidéliser", confirme Philomena Colatrella, directrice générale de la CSS, la plus grande caisse maladie de Suisse.

En clair: le marketing sert d'outil pour corriger les défauts du système de concurrence mis en place par la LAMal.

>> A qui profitent les primes? Ecouter l'interview de Philomena Colatrella en intégralité :

Philomena Colatrella, CEO du groupe CSS, en interview dans "On en parle". [RTS - Sacha Horovitz]RTS - Sacha Horovitz
A qui profitent les primes? / On en parle / 23 min. / le 13 novembre 2017

Yves-Alain Cornu et Bastien Von Wyss

Adaptation web: Jessica Vial

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28 milliards de francs de coûts couverts par les primes

Pour rappel, les coûts de la santé s'élèvent en Suisse à 77 milliards de francs, dont 28 milliards environ sont couverts par les primes maladie de base.

Les 74 millions dépensés en marketing sont donc un montant relativement bas en comparaison du coût total des dépenses sanitaires annuelles.

Mais ils sont tout de même comparables aux 60 à 80 millions de francs qu'espère économiser le Conseiller fédéral Alain Berset en régulant les prix des médicaments génériques, note On en parle.