Ils s’appellent Marie-France, Francisco, François ou Eliane. Ils et elles ont travaillé dur et payé chaque mois leur part à l’assurance chômage et à l’AI. La cinquantaine venue, les pépins de santé commencent, comme c’est assez fréquent dans les métiers pénibles. Au début, on résiste. Ensuite, on consulte. Et puis, pour beaucoup, ces pépins deviennent un vrai problème qui les handicapent dans leur travail.
Et c’est là où débute leur chemin de croix: arrêts maladie à répétition, quelques mois de perte de gain pour ceux qui sont assurés, et puis licenciement… Reste alors l’assurance chômage, mais, leur santé étant défaillante, ils n’y ont plus droit. L’AI? Eh bien non, parce qu’ils ne sont pas assez malades pour y être admis.
C’est une véritable faille dans notre système de sécurité sociale, le trou noir des assurances sociales. Ses victimes se retrouvent livrées à elles-mêmes, sommées de se débrouiller, en état d’extrême précarité. Certaines s’en sortent grâce à leur famille ; beaucoup n’ont d’autres choix que de solliciter l’aide sociale, devenue désormais la voiture-balai du chômage et de l’AI. "Temps Présent" a suivi les pérégrinations de ces invisibles de la statistique sociale.
Un reportage de Pietro Boschetti et Florence Fernex