Chaque année, des millions d’enfants dans le monde sont victimes de maltraitance. En Suisse, le problème est bien plus important qu’il n’y paraît: entre 30'000 et 50'000 enfants sont pris en charge annuellement par des services de protection pour des cas de maltraitance, d'abus sexuels et de négligence[1]. Ces chiffres alarmants ne représentent pourtant que la partie visible de l'iceberg, puisque de nombreux cas sont passés sous silence, échappant ainsi aux radars des autorités.
En 2024, l’opération "cœur à cœur", menée par la RTS et la Chaîne du Bonheur, s’engage activement pour sensibiliser et mobiliser contre ces violences faites aux enfants.
Chaque année en Suisse, entre 30'000 et 50'000 enfants sont pris en charge par des organisations de protection de l’enfance en raison de menaces pour leur bien-être.
Des réalités préoccupantes en Suisse
En Suisse, près de 50'000 enfants sont signalés chaque année pour des situations de maltraitance. Environ 45% d'entre eux ont moins de six ans, et une proportion importante (18 %) sont des nourrissons [2]. Ces jeunes enfants sont souvent isolés, sans accès aux structures protectrices comme l'école, les rendant particulièrement dépendants des adultes qui les entourent.
Les séquelles de la violence subie durant l’enfance peuvent avoir des conséquences graves et durables. Les développements physique, psychologique et émotionnel des enfants victimes sont compromis, et les traumatismes de leur enfance augmentent leurs risques de souffrir de troubles comme la dépression et l’anxiété ou encore de développer des comportements agressifs à l'âge adulte.
>> À lire : Le nombre d'enfants maltraités a augmenté de 14% en Suisse l'an dernier
Manque de ressources et d’accueil pour les victimes
Malgré les efforts déployés pour lutter contre ce phénomène, la Suisse manque cruellement de places d'accueil pour les victimes de violence domestique. Avec seulement 0,24 place par 10'000 habitants [3], le pays est loin des recommandations du Conseil de l’Europe, qui fixe la norme à 1 place pour 10'000 habitants. Ce manque de structures d’accueil adéquates limite les possibilités de protéger rapidement et efficacement les enfants et les familles en danger.
Cette pénurie de ressources d'accueil met en lumière la nécessité d'agir pour offrir des espaces sûrs aux jeunes victimes. L’initiative "cœur à cœur" vise précisément à combler cette lacune en sensibilisant le public et en mobilisant des fonds pour aider la Chaîne du Bonheur à développer des infrastructures de soutien et de protection.
La maltraitance des enfants: un fléau mondial
Dans le monde, toutes les quatre minutes, un enfant perd la vie suite à un acte de violence[4]. Cette triste réalité est encore plus marquée dans certaines régions comme l'Asie du Sud et le Sahel, où les violences sont exacerbées par des conditions socio-économiques difficiles.
Le travail des enfants, par exemple, reste une des formes de maltraitance les plus répandues. Aujourd’hui, près de 160 millions d'enfants – soit 1 sur 10 – sont astreints au travail, souvent dans des conditions inhumaines [5]. Plus de la moitié de ces enfants ont moins de douze ans.
Les filles sont particulièrement vulnérables à la maltraitance. Près d'une fille sur cinq est mariée de force dans les pays à faible et moyen revenu, une pratique qui les expose souvent à des abus physiques et émotionnels[6].
Toutes les 4 minutes, quelque part dans le monde, un enfant est tué par un acte de violence.
cœur à cœur 2024: une campagne nationale pour un enjeu mondial
Du 14 au 20 décembre 2024, cœur à cœur invite les citoyens et les citoyennes suisses à se mobiliser contre la maltraitance des enfants. Cette opération solidaire, menée par la RTS et la Chaîne du Bonheur, s'étend dans sept villes romandes, avec l’engagement de dizaines de bénévoles et une couverture médiatique exceptionnelle de 70 heures de direct sur les antennes de la RTS. Cette présence permettra de sensibiliser la population suisse à la problématique de la maltraitance infantile, tout en donnant une voix aux enfants victimes de violences.
Ensemble, nous pouvons offrir aux enfants un avenir où la violence n’a pas sa place. cœur à cœur 2024 appelle chacun et chacune à agir et à se montrer solidaire face à ce fléau. Parce que chaque enfant mérite de grandir en sécurité, dans un environnement où il et elle peut s’épanouir et construire un avenir meilleur.
Faites un don et aidez la Chaîne du Bonheur à soutenir les associations et institutions qui s'engagent contre la maltraitance infantile:
Vous êtes victime de maltraitance ou témoin d'une telle situation chez des parents, des amis ou des connaissances? Contactez l'un des services disponibles 24h/24:
Contenu: Chaine du Bonheur
Adaptation web: Jessica Nusslé
Sources
[1] Étude Optimus - « Mise en danger du bien-être de l'enfant en Suisse »
[2] Statistique nationale 2023 de la maltraitance des enfants, Pédiatrie suisse, 2024
[3] D’après la «Dachorganisation der Frauenhäuser Schweiz und Liechtenstein», la Suisse ne dispose que de 0,24 place par 10 000 habitants alors que le Conseil de l’Europe en recommande 1 pour 10 000
[4] Des millions d'enfants touchés par la violence, UNICEF, 2024
[5] Journée mondiale contre le travail des enfants, une réalité que vit un enfant sur dix dans le monde, UNICEF, 2024
[6] UNICEF