Cette saga familiale hors normes, récompensée notamment du Sesterce d'or en 2015 à Nyon, a le mérite de raconter l'Irak comme on le voit rarement, par le prisme de la classe moyenne qui sent arriver la guerre entre fatalisme et insouciance, avant de la subir de plein fouet.
"En 2002, lorsque j'ai compris que la menace d'une guerre s'est précisée, j'ai compris que l'Irak de ma jeunesse, que j'avais quitté pour venir étudier le cinéma à Paris, était en passe de disparaître. J'ai senti le besoin d'y retourner pour filmer les petites choses du quotidien pour les sauver de l'anéantissement", raconte le réalisateur Abbas Fahdel.
Un film fleuve
Tourné dans le vase-clos familial, le premier épisode "Homeland: Irak année 0. Avant la chute" (à revoir ci-dessus) accompagne la vie d'une famille sous le régime de Saddam Hussein. Le second, intitulé "Après la bataille" (ci-dessous), est davantage orienté vers l'extérieur. Les protagonistes sont confrontés au chaos général qui suivit la chute du tyran. Jusqu'au drame: Haidar, 11 ans, le neveu du réalisateur qui s'était érigé en personnage principal, est tué par une balle perdue.
Il faudra dix ans à Abbas Fahdel pour affronter ses rushes et monter ce film fleuve d'une durée de 5h30, qui se parcourt plus qu'il ne se regarde, témoignage rare de vies ordinaires en situation extraordinaire.
Homeland: Irak année zéro Partie 2
jgal
* "Homeland: Irak année zéro. Avant la chute" diffusé le 15 avril sur RTS Deux (en ligne jusqu'au 15 mai) et "Homeland: Irak année zéro. Après la bataille" diffusé le 23 avril (en ligne jusqu'au 22 mai)