La planète en surchauffe

Lionel Fontannaz est géologue de formation, météorologue et expert chez MétéoSuisse. Régulièrement présent sur les chaînes de la RTS pour apporter son analyse, il est au micro de Laurent Huguenin-Elie pour ce premier épisode de la série

Photo: des bateaux échoués dans la boue sur la rive asséchée du Lac des Brenets sur le Doubs, le 17 août 2022. L'Europe lutte contre les pénuries d'eau alors qu'une grave sécheresse sévit sur le continent.

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La température moyenne mondiale augmente et les cris d'alarme sur le dérèglement climatique résonnent partout. Comment les climatologues observent-ils cette évolution sur la durée? Quels sont les différents scénarii envisageables?

Laurent Huguenin-Elie a posé la question à Martine Rebetez, climatologue, professeure à l'Université de Neuchâtel et à l'Institut fédéral WSL de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, spécialiste des relations entre climat et sociétés humaines.

Photo: un pompier aux prises avec un incendie de forêt à Boiro, en Galice (nord-ouest de l'Espagne), le 06 août 2022. Selon le Copernicus Atmosphere Monitoring Service, les incendies de forêt qui ont ravagé l'Europe cet été ont provoqué les émissions polluantes les plus élevées depuis 2007.

En Suisse, la température a augmenté près de deux fois plus que la moyenne mondiale. Si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas contrôlées rapidement, il faut s'attendre à un réchauffement encore plus important. Comment agir dans ces circonstances, individuellement et collectivement?

Martine Rebetez est professeure à l'Université de Neuchâtel et à l'Institut fédéral WSL de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, spécialiste des relations entre climat et sociétés humaines. Elle répond à Laurent Huguenin-Elie.

Photo: révision d'un climatiseur le mardi 26 juillet 2022 à Bruegg, dans le canton de Berne. Avec la canicule, la population suisse s'est ruée sur ces appareils qui, en refroidissant l’intérieur des bâtiments, libèrent leur chaleur résiduelle dans l'atmosphère.

Peut-on donner un statut de personnalité juridique à une forêt ou à une rivière par exemple? La question paraît étonnante mais elle est essentielle pour envisager une relation harmonieuse avec la nature et le respect de notre environnement. La reconnaissance des droits de la nature est un sujet captivant et pourrait constituer une solution, notamment face à l'urgence climatique.

Nous rencontrons Benedict Winiger, Professeur honoraire à la Faculté de droit de l'Université de Genève, spécialisé tout au long de sa carrière dans l'enseignement du droit romain, l'enseignement de l'histoire du droit, du droit civil européen comparé et de la philosophie du droit. Il est au micro de Frédéric Pfyffer.

Photo: un bateau de pêche dans le Golfe du Saint-Laurent, au Québec (Canada). Une pétition lancée au début de l'année 2021 sollicite l’appui du public pour que le Saint-Laurent, fleuve emblématique du Québec, acquière un statut juridique. Une démarche encore plutôt rare en Europe.

En 2017, trois fleuves, en Inde et Nouvelle-Zélande, ont été reconnus comme des êtres vivants et dotés ainsi d’une personnalité juridique. Cette actualité soulève la question du statut juridique de l’eau sous ses différentes formes: eau douce, eau salée, cours d’eau, mers et océans. Alors quels en sont les enjeux et les conséquences? Dans quelle mesure les préoccupations environnementales conditionnent-elles ce nouveau statut?

Frédéric Pfyffer reçoit une spécialiste de la plateforme pour le droit international de l’eau douce, Mara Tignino, Maître d’enseignement et de recherche à la Faculté de droit de Genève, spécialiste juridique principale de la Plateforme pour le droit international de l'eau douce au sein du "Pôle eau Genève".

Photo: une statue de la déesse hindoue Durga sur le point d'être immergée dans la rivière Yamuna lors du festival Durga Puja à New Delhi (Inde), le 11 octobre 2016. Un tribunal du nord de l'Inde a accordé les mêmes droits juridiques qu'à un humain au Gange et à la Yamuna. Dès lors, nuire à ces cours d'eau ou les polluer acquiert la même portée juridique que nuire à un individu.