Carte du premier voyage autour du monde, par le chevalier Pigafetta, sur l’escadre de Magellan, pendant les années 1519 à 1522.
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Le grand voyage de Magellan, entre réel et imaginaire

Le 8 septembre 1522 à Séville, une poignée d'hommes décharnés débarquent du Victoria, l'un des navires de l'expédition de Magellan. Ils viennent d’effectuer le premier tour du globe de l'Histoire.

Cinq cents ans plus tard, cette date anniversaire continue de travailler les mémoires nationales. Histoire Vivante explore le voyage et la personnalité de Magellan et s'intéresse plus largement aux grandes découvertes. (série en rediffusion)

1er épisode

Mais qui est donc Fernand de Magellan?

Le 8 septembre 1522 à Séville, une poignée d'hommes décharnés débarquent du Victoria, l'un des navires de l'expédition de Magellan. Ils viennent d'effectuer le premier tour du globe de l'Histoire.

Cinq cents ans plus tard, cette date anniversaire continue de travailler les mémoires nationales. Histoire Vivante explore le voyage et la personnalité de Magellan et s'intéresse plus largement aux grandes découvertes.

Dans ce premier épisode,

Laurent Huguenin-Elie reçoit Michel Chandeigne

, éditeur et auteur, spécialiste du Portugal, des pays lusophones, de leur littérature et de leur histoire, également connu sous son nom de plume: Xavier de Castro. Il a publié de nombreux ouvrages dont "Le voyage de Magellan" et "Idées reçues sur les Grandes découvertes", parus aux éditions Chandeigne.

Photo: réplique de la Victoria, premier navire à avoir accompli la circumnavigation du globe. 237 hommes répartis sur cinq navires accompagnaient la Victoria lors de son périple: la Trinidad, nef amirale commandée par Magellan; le San Antonio; la Concepción et la Victoria. Les équipages étaient formés d'Espagnols, de Portugais, d'Italiens de Grecs et de Français. (© Gnsin/wikimedia)

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2e épisode

Le périple de Magellan et de son équipage

L'explorateur Magellan reste directement associé au premier tour du globe. Pourtant, il meurt au cours de son périple sans avoir réalisé un tel exploit et, paradoxalement, sans qu'il n’en ait jamais été question. Son objectif était de trouver une route pour l'Asie et les îles Moluques, les fameuses îles aux épices d'où provenaient la noix de muscade et le clou de girofle, sources de richesses.

Laurent Huguenin-Elie reçoit Michel Chandeigne, éditeur et auteur, spécialiste du Portugal, des pays lusophones, de leur littérature et de leur histoire, également connu sous son nom de plume: Xavier de Castro.  Il a publié de nombreux ouvrages dont "Le voyage de Magellan" et "Idées reçues sur les Grandes découvertes", parus aux éditions Chandeigne.

Illustration: portrait anonyme de Fernand de Magellan, XVIe ou XVIIe siècle, Mariners' Museum, Newport News (Virginie). Le 27 avril 1521, le roi de l'île de Mactan, en face de Cebu, (aujourd'hui aux Philippines), refuse de se soumettre aux envahisseurs européens qui viennent de débarquer. Magellan mène alors une expédition contre lui et est mortellement blessé par une flèche empoisonnée.

3e épisode

De l'autre côté du miroir

L'histoire de l’expédition de Magellan a souvent été narrée comme un récit d'aventures héroïques et de découvertes, une rencontre de l’Europe avec d'autres mondes.

Et si, 500 ans après ce périple autour du globe, nous passions de l’autre côté du miroir pour tenter de voir ce que les mondes frôlés par les membres de l’expédition de Magellan ont, eux, observé. Retourner la longue-vue et comprendre par exemple qu'Enrique, esclave malais de Magellan parfois encore considéré comme un traître en Occident, est un héros en Asie.

Laurent Huguenin-Elie s’entretient avec Romain Bertrand, directeur de recherche au CERI, spécialiste de l'histoire connectée, de l’Indonésie moderne et contemporaine et qui a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du sud-est. Il est l'auteur de "L’exploration du monde - Une autre histoire des Grandes Découvertes" (Editions du Seuil).

Illustration: Henrique de Malacca, ou Enrique (né vers 1495), est l'esclave et l'interprète de Magellan, qui l'achète en 1511 à Malacca (actuelle Malaisie). Ils embarquent en 1519 à bord de la Trinidad pour ce qui sera le premier tour du monde. Après la mort de Magellan durant ce périple, le nouveau commandant, Duarte Barbosa, refuse de lui accorder la liberté promise par son prédécesseur.

4e épisode

Les "Grandes découvertes", une invention du XIXe siècle

Christophe Colomb, Vasco de Gama, Fernand de Magellan… Les navigateurs-explorateurs des XVe et XVIe siècles font encore bien souvent rêver, car ils sont associés aux récits d’aventures, de découvertes, et sont généralement présentés comme des personnages centraux d’épopées héroïques. L’une des explications de cette fascination est à chercher dans la notion même de "grande découverte", une expression née au XIXe siècle, révélatrice d’une certaine idée de l'Europe.

Laurent Huguenin-Elie s’entretient avec Romain Bertrand, directeur de recherche au CERI, spécialiste de l’histoire connectée, de l’Indonésie moderne et contemporaine. Il a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du Sud-Est. Il est l’auteur de "L’exploration du monde - Une autre histoire des Grandes Découvertes" (Editions du Seuil).

Illustration: détail de la carte de Martin Waldseemüller, réalisée en 1507, où apparaît pour la première fois le mot "America".

5e épisode

Des gravures qui offrent le lointain

Depuis la fin du XVe siècle, les grands voyages "d'exploration", notamment celui de Magellan, ouvrent le monde à l’Europe et vont susciter une curiosité sans précédent.

L’explosion de la production de littérature géographique au XVIe siècle en témoigne. La collection de Bry – du nom du graveur-éditeur de l’époque – constituera une étape décisive dans la représentation visuelle de l’ailleurs. La fondation Bodmer, à Genève, possède l’intégralité de cette collection exceptionnelle.

Laurent Huguenin-Elie reçoit Matthieu Bernhardt, spécialiste de littérature géographique à la Renaissance et chargé d’enseignement à l’Université de Genève.

Illustration: détail d'une gravure réalisée en 1592 par Theodor de Bry. A l'arrière-plan, on peut voir les trois bateaux de la flotte de Christophe Colomb. Protestant en exil, de Bry semble dénoncer la "catholisation forcée" des indigènes - représentés nus et vulnérables - par des colons espagnols armés et dominateurs. La croix chrétienne et la lance, tenue par Colomb, annoncent l'appropriation d'un territoire et sa conversion.