Pour échapper à une guerre d’une violence inouïe, 6’000 personnes fuient chaque jour la Syrie vers les pays voisins. Cet afflux crée une situation sanitaire inédite dans l’histoire de l’aide humanitaire. Issus d’un pays qui était doté d’un système de santé moderne, les Syriens ont les mêmes maladies et les mêmes besoins médicaux que nous : diabète, hypertension, dépression, grossesses à risques. 36,9° s’est rendu au Liban et en Jordanie pour rencontrer ces malades qui, étonnamment, nous ressemblent.
Emission spéciale Syrie
Les réfugiés syriens au Liban
Pour échapper à la guerre, 6’000 personnes fuient chaque jour la Syrie vers les pays voisins, comme le Liban. Ce petit pays de 5 millions d'habitants a déjà accueilli un million de réfugiés, dispersés sur tout le territoire. L'accès aux soins et les conditions sanitaires ne sont pas assurés. Une situation dramatique pour des malades habitués à un système de soins moderne.
Le Liban ne ferme pas ses frontières aux réfugiés. Mais à leur arrivée, les Syriens comprennent qu'ils devront en grande partie se débrouiller seuls. Le pays est trop petit pour faire face à la prise en charge de 3000 nouveaux arrivants chaque jour. L'autre difficulté, les réfugiés sont éparpillés sur tout le territoire. Les ONG elles-mêmes peinent à secourir les populations ayant fui la guerre.
Les Syriens se logent comme ils le peuvent. Parfois dans des bâtiments non achevés, parfois dans des camps de fortune, sous des tentes ou des bâches plastifiées. Les mauvaises conditions sanitaires favorisent les épidémies de diarrhées ou de fièvre typhoïde qui frappent principalement les enfants et les femmes enceintes. Le suivi des grossesses est également compliqué. Une situation d'autant plus inquiétante que les femmes qui ont fui le conflit ont vécu des événements traumatisants et ont souvent manqué de nourriture et de soins avant d'arriver au Liban.
La prise en charge des cas de maladies complexes ou de handicaps est presque impossible. Rien est prévu pour le transport des malades installés loin des centres médicaux. Et les frais, pris en charge en partie par le Haut-commissariat aux réfugiés et d'autres ONG, restent trop élevés pour ces femmes et ces enfants qui ont presque tout perdu dans leur fuite. Une situation qui dure depuis trois ans et qui ne devrait pas s'améliorer. La communauté internationale n'a financé que le tiers du budget estimé par le HCR pour venir en aide aux réfugiés syriens cette année. L'organisation devrait donc réduire encore son action au Liban.
En plus...
Les réfugiés syriens en Jordanie
Sur les 600'000 personnes réfugiées en Jordanie, 120'000 survivent dans le camp de Za'atari. Les conditions sanitaires, l'hygiène et les blessures de guerre sont les principaux défis auxquels ses habitants doivent faire face.
Il n'est pas simple de vivre dans un camp de 120'000 personnes. Habitués à un niveau de vie comparable à l'Europe, les réfugiés syriens se retrouvent dans un environnement où presque tout fait défaut. Un lieu où il est difficile de soigner les plaies laissées par la guerre.
Après trois ans de conflit, l'accès aux soins de base a diminué en Syrie. Les vaccinations de routine n'ont pas été assurées, avec comme conséquence la recrudescence de la polio et de la rougeole. Les réfugiés arrivent ainsi déjà affaiblis dans un lieu où le manque d'hygiène favorise les épidémies infectieuses. Mais ils ont de la chance. Car ici, à Za'atari, trois hôpitaux dispensent gratuitement des soins.
Les blessures de la guerre ne sont pas toutes physiques. Elles sont aussi psychologiques. Si les adultes en souffrent aussi, ce sont les enfants qui en sont les principales victimes. Il n'y a pas de vie normale dans un camp. Les rôles sociaux y sont transformés. Le système familial et les repères qu'il donnait à l'enfant disparaissent. Il est alors d'autant plus difficile de soigner les plaies laissées par la guerre, la violence et la barbarie.