Le suicide, l'un des derniers tabous de notre société. Il fait pourtant payer un lourd tribut, chez les jeunes où il constitue la principale cause de mortalité avec les accidents, comme chez les aînés qui sont très nombreux à choisir ce moyen de terminer leur vie. Oser parler du suicide, interroger ce choix irrémédiable, surmonter son appréhension, c'est rejoindre celui qui souffre. C'est lui redonner une autre chance et éviter douleur et culpabilité chez ses proches.
L’an dernier, l’Organisation mondiale de la santé a publié un premier rapport sur le suicide qu’elle a présenté comme un problème de santé publique majeur! Dans le monde, plus de 800'000 personnes se donnent chaque année la mort… Comment empoigne-t-on cette douloureuse réalité chez nous? Quels sont les moyens de prévention, notamment dans les écoles? De quelle manière les soignants repèrent-ils les envies suicidaires? Comment en parlent-ils avec leurs patients?
Dans ce reportage, les éclairages des spécialistes font échos aux témoignages d’hommes et de femmes qui ont tenté de mettre fin à leurs jours mais aussi de personnes qui ont perdu un proche à la suite d’un suicide. Parmi les témoins, il y a Priscille Deborah qui a miraculeusement survécu à sa tentative de suicide dans le métro. Gravement mutilée – elle a perdu ses deux jambes et son bras droit - la jeune femme mettra de longs mois pour apprivoiser son nouveau corps, son fauteuil roulant et ses prothèses. Mais au contact d'autres handicapés, elle retrouve l'envie de vivre. Elle se lance dans la peinture et ses toiles expressionnistes sont désormais exposées dans plusieurs pays. Elle raconte aussi son parcours dans un livre "La peine d'être vécue".