Dans un pays où, traditionnellement, on se méfie des dérivés de l’opium, la hausse des prescriptions d’opioïdes est surprenant. Elle peut relever d’un rattrapage lié à une meilleure prise en charge de certaines maladies. Mais il peut aussi s’agir d’une dérive. On rappelle que le scandale américain qui a produit des millions de toxicomanes n’a pas commencé autrement.
« En Suisse, Il y avait clairement un rattrapage à faire ; on sous-prescrivait les opiacés il y a plusieurs années. Maintenant, ça dépasse complètement le problème des opiacés, on est dans un modèle médical de consumérisme », souligne Philippe Mavrocordatos, directeur médical et administratif de l’Institut suisse de la douleur. Comment contrôler les prescriptions ou utilisations abusives ? Aux explications de spécialistes font écho les témoignages de personnes souffrant de douleurs chroniques et qui ont été amenées à prendre des opiacés sur le long terme.