On ne guérit pas d’une paralysie. En revanche on pourrait imaginer la court-circuiter en passant par-dessus la lésion pour reconnecter les parties en amont et en aval de la moelle épinière. C’est l’idée que le chercheur de l’EPFL, Grégoire Courtine poursuit depuis de nombreuses années: 36,9° l’a suivi dans cette quête passionnante.
Juin 2012, la nouvelle fait le tour du monde: "des chercheurs de l’EPFL ont fait remarcher des rats paraplégiques, en attendant de tester leurs nouveaux traitements sur l’être humain". A la tête de cette avancée majeure, il y a Grégoire Courtine, l'un des chercheurs les plus prometteurs en neuroréhabilitation. Son rêve: permettre aux paralysés de (re)marcher. Publiées dans la revue Science en juin 2012, ses recherches ont agité la communauté scientifique, médusé les médias, et rendu de l'espoir aux milliers de personnes immobilisées chaque année à la suite d'une lésion de la moelle épinière. Son protocole hors norme, à base de stimulation pharmacologique, électrique et d'entraînement assisté de robot, a été testé sur le rat.
Pour passer de l’animal à l’humain, Grégoire Courtine doit trouver la personne qui lui ouvrira les portes de l’hôpital et qui pratiquera les opérations. Ça sera le CHUV et la neurochirurgienne Jocelyne Bloch.
36,9° a suivi cette saga scientifique depuis les essais sur les rats jusqu'aux premiers pas d’un humain paralysé, électro-stimulé grâce à un implant posé directement sur la moelle épinière. Un voyage de plusieurs années, des images fascinantes, les coulisses des études médicales, le génie des chercheurs, la volonté et le courage des premiers patients. Et l’espoir de les sortir de leur fauteuil roulant.
Isabelle Moncada reçoit sur son plateau les protagonistes principaux de ce reportage, Grégoire Courtine, directeur de la chaire IRP (Spinal Cord Repair) à l’EPFL et le professeur Jocelyne Bloch médecin neurochirurgienne au CHUV.