Les implants se multiplient dans nos corps, pour nous aider à vivre mieux. Leur évolution technique les rend toujours plus faciles à placer, au point de nous faire oublier qu’il s’agit d’un élément étranger que notre corps devra accepter. Mais surtout, l’homologation de ces dispositifs médicaux par les fabricants a bénéficié jusqu’à aujourd’hui d’un manque de contrôle qui a nui à la sécurité des patients. Cette largesse de la réglementation a mené au scandale des « Implant Files », dénoncée dans toute l’Europe, et qui touche aussi la Suisse.
Et, certaines personnes les tolèrent très mal. Comme Jennifer, qui devra payer 20'000 dollars de sa poche pour enlever un seul des deux bouts d’une bandelette contre l’incontinence. Une bandelette de Polypropylène – un plastique utilisé comme emballage dans l’alimentation - qui la fait souffrir le martyr depuis son implantation. Jennifer, comme bien d’autres patientes, n’a pas été informée clairement de la difficulté qu’il y aurait à retirer son implant, car il n’est pas conçu pour être enlevé.
Jacqueline Meylan, elle, se livre à une véritable investigation sur son filet contre la descente d’organe. Du même Polypropylène que les bandelettes contre l’incontinence, il est à l’origine du scandale des "Implants Files".
Le symbole des "Implant Files", c’est un filet à mandarine, pour lequel une journaliste néerlandaise a réussi à obtenir l’assurance qu’il serait homologué comme filet contre la descente d’organes. Il est devenu le point de départ d’une vaste enquête menée par 58 journalistes dans plus de 30 pays, sur un an et demi. En Suisse aussi, ce filet aurait pu figurer parmi les implants mis sur le marché. Swissmedic le reconnaît, il y a eu des manques dans le contrôle des dispositifs médicaux. La nouvelle réglementation qui entrera en vigueur en janvier 2020 permettra d’évaluer plus strictement les dispositifs médicaux à implanter dans le corps. Mais ses détracteurs critiquent une loi qui protège plus le marché que les patients.