ABE
Du vinyle au mp3, une révolution musicale
L'industrie musicale est devenue une foire d'empoigne où chacun défend ses intérêts : les maisons de disques, les opérateurs sur Internet, les artistes, sans oublier les consommateurs.
La musique est au cœur d'une
bataille où se jouent des centaines de millions de francs.
L'industrie musicale est devenue une foire d'empoigne où chacun
défend ses intérêts : les maisons de disques, les opérateurs sur
Internet, les artistes, sans oublier les consommateurs. Leur
préoccupation majeure aujourd'hui, ce sont les téléchargements de
musique sur Internet, un marché en augmentation exponentielle ! Qui
paie quoi? Est-ce que le consommateur honnête doit accepter de se
faire taxer une énième fois? Comment choisir son baladeur musical
?
Quoi de mieux pour commencer un voyage dans le monde de la musique
que d'écouter un peu de radio. Nous sommes chez Couleur 3, à
Lausanne, en plein milieu de l'enregistrement de Dowtown Boogie,
l'émission dédiée au Rap et au Hip-Hop.
Mathieu Chevrier nous explique comment les jeunes consomment la
musique : « Il y a deux catégories d'ados, il y a celle qui
fait comme jusqu'à maintenant, c'est-à-dire qui va dans un magasin
de disques et qui achète un disque, et puis il y a la catégorie qui
va se fournir de manière numérique, c'est-à-dire qui va télécharger
légalement ou illégalement. Je n'ai pas l'impression que les jeunes
achètent moins de CD. Le CD reste le mode de consommation
principal, à mon avis. »
Il y a 25 ans, les choses étaient bien différentes... et bien plus
simples aussi. A l'époque, la musique était gravée dans le
plastique des disques microsillons, comme on disait, ou imprimée
sur la bande magnétique de musicassettes. On achetait nos disques
dans de bons vieux magasins et on les copiait parfois sur des
cassettes pour les donner aux amis.
Et puis est arrivé le CD, et le
monde de la musique a complètement changé.
Jon Honeyball est testeur pour les organisations de consommateurs
européennes, ce spécialiste de la technologie et du son a suivi de
très près l'évolution du marché de la musique.
Jon Honeyball : « Quand on est passé du vinyle au CD, il y
avait vraiment une incitation au changement : pour la plupart des
gens, le son était vraiment meilleur avec le CD. Et les compagnies
de disques ont vu cela comme une opportunité en or de nous faire
payer une deuxième fois notre collection de disques. Souvenez-vous
: si vous avez racheté le CD d'une œuvre que vous aviez déjà en
vinyle, vous n'avez pas eu de rabais, vous avez dû la payer
complètement une nouvelle fois. Pour l'industrie, le CD c'était la
carotte, comme on dit, une incitation à tout racheter. »
Mais la vraie révolution, c'est que dans un disque compact, la
musique était maintenant codée numériquement. On pouvait donc la
stocker dans les ordinateurs et la manipuler. Ce fait allait très
vite révolutionner la consommation de musique.
Jon Honeyball : « Pour fabriquer un CD il y a 25 ans, il
fallait avoir dépensé des millions d'euros dans une usine de
pressage de CD. Il y a dix ans, tout a changé quand les premiers CD
enregistrables inventés par l'industrie de l'informatique sont
apparus sur le marché. C'est l'industrie de l'informatique, en
fait, qui a créé tous les problèmes de l'industrie du disque et des
médias en général. Soudainement, il devenait possible de prendre un
CD et d'en faire une copie parfaite. »
Et, avec l'arrivée presque
simultanée d'Internet dans le grand public, il devenait
techniquement possible pour tout un chacun d'envoyer ou de recevoir
de la musique partout dans le monde instantanément, sans même
prendre la peine de demander l'autorisation. Panique chez les
producteurs de disques et les gestionnaires de droit d'auteur
!
Julien Dourgnon, directeur des études de l'UFC/Que Choisir, en
France, est très engagé dans la défense des consommateurs sur
Internet et nous dit : « Ce qui fait peur aux maisons de
disques, c'est que les gens ont inventé tous seuls une méthode de
distribution beaucoup plus innovante que la leur ; cela s'appelle
le « peer-to-peer », des logiciels où les gens sont à la fois
consommateurs et distributeurs, puisque l'on prescrit aux autres de
la musique. Qu'est-ce que l'on prescrit ? Des disques que l'on a
chez soi et qui ne sont pas forcément dans les bacs aujourd'hui.
Résultat : les grandes maisons de disques ont eu le sentiment de se
faire doubler par des amateurs, ceci d'autant plus que ce mode de
distribution est en train d'ouvrir les catalogues. Et les maisons
de disques ont toujours eu l'habitude d'avoir la maîtrise des
catalogues : c'est nous, les majors, qui décidons si l'on va
rééditer les vieux albums d'Henri Salvador ou pas, si on les cède à
un tiers pour qu'il les exploite ou pas. Et soudainement, il y a
des gens qui disent : « Eh bien non, nous on les met sur le réseau
! », sous-entendu « Allez-vous faire voir... », et ça, ça ne
passe pas pour eux. »
Parallèlement, pour ne rien arranger, à partir de l'an 2000 et
très sérieusement en 2001, les ventes globales de musique se sont
mises à baisser régulièrement.
A ce moment-là, l'industrie s'est
mise à considérer ses clients comme des pirates potentiels. Elle a
par exemple tenté de limiter ou d'empêcher complètement la copie de
CD avec des dispositifs de protection anticopie gravés sur les CD
eux-mêmes. Résultat : une certaine mauvaise humeur chez les
consommateurs, puisque ces disques refusent parfois de fonctionner
dans certains lecteurs. En plus, malgré les procès, la musique a
continué à s'échanger sur Internet.
Julien Dourgnon : « L'impact sur le CD a été déclencheur, mais
mineur. Les explications données pour la baisse des ventes de CD,
c'est que le support est en fin de cycle, en phase descendante, il
y a aussi la concurrence des autres médias, des autres loisirs. Le
budget des consommateurs n'est pas infini, et il y a aussi les DVD,
les jeux vidéos à acheter... Je ne peux pas dire que le
téléchargement sauvage n'a aucun impact, ce serait mentir, mais
dire que chaque fichier échangé sur le réseau, c'est un disque
acheté en moins, c'est vraiment n'importe quoi... »
Pour couper l'herbe sous le pied de ces nouvelles distributions
sauvages, on aurait pu imaginer que l'industrie du disque encourage
l'ouverture de milliers de magasins de musique légale sur Internet.
Eh bien non, le démarrage du téléchargement légal à grande échelle
a été plutôt lent. Les causes sont la méfiance d'une partie de
l'industrie et les complexes négociations juridico-financières,
passage obligé avant de vendre de la musique sur la toile.
En 2005, dans le monde, 335 sites de téléchargement légal étaient
recensés par l'industrie. Le leader mondial du domaine, c'est le
fameux magasin virtuel iTunes Music Store du fabricant
d'ordinateurs Apple, ouvert en mars 2003 aux Etats-Unis et en mai
2005 en Suisse, puis progressivement dans plus de vingt pays.
Résultat : aujourd'hui, rien que
iTunes a vendu plus d'un milliard de morceaux dans le monde et
l'industrie musicale commence à découvrir que la musique
téléchargée peut aussi générer des revenus, même si elle ne
représente pas pour l'instant la même poule aux œufs d'or que le
CD.
C'est que, cette fois, le mp3 n'améliore pas la qualité du son,
mais la portabilité de la musique. Et surtout, cette fois-ci, les
amateurs ne sont pas obligés de racheter leur collection de disques
pour en profiter. Un fichier mp3, ça se fabrique très facilement
aussi sur son ordinateur personnel, à partir de sa vieille
collection de CD.
mp3, c'est quoi ? C'est un format de compression des sons : on
détruit des sons que de toute façon notre oreille n'entendrait pas,
ce qui permet de gagner de la place dans la mémoire d'un baladeur,
par exemple. Plus d'un million et demi de morceaux de musique ont
été obtenus par téléchargements légaux l'année passée en Suisse,
c'est une estimation de la Fédération suisse de l'industrie
phonographique.
Aujourd'hui, la vente de musique par Internet est en plein
développement, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on
ne facilite pas la vie du consommateur honnête.
Premier problème, en provoquant un peu, on peut dire que l'on
trouve aujourd'hui toujours plus de musique dans les sites sauvages
que sur les sites payants. La raison, c'est que tous les catalogues
de musique ne sont pas encore, loin de là, en vente sur Internet.
Même les sites qui ont les faveurs des majors ont encore beaucoup
de lacunes. Même le grand iTunes Music Store (70% des ventes
mondiales de musique sur Internet) ne propose que 2'000'000 de
titres. C'est l'équivalent d'un très gros magasin de disques, mais
ce n'est pas encore la quantité de fichiers que l'on est en droit
d'espérer d'un magasin sur le réseau mondial.
En Suisse et en langue française,
principalement, on a aujourd'hui iTunes, et puis trois sites qui
utilisent la même plateforme, Od2, avec en plus une page spéciale «
musique suisse » pour l'un d'entre eux. Enfin, un site de musique
indépendante qui s'occupe aussi du site de la Fnac suisse. Pour le
grand public, on ne peut pas dire que le choix soit très grand et
pas très spécialisé non plus par rapport aux magasins
classiques.
Un autre problème, le plus important peut-être, ce sont les
restrictions imposées par les systèmes informatiques de protection
des fichiers. En plus, à cause de ces restrictions, il faut être
sûr que le format du morceau que vous achetez soit compatible avec
votre baladeur.
En gros, le morceau de musique coûte entre 1 fr. et 1,50 fr.
suivant les sites et un album revient entre 10 et 15 francs. Plutôt
15 francs pour les artistes connus. C'est moins cher qu'un CD, mais
on parle ici d'un ensemble de fichiers bruts, avec une qualité
sonore légèrement moins bonne que celle d'un CD, avec des
restrictions, sans emballage et, la plupart du temps, sans livret.
C'est d'autant plus étonnant qu'en terme de coût de fonctionnement,
tenir un magasin sur le web, c'est bien moins cher qu'ouvrir un
gros magasin de disques dans le monde réel. Quand un fichier est
numérisé, techniquement parlant, il peut être stocké et vendu avec
des coûts minimes. D'où cette question : c'est quoi le vrai coût de
la musique aujourd'hui ?
Vincent Salvadé, chef du service juridique de la SUISA, Société
suisse pour les droits des auteurs d'œuvres musicales, explique et
décortique le prix de la musique en ligne. Ecoutez les réponses
qu'il donne à nos questions en cliquant sur la vidéo.
Pour l'adapter notamment aux nouvelles technologies, la loi sur le
droit d'auteur est en cours de révision. La Fédération romande des
consommateurs (FRC) en a étudié les enjeux. Vous pouvez lire
l'article Liberté surveillée pour les consommateurs dans
J'achète mieux, n° 345, septembre 2006.
Les artistes
A Londres, Tony Faulkner est l'un des plus fameux ingénieurs du
son anglais de musique classique. Dans sa carrière, il a réalisé
plus de deux mille enregistrements commerciaux avec les plus
grands, mais il pose un regard plutôt décapant sur l'état du marché
de la musique aujourd'hui.
Tony Faulkner : « Les grandes maisons de disques aujourd'hui sont
dirigées par des avocats et des comptables. Ils ne s'intéressent
pas à la musique ou même au consommateur. Ils s'intéressent aux
paiements de leurs costumes et de leurs grosses voitures. Les
majors ont perdu tout intérêt dans le répertoire classique
habituel. Ils ne s'intéressent qu'à Andrea Bocelli, aux derniers
lauréats de prix ou à des jolies frimousses. Maintenant, ceux qui
s'occupent principalement du répertoire, ce sont les labels
indépendants ou les orchestres eux-mêmes. Certains s'en sortent
incroyablement bien tous seuls. Ils créent leur propre label. Les
gens du London Symphony Orchestra, par exemple, ont fait un tour
d'horizon de ce que leur proposaient plusieurs maisons de disques.
Quand ils ont vu leurs offres, ils ont préféré faire le travail
eux-mêmes, en gardant un contrôle total. Ils l'ont tenté, et c'est
aujourd'hui un très bel accomplissement. »
Tony Faulkner : « L'intérêt principal de signer avec une
grande maison de disques, c'était le réseau de distribution et
l'accès aux magasins de détail. Mais si ce type de vente perd
beaucoup d'importance, pourquoi en tant qu'orchestre ou pianiste ne
pas essayer de traiter directement avec iTunes, par exemple, ou
simplement de vendre directement sur votre propre site web ? C'est
une grande opportunité, c'est peut-être encore un peu anarchiste
aujourd'hui, mais c'est une grande opportunité. »
A Genève, dans le quartier des
Pâquis, Patrick Muller, pianiste, nous raconte son expérience : «
Mon studio tient tout entier dans la moitié d'une pièce de mon
petit appartement. Il y a vingt ans, pour faire le son que je sors
de ce studio, j'aurais eu besoin de tout l'immeuble rempli de
matériel. Ca a changé. La diffusion aussi a changé : on peut se
faire distribuer sur des plates-formes Internet, on peut créer
notre plate-forme. Tout s'est ouvert, mais ça ne veut pas dire
forcément que cela va marcher, et cela ne veut pas dire non plus
qu'on arrive à tout faire. »
Patrick Muller est loin d'être un débutant. Comme pianiste,
co-compositeur et co-producteur, il a sorti plusieurs disques et
fait plusieurs fois le tour du monde avec le trompettiste Erik
Truffaz. Le problème, c'est que si les disques avec Erik Truffaz
sont sortis sur un prestigieux label de jazz, Patrick ne parvient
pas à trouver une maison de disques pour ses projets musicaux
personnels.
Patrick Muller : « Les maisons de disques, je suis allé les
voir plein de fois avec mes projets, ils m'ont toujours dit que
c'était super, mais qu'ils ne savaient pas comment les vendre. Moi,
je ne peux rien répondre à cela, la seule chose que je peux faire,
c'est de les sortir moi-même en indépendant avec un site Internet,
patrickmuller.org, où la musique est disponible. On peut y trouver
mes différents projets : du piano solo un peu classique, du trio
jazz groove et des extraits du projet que je fais avec les voix
bulgares. Il y a des morceaux que je vends et des morceaux que je
donne. »
Patrick Muller vend des morceaux en fichiers mp3 non protégés
contre la copie, avec le risque qu'une personne achète ses disques
et qu'ensuite elle les copie. Est-ce que cela l'inquiète ?
Patrick Muller : « Oui, ça
m'ennuierait, mais on ne peut pas contrôler cela. Au niveau
piratage, tout est en total chamboulement aujourd'hui, rien n'est
clair. Alors, c'est soit on est parano et on ne fait rien, soit on
fait quelque chose et advienne que pourra. »
Même philosophie pour la plate-forme Europamp3.org, basée à Nyon.
Le site regroupe et vend la production de deux mille artistes
indépendants dans cinquante pays, également en fichiers mp3 non
protégés.
Bernard Barut, Europamp3.org : « De toute manière,
l'utilisateur a le catalogue mondial de musique dans son
ordinateur. Si je tape « Mozart », je peux télécharger l'intégrale
de Mozart, les 140 CD, pendant mon sommeil. La problématique, c'est
cela. Et plus vous allez restreindre l'utilisation du fichier du
côté de l'utilisateur, plus il sera tenté par le piratage. Nous, ce
qu'on essaie de faire, c'est de trouver le chemin du milieu. Il
faut utiliser les fichiers mp3, les commercialiser, mais en même
temps éduquer et proposer des services supplémentaires aux
utilisateurs. »
Après l'Internet sauvage, l'Internet magasin de musique, voilà
donc l'Internet devenu vitrine pour se faire connaître.
Mathieu Chevrier, animateur multimedia Couleur 3 : « Je prends
un exemple concret, l'exemple du groupe Arctic Monkeys, très à la
mode en ce moment. Cela fait neuf mois que leur premier album se
balade sur la toile. Il y a eu des taux de téléchargement sauvage
énorme pour cet album. Malgré cela, il y a deux mois, le premier
jour de la vraie sortie de son album, le groupe a vendu plus de
disques que le premier album de Coldplay et le premier album
d'Oasis réunis. Et qui a acheté l'album ? Forcément des gens qui
l'avaient téléchargé, puisque personne ne connaissait le groupe
avant. »
Alors, quand on nous dit que le
téléchargement est en train de tuer la musique, les artistes ne
reçoivent plus d'argent, c'est du flan, quoi ?
Mathieu Chevrier : « Non, je ne dirais pas que c'est du flan,
il y a quand même du vrai, il y quand même eu de grosses pertes,
mais cela reste aussi au niveau de l'industrie. Quand on écoute les
artistes, les plus petits, c'est souvent eux les plus pénalisés.
Ils nous disent pourtant : « Téléchargez-moi, écoutez-moi, mais
respectez mon travail. » Il ne faut pas oublier qu'il y a quand
même des gens qui travaillent dur derrière chaque album. Respecter
l'artiste, ça peut passer aussi par le téléchargement, si on achète
l'album après. »
Résultats du test de baladeurs
Comment choisir son baladeur
musical numérique ? Nous avons posé la question à un spécialiste :
Frank VanMaele, responsable des tests baladeurs pour l'Union belge
des consommateurs. Il nous conseille : « Il faut d'abord savoir
ce dont on a besoin : si on a cent chansons, mille ou dix mille
dans son ordinateur. Si on a besoin d'un petit lecteur flash d'un
giga seulement pour stocker environ quinze heures de musique, et
c'est déjà pas mal, ou si on a une collection beaucoup plus grande
et si on doit aller vers des appareils avec un disque dur, dans
lequel on peut stocker vingt, quarante et soixante gigas et
beaucoup plus de musique. »
« Les lecteurs flash sont plus solides, parce qu'il n'y a pas
de pièces mobiles, juste de la mémoire. Si vous en laissez tomber
un, il ne va rien se passer très probablement. Par contre, si vous
laissez tomber un gros modèle avec un disque dur qui tourne à
l'intérieur, vous allez devoir très probablement en racheter un
autre. »
Nous avons repéré quatorze baladeurs mp3 dans les magasins de
Suisse romande, testés par les Organisations européennes de
consommateurs. Ces tests se basent sur de multiples critères comme
la facilité d'emploi, l'autonomie, la vitesse de transfert de
fichiers, la qualité du son, la solidité et bien d'autres.
Dans les résultats que nous présentons ici, nous avons sélectionné
les points qui nous semblaient les plus intéressants, ainsi que
l'appréciation finale de chaque appareil.
On commence par les appareils à mémoire flash, maximum un giga de
mémoire.
Le mieux noté du test, c'est le
Thomson PDP2762X. Ses points forts sont sa solidité et le confort
de son utilisation au quotidien. Même s'il n'a que 500 mégas de
mémoire, il est considéré comme bon.
Ensuite, le Sony NW-E507, son point
fort c'est son autonomie, il tient le coup 58 heures d'affilée ;
son point faible, c'est la lenteur dans les transferts de fichiers.
Il est considéré comme moyen.
Puis, le MPIO FY500 jugé moyen en
autonomie et en utilisation au quotidien. Au final, il est aussi
considéré comme moyen. C'est le moins cher de sa catégorie.
CREATIVE ZEN NANO PLUS, jugé très
bon en solidité, mais médiocre en utilisation au quotidien.
Jugement : moyen.
IRIVER T20 a une très bonne qualité
sonore si l'on utilise des oreillettes de qualité, par contre sa
facilité d'emploi est jugée moyenne. Résultat final : moyen. C'est
le plus cher de sa catégorie.
Enfin, APPLE IPOD SHUFFLE est jugé
très bon en portabilité et en solidité, mais mauvais en utilisation
au quotidien. Jugement global : moyen.
Frank VanMaele commente ce résultat : « Le problème, c'est
que c'est un appareil extrêmement simple, mais il est si simple que
l'on n'a presque pas de possibilités de navigation. On peut copier
de la musique et la jouer dans l'ordre ou en aléatoire, mais il n'y
a pas d'écran, pas de possibilités de choisir. Alors, je pense que
pour beaucoup de gens, c'est trop simple. »
On passe aux appareils de plus d'un giga de mémoire.
D'abord, IRIVER H10 est considéré
comme très bon en utilisation au quotidien et bon en autonomie et
en solidité. Au final, il est bon.
Ensuite, le ARCHOS GMINI 402 est
jugé très bon pour l'utilisation au quotidien et pour sa facilité
d'emploi. Mais l'autonomie de sa batterie est moyenne. Il est
également parmi les plus chers. Jugement global : bon.
Frank VanMaele : « Il est très flexible, un grand disque
dur, mais beaucoup de possibilités aussi, un écran qui est grand,
lumineux, facile à lire, on peut jouer des vidéos, avoir des
photos, il y a même un navigateur pour aller sur Internet. C'est un
appareil qui a une autre approche que le iPod, mais qui est aussi
très performant »
Ensuite, APPLE IPOD NANO, bon en
facilité d'emploi, en autonomie, en solidité et en portabilité.
Appréciation finale : il est bon.
Par contre, l'APPLE IPOD VIDEO est
un peu moins bien noté, car jugé moyen en portabilité. Jugement
global : moyen.
CREATIVE ZEN SLEEK est jugé moyen
aussi, surtout dans la qualité du son avec les écouteurs d'origine
et dans la portabilité.
ARCHOS GMINI XS 100, jugé très bon
en utilisation au quotidien, mais moyen pour l'autonomie de sa
batterie. Au final, il est noté moyen. C'est le moins cher de sa
catégorie.
SAMSUNG YH-925, bon en utilisation
quotidienne, mais faible en autonomie de la batterie. Jugement
global : moyen. C'est pourtant le plus cher de sa catégorie.
Finalement, CREATIVE ZEN MICRO, il
est bon en solidité, moyen en autonomie, moyen en facilité d'emploi
et moyen en portabilité. Au final, il est considéré comme
moyen.
Est-ce que les lecteurs testés sont vraiment très différents au
niveau du son ? Frank VanMaele : « Non, il n y a pas de
différences énormes. Ce qui est important pour la qualité du son,
c'est la qualité du son de départ, la qualité de l'encodage, le
taux de compression utilisé pour transformer les morceaux en mp3 et
surtout la qualité des écouteurs. Tous les appareils sont livrés
avec de petits écouteurs et on a l'impression que les fabricants
économisent là de l'argent. Ca vaut vraiment la peine d'acheter des
écouteurs de meilleure qualité, ça va immédiatement améliorer la
qualité du son. »
Un comparatifs des plates-formes de musiques est disponible en
format PDF sur cette page.
Si l'on a coutume d'associer la musique sur Internet au format
mp3, ce n'est pas tout à fait vrai pour la grande majorité des
fichiers achetés en ligne. L'industrie du disque a exigé des
fichiers protégés ou limités contre les copies ou les
téléchargements. On appelle cela les DRM, ou mesures techniques de
protection. C'est là que tout se complique, parce qu'il faut bien
choisir son magasin pour être sûr que le morceau acheté fonctionne
dans son baladeur.
Ca ne marche pas partout
Julien Dourgnon, directeur des
études de l'UFC/Que Choisir : « Il y a une guerre des éditeurs
de logiciel qui veulent capter le marché. Donc Microsoft a fait son
propre logiciel de cryptage, Apple a fait son propre logiciel de
cryptage et Sony a fait son propre logiciel de cryptage. Le
problème, c'est que les baladeurs sont parfois incompatibles avec
certains formats de cryptage vendus, par exemple quand j'achète un
fichier sur iTunes, je ne peux pas l'écouter sur un baladeur
Archos, Philips ou Sony, je ne peux l'écouter que sur un baladeur
d'Apple. Là, il faut être très clair : quand j'achète un CD à la
Fnac, on ne m'oblige pas à l'écouter sur un lecteur de CD Philips
ou Sony ou Aiwa, je choisis le lecteur que je veux. Sur Internet,
ça doit être pareil, sinon ce n'est pas autre chose que de la vente
liée ! Je pense qu'à l'avenir, si on veut trouver un équilibre
entre l'intérêt des consommateurs et des auteurs, il faut dire à
l'industrie : « Arrêtez avec vos verrouillages, libérez les
catalogues, faites des offres pas chères. Vous allez devenir
millionnaires, et nous, on aura accès à beaucoup plus de choix que
dans le monde physique et tout le monde sera content. »
La Commission européenne réfléchit à la question de
l'interopérabilité. Le débat a fait rage en France dernièrement. Le
Parlement français a voulu s'attaquer frontalement à Apple, Sony et
Microsoft, et les obliger à faire en sorte que tout fichier musical
acheté sur Internet puisse être directement téléchargé sur
n'importe quel baladeur. On se doute que les mastodontes du
logiciel ne vont pas rester les bras croisés !