- Les écouteurs de série des baladeurs laissent souvent à désirer. Enquête et test.
- Le prix de l'électricité prend l'ascenseur. Témoignages et explications.
Casques audio : modèles et qualité variable
C'est bien connu, la musique adoucit
les moeurs. Alors, parce qu'il permet de la transporter, le
baladeur est un bienfait pour l'humanité.
Mais ses utilisateurs savent-ils qu'ils écoutent souvent de la
bonne musique, mais avec un son de casserole ? Et que parfois, ils
cassent leurs oreilles, voire celles de leurs voisins dans les
transports publics ? La faute à leurs écouteurs, mal adaptés à leur
oreille ou, plus simplement, de piètre qualité.
Il existe différents modèles. Henri Feige, directeur de Digistore
à Genève évalue les qualités de chacun d'eux:
L'écouteur intra-auriculaire que
l'on enfonce dans le canal de l'oreille.
« Il tient parfaitement dans l'oreille et il isole des bruits
extérieurs. Ca peut être un avantage puisque l'on a une perception
optimale du son, mais aussi un désavantage : il ne faut pas
l'utiliser en voiture, voir même à pied puisqu'on n'a pas la
perception des bruits extérieurs. »
L'oreillette classique que l'on
pose à l'entrée du conduit auditif.
« Presque à bannir. Généralement, le consommateur la change
dès qu'il a acheté un baladeur pour quelque chose de plus
performant et confortable. L'oreillette livrée d'origine doit être
le moins cher possible donc elle n'est pas de qualité. »
Le casque supra-auriculaire dont
les écouteurs se placent sur le pavillon de l'oreille.
« On les utilise plutôt pour faire du sport. Il tient vraiment
autour de l'oreille. Il bénéficie aussi, peut-être, d'un effet de
mode. »
Le casque à arceau dont les
écouteurs sont souvent circum-auriculaires, c'est à dire qu'ils
entourent l'oreille.
« L'avantage, c'est qu'il est plus performant dans les basses.
»
« De manière générale, un casque ou un haut-parleur de
qualité vous permet de bénéficier de toute la restitution sonore à
plus bas niveau, ce qui n'est pas possible avec un casque de basse
qualité. »
Casques audio : le test
Nos
collègues de Kassensturz ont demandé à un laboratoire spécialisé,
situé à Munich, de tester les dix écouteurs les plus vendus en
Suisse, tous disponibles dans les grandes surfaces de Suisse
romande.
Le laboratoire a jugé la qualité du son, le confort d'écoute et le
rayonnement sonore.
Pour la qualité du son, cinq experts ont écouté six morceaux de
trois musiques différentes, classique, jazz et rock.
Et puis quatre experts ont essayé les écouteurs sur le plan du
confort. Sans oublier de vérifier s'ils tenaient bien dans
l'oreille.
Les tests du laboratoire ont débouché sur des notes, de un pour la
plus basse à six pour la meilleure :
Jugés « INSATISFAISANT »
JVC HA-F 75 VR. Note : 3,4.
JVC HA-F 130 B. Note : 3,7.
Jugés « SATISFAISANT »
PANASONIC RP-HV 152. Note :
4,2.
PHILIPS SHE 7850. Note : 4,4.
PANASONIC RP-HNJ5E-W. Note :
4,4.
SONY MDR-E 819V. Note : 4,6.
Jugés « BON »
SONY MDR-EX 71 SL. Note : 4,8.
PHILIPS SHE 2550/00. Note :
4,9.
SENNHEISER CX 300. Note : 5,0.
Ipod d'APPLE. Note : 5,0.
Et la santé dans tout ça ? Peut-on oui ou non endommager son
ouïe en écoutant de la musique à haut volume sur son baladeur ?
Nous avons posé la question à un spécialiste ORL au CHUV, à
Lausanne, le Dr Raphaël Maire : « C'est un mythe exagéré. On
n'observe pas cette prédiction comme quoi tous les utilisateurs de
MP3 seraient soumis rapidement à des lésions de l'ouïe par une
écoute trop forte ou une utilisation trop prolongée. Ce sont des
consultations plutôt isolées, plutôt sporadiques, mais ça arrive
quand même de temps en temps. »
Si le bilan est bon, c'est aussi parce que les baladeurs sont
bridés à 100 dB. Au-delà, l'écoute est inconfortable, voire
dangereuse. Le Dr Maire recommande donc la prudence.
Idem du côté du laboratoire d'acoustique de l'EPFL, à Lausanne,
est souvent associé à des campagnes de prévention de la SUVA,
l'assurance accident. Hervé Lyssek, responsable laboratoire
d'acoustique - EPFL : « On fait attention aux calories que l'on
ingurgite par repas, mais également dans la durée. C'est un petit
peu la même chose pour le bruit. On va compter les niveaux que l'on
ressent, que l'on mesure sur une personne, mais également les
niveaux sur une durée donnée, qui correspond à une dose de bruit,
avec des seuils qu'il ne faut pas dépasser sur une semaine ou sur
une journée. »
Moralité, si la musique adoucit les mœurs, elle gagne à être
écoutée à des valeurs raisonnables.
Electricité : un marché sous tension
Alors que la libéralisation devait,
disait-on, s'accompagner d'une baisse des prix, ceux-ci augmentent.
Les consommateurs grondent, les fournisseurs se justifient par la
hausse du prix liée à l'augmentation de la consommation.
Clients mécontents
Un matin de juin dernier, le ciel est tombé sur la tête
d'Alexandre Muller. Car ce jour là, ce propriétaire d'une villa à
Posieux a reçu une lettre du Groupe E. « Cette lettre
m'annonçait une forte augmentation des tarifs de l'électricité. Une
augmentation annuelle de 830,60 francs pour mon cas, ce qui
représente 17,2% annuellement. » Locataire d'un appartement à
Fribourg, Jean-Yves Reutter a lui aussi reçu la lettre du Groupe E.
« L'augmentation du kW est de quelques centimes, ce qui n'est
pas énorme en soi. Par contre, l'augmentation des frais fixes, des
frais d'abonnement est dans notre cas de 540%. C'est énorme,
surtout que ces frais fixes, en soi, n'ont pas augmenté. Ils n'ont
pas apporté de prestations supplémentaires qui pourraient justifier
cette augmentation. » Alexandre Muller et Jean-Yves Reutter ne
sont pas les seuls clients du Groupe E à s'être fâchés. Monika
Dusong, présidente de la Fédération Romande des Consommateurs :
« La FRC s'est simplement insurgée devant ces augmentations
massives. La permanence a été littéralement prise d'assaut parce
que les gens ne comprennent pas, ils se sentent bernés. Il faut se
rappeler que lorsque l'on parlait de libéralisation du marché de
l'électricité, on disait aux gens que les prix baisseraient, et
c'est juste le contraire qui se produit. »
La faute aux
autres
Dans l'Union européenne, les prix ont augmenté dans tous les pays
où le marché de l'électricité a été libéralisé. Le peuple suisse
avait voté contre la libéralisation en 2002. Mais en mars 2007,
celle-ci est revenue par la porte de derrière. Le Parlement a voté
une ouverture en deux temps. Les entreprises pourront choisir leur
fournisseur dès le 1er janvier prochain. M. et Mme Tout-le-Monde au
1er janvier 2014. Pour l'heure, le consommateur est encore
prisonnier de son fournisseur. Depuis cette année, il peut se
plaindre à la nouvelle Commission fédérale de l'électricité,
l'Elcom. Monika Dusong, présidente de la FRC : « C'est la
première fois qu'elle va vraiment devoir intervenir. Elle peut ne
pas accepter une hausse ; elle peut même demander une rétrocession
si une hausse demandée est injustifiée. » Les clients du
Groupe E ont écrit en masse. Pour le directeur général du groupe,
c'est la faute aux autres. Philippe Virdis, directeur général
Groupe E : « La hausse du kW est liée à la hausse du prix de
l'énergie sur le marché de gros depuis une année. Ce marché a cru
d'environ 70%. Depuis quatre ans, le prix du kW a triplé. La
croissance de la consommation est très supérieure aux possibilités
de croissance de la production, non seulement en Suisse, mais dans
toute l'Europe. »
Fournisseurs
liés
Le consommateur peut comprendre que ce qui est rare est cher. Mais
pour la hausse des frais fixes, c'est à dire de l'abonnement ?
« Jusqu'à présent, ces coûts étaient répartis sur le kW, sur la
quantité de kW, ce qui n'est pas forcément très juste en termes
d'égalité de traitement. Le grand consommateur payait beaucoup plus
de frais fixes que le petit consommateur puisqu'ils étaient
répartis sur la consommation. » Pour compliquer le tout, le
marché suisse de l'électricité est une véritable jungle, avec 900
entreprises, qui se tiennent toutes par la barbichette. Monika
Dusong : « Chaque société a des participations dans d''autres.
Le Groupe E a des participations dans EOS et EOS a d'autres
participations. » Difficile donc de savoir qui fournit qui, à
quel prix... Philippe Virdis justifie cette enchevêtrement par la
nécessité de faire des gros investissements sans faire appel à des
fonds étrangers qui auraient grevé les retours sur investissement
et augmenter les prix de vente. Pour ce qui est des prix de vente,
l'un n'aura pas empêché l'autre.
Avenir sombre et lueurs
d'espoir
L'avenir ne s'annonce pas rose. Depuis début 2007, le prix de
l'électricité en Europe ne cesse de monter. Pour briser cette
spirale qui s'annonce infernale, il est urgent de trouver des
solutions. Philippe Roch, ancien directeur Office fédéral de
l'environnement : « Les solutions sont des deux côtés. Il faut
réduire notre consommation, arrêter ces consommations qui sont à
contresens, comme les pompes à chaleur. Je suis désolé de voir que
la Confédération et les services de M. Leuenberger continuent de
promouvoir les pompes à chaleur. Il faut beaucoup plus d'efficacité
énergétique.[...] Et puis, au niveau de la production, il y a
encore un énorme potentiel. J'aimerais juste citer un chiffre : le
soleil apporte sur la surface de la terre en une heure autant
d'énergie que toute la consommation humaine en une année. Vous
n'allez pas me dire que l'on n'arrivera pas à capter ce petit 0,1
pour mille d'énergie solaire en énergie utile dont nous avons
besoin. » Depuis 2009, 260 millions de francs seront prélevés
chaque année sur le prix du kW pour promouvoir les énergies
renouvelables. L'objectif est de produire, d'ici à 2030, 10% de la
consommation actuelle à partir de ces énergies. Il ne pourra
peut-être pas empêcher le scénario proposé par M. Virdis pour les
années à venir. Philippe Virdis, directeur général Groupe E : «
Le futur doit être fait de quelques centrales nucléaires qui
remplacent les anciennes dont certaines vont arriver à échéance
dans probablement moins d'une dizaine d'années. Il faut vingt ans
pour en construire une nouvelle. Et puis pour la période
intermédiaire, une ou deux ou trois unités à gaz. » On s'en
doute, la construction de centrales nucléaires ne se fera pas sans
un débat politique passionné.
Hausse de l'électricité : entretien avec Stéphane Rolle, de la
direction de l'Association des entreprises électriques suisses
Disponible uniquement en vidéo.