Entre téléphone portable et ordinateur, la différence s'amenuise: la nouvelle génération des Smartphones, ces téléphones intelligents, permet de naviguer sur Internet, de gérer sa messagerie, de se repérer grâce au GPS... Entre netbook et smartphone que choisir ?
Netbooks : le test
La
mobilité, dans les transports comme dans les communications, est
l'un des maîtres mots de notre époque. Ces dernières années, grâce
principalement au téléphone portable, nous avons tous appris à
communiquer sur la route. Et aujourd'hui, notre nouveau fantasme de
consommateur frénétique et informatique : un bureau mobile et une
connexion internet permanente. A côté des smartphones, ces
téléphones intelligents et bourrés de fonctionnalités, l'autre
grande tendance du moment, ce sont les mini-pc, moins chers et plus
petits que les ordinateurs portables habituels. Nous en avons testé
4 : 3 trouvés sur le marché romand à fin septembre 2008 et un autre
pas encore disponible en Suisse et acheté en France.
Nous les avons confiés à Jon Honeyball et Philippe Lecocq,
maîtres-testeurs des organisations de consommateurs européennes,
qui se sont enfermés dans leur laboratoire secret de la campagne
anglaise. Première remarque : ces minis-PC sont un peu un signe de
maturité sur le marché informatique. Philippe Lecocq : « La
course à la fonctionnalité a supplanté la course à la puissance.
Les gens ne sont plus prêts à porter des appareils trop lourds et
trop puissants par rapport à leur utilisation. » L'autre
avantage de ces petits compagnons informatiques, c'est leur prix,
entre 550 et 700 francs suisses pour nos modèles testés. Une bonne
affaire si l'on accepte quelques compromis dus à leur taille :
écrans et claviers plus petits, autonomie parfois plus faible
(entre 3 et 4h30 sur les appareils testés)
Test
HP Mini-Note 2133
,
disque dur classique de 120 Gb, 1,47 kg, 4h 05 de batterie. Testé
en Linux et en Windows Vista.
- Appareil le plus lourd de notre échantillonnage.
- Bonne autonomie et un grand disque dur
- Clavier et trackpad, dispositif qui remplace une souris, jugé
peu convaincant.
ACER Aspire One
,
disque dur classique de 120 Gb, 989 g seulement, 3h 05 de batterie.
Linux.
- Appareil le plus léger de notre test, mais sa construction
semble un peu trop bon marché.
- Plus courte autonomie de notre échantillonnage.
- Trackpad pas du tout pratique.
Dell Inspiron Mini
9, testé en version française, disque dur solide (SSD)
16GB, 1,056 kg, 3h15 de batterie. Windows XP Home.
- Apparence un peu « plastique »
- Durée de batterie un peu faible
- Bien conçu, léger et doté d'un bon écran et d'un bon
clavier.
ASUS eee PC901
,
disque dur solide (SSD) 12GB, 1,144 kg, 4h 25 de batterie. Windows
XP Home.
- Bien conçu, un peu petit mais pratique.
- Large autonomie de batterie
- Fonctionne bien, même si son revêtement de plastique blanc fait
un peu bon marché.
- Pour le labo, un très bon mini-PC.
Ces ordinateurs peuvent être un excellent premier choix pour un
étudiant, par exemple.
Toutefois, ceux équipés d'un disque dur solide (SSD) sont plus
conçus comme des appareils d'appoint et ne remplaceront sans doute
pas un PC habituel. Philippe Lecocq : « La moitié du disque est
occupée par le système d'exploitation. Si vous avez quelques
documents et un film sur l'appareil , vous ne pourrez pas sauver
beaucoup de photos numériques en plus. »
Et puis, qui dit petite taille, dit processeur peu gourmand en
énergie et donc peu puissant. Oubliez donc les jeux vidéos en 3D et
le traitement d'images complexes, ces appareils ne sont pas fait
pour cela. Reste à savoir s'il faut acheter tout de suite ou
attendre la prochaine génération, dans quelques mois. Jon
Honeyball: «Ces appareils ont déjà de multiples fonctionnalités
aujourd'hui : ils tournent sur Windows et sur Linux. Avec eux, on
peut utiliser Microsoft Office, se connecter sans fil et surfer sur
Internet. En terme d'utilisation, il ne leur manque pas grand-chose
aujourd'hui, mais je serais tenté de dire que nous allons voir ces
6 prochains mois des améliorations radicales. Il est encore
possible de les rendre plus petits et plus légers, tout en gardant
des prix bas. Donc, si vous en avez besoin tout de suite, ils sont
déjà fantastiques, mais ils seront encore plus fantastiques dans un
très proche avenir. »
L'iPhone et ses concurrents
Vous
avez décidé de virer votre vieux téléphone qui a au moins un an.
Vous salivez déjà à la perspective de surfer sur Internet sans fil
et de vivre en permanence avec le contenu de votre bureau, en gros
vous êtes mûr pour un Smartphone.
C'est la difficile heure du
choix... Prenez votre courage à deux mains et entrez dans un
magasin. Michele Fersini, gérant de magasin : « Aujourd'hui,
depuis la sortie de l'iPhone, ça bouge beaucoup. Tout le monde
essaie de sortir son modèle de Smartphone concurrent. » Nokia,
SonyEricsson, Samsung, HTC, Blackberry, les grandes marques du
domaine rivalisent depuis des années sur le terrain du Smartphone,
mais l'appareil qui a le plus défrayé la chronique cette année,
c'est l'iPhone d'Apple. Première incursion de la firme
californienne dans le monde de la téléphonie mobile, l'iPhone a été
un coup de maître. Pourtant l'iPhone 3G vendu en Suisse depuis cet
été a ses qualités et ses défauts. Par exemple, il est très
sensible à l'humidité et sa batterie ne peut pas être changée par
l'utilisateur. Son grand avantage: il en met plein la vue. Xavier
Studer, journaliste multimédia TSR/Couleur3 : « C'est un
magnifique produit au niveau du design. Sa facilité d'utilisation
n'a pas d'équivalent. Par contre, certaines fonctionnalités,
purement téléphoniques, sont moins bien réussies. L'écran tactile
aussi à certaines limites. » Jon Honeyball, testeur pour les
organisations de consommateurs européennes, lui, a fait son choix :
« J'aime mon iPhone. Parce que mon iPhone est une plate-forme,
ce n'est pas qu'un téléphone. Je l'utilise pour téléphoner, bien
sûr, mais aussi pour synchroniser sans fil mes contacts et mon
agenda. Il y a aussi une gamme complète d'applications que j'ai
installées...»
Apple ayant décliné notre demande
d'interview, nous regrettons de ne pas avoir pu parler avec la
firme à la pomme du modèle technologique et commercial que l'on est
obligé d'embrasser avec l'iPhone. Celui-ci commence par le choix
des opérateurs téléphoniques par Apple. Xavier Studer : « Apple
choisit certaines sociétés pour la distribution. Cela nuit à la
concurrence puisque seuls les opérateurs choisis peuvent proposer
ce produit. »
Le client de l'iPhone doit accepter de s'enfermer dans un univers
très contrôlé, et d'utiliser obligatoirement iTunes, un logiciel
fourni par Apple. Huma Khamis, responsable tests comparatifs FRC :
« Tout passe par iTunes. On est complètement dépendant de ce
logiciel. » Lequel est relié au magasin spécialisé d'Apple,
l'App Store... « Pour accéder à l'App Store, ne serait-ce que
pour des mises à jour ou des applications gratuites, on doit entrer
sa carte de crédit. C'est un peu comme si l'on vous demandait de
déposer votre porte-monnaie à l'entrée d'un magasin. » La
stratégie d'Apple est une forme de fidélisation, disons, assez
ferme, de la clientèle. Bjorn Ivens, professeur de marketing
HEC-Lausanne : « La technique consiste à enfermer le client
dans un système technique dont il peut difficilement sortir. »
Du côté des vrais fans, on ne s'offusque pas. Jon Honeyball : «
Comme client, on doit toujours accepter des compromis, et je suis
prêt à supporter cette captivité contre de la facilité
d'utilisation, de la simplicité et un endroit précis pour acheter
ce dont j'ai besoin. » L'autre stratégie de fidélisation, ce
sont les opérateurs qui la pratiquent, c'est celle qui consiste à
baisser le prix du téléphone en échange d'un contrat d'un ou deux
ans. En matière de télécommunication, la liberté des consommateurs
est donc, elle-aussi, très vite virtuelle. Heureusement, on a
encore le droit de choisir ses chaînes, il n'y a pas que l'iPhone
sur le marché, loin s'en faut. Xavier Studer : « Pour retrouver
l'environnement de l'entreprise, on pourra choisir le Windows
mobile, pour d'autres applications, vidéo par exemple, des modèles
SonyEricsson ou Nokia donnent de très bons résultats. Cela dépend
vraiment de son profil d'utilisateur. »
Smartphones : entretien avec Luc Mariot, journaliste ABE,
auteur de l'enquête
Téléphone par Internet : friture sur la ligne
La téléphonie par Internet, c'est un peu
l'Arlésienne des télécommunications actuelles. On en parle
beaucoup, mais on la voit très peu.
D'abord limitée aux ordinateurs, la téléphonie par Internet est
désormais possible avec des appareils fixes, à condition d'avoir le
matériel adéquat. Le principe: vous composez un numéro de téléphone
classique, et l'appareil va se connecter par Internet au serveur
d'une société de VoIP (Voice over IP, autrement dit la voix passant
par l'Internet), auquel vous vous êtes affilié. Ensuite votre appel
repart sur le réseau normal jusqu'à votre correspondant. A la clé,
des tarifs généralement biens plus faibles qu'avec les opérateurs
traditionnels.
Les téléphones mobiles pouvant se
connecter sans fil à Internet, rien ne les empêche de passer aussi
par Internet pour téléphoner. Ce qui n'enchante pas le opérateurs
téléphoniques. Huma Khamis, responsable tests comparatifs FRC :
« Les fabricants de natels et les opérateurs n'ont aucun
intérêt à ce que cela se développe. Pour l'iPhone par exemple, il
faut télécharger une application pour téléphoner en VoIP, ce n'est
pas installé par défaut. Ce n'est pas à la portée de n'importe quel
consommateur. » Christophe Beaud, PDG de peoplephone, société
de VoIP: « Nous avons été très étonnés de ne voir aucune
publicité pour le VoIP sur des Smartphones qui intègrent cette
possibilité. Mais les opérateurs traditionnels perdraient leur
marge et pourraient donner moins de ristourne aux fabricants pour
leurs appareils. » Reste alors à être plus malin que les
opérateurs. On peut télécharger des applications qui s'installent
dans de nombreux téléphones portables. En Suisse même, il y a
plusieurs entreprises qui proposent ce service de téléphone par
Internet. Une fois votre compte ouvert chez eux, reste à configurer
votre téléphone et c'est parti. Et les prix sont parfois étonnants.
Christophe Beaud : « Pour un appel en Chine, notre société va
payer peut-être un ou deux centimes la minute. Nous la vendrons aux
consommateurs trois centimes. » Attention tout de même : pour
que le téléphone par Internet avec un mobile soit le plus
avantageux possible, mieux vaut se connecter sur une borne wifi et
non pas sur les réseaux des opérateurs.
Un réseau wifi, c'est un peu la
cabine téléphonique de l'an 2000, Une fois que vous êtes connecté,
vous êtes bon pour téléphoner par Internet, même depuis l'étranger,
comme si vous étiez en Suisse. Et si vous vous sentez un peu mal
pour les opérateurs téléphoniques, regardez plutôt le site de
Swisscom. Onglet client privé : pas trace d'une offre de téléphone
par Internet. Onglet PME :tient donc, VoIP! Onglet grandes
entreprises : bingo, une solution globale VoIP! On finirait par
croire qu'il le font exprès...