Des pionniers américains aux stylistes, il a conquis le monde. En 2007, le marché du jeans représentait 35 milliards d'euros de vente. Histoire, coût écologique, test de qualité, conseils de mode, ABE examine le phénomène sous toutes ses coutures.
Jeans, pantalon de légende
Le jeans traverse l'histoire. Il accompagne tous les trips
psychédéliques de la tribu hippie. Il peut tout aussi bien être
objet du culte fashion, revisité par les stylistes des années 2000.
Pour d'autres tribus urbaines encore, il est rock. En denim brut,
indispensable prolongement d'une socquette des fifties.
Le pantalon des
pionniers
Tout a commencé sur le continent américain avec un jeune immigré
bavarois, Levi Strauss, marchand de grosses toiles et de bâches.
Selon la légende, à la demande d'un chercheur d'or, il découpe en
1853 son premier pantalon dans une toile de tente brune. Le jeans
est né, fonctionnel, conçu comme un vêtement de travail avec, au
lieu des passants pour la ceinture, des boutons pour les bretelles.
Levi Strauss utilise ensuite un tissu qui lui convient mieux, de la
toile bleue originaire de Nîmes, en France, d'où, dit la légende,
viendrait son nom « denim ». Très vite, les mineurs, les bûcherons,
les constructeurs de chemin de fer l'adoptent. C'est le vêtement
des pionniers de l'Amérique, puis celui des cow-boys, des fermiers,
des ouvriers. Dès son origine, il a une forte connotation sociale.
Elisabeth Fischer, historienne de la mode : « Il habille une
classe sociale, celle des travailleurs. Mais à partir des années
30, à cause du krach boursier de 29, il va commencer à habiller une
autre classe sociale, à savoir les riches Américains de la côte est
qui, ne pouvant plus se payer des vacances en Europe, vont passer
des vacances sur les ranchs de la côte ouest. Ils vont découvrir le
jeans et le ramener comme un emblème des pionniers de leur pays.
» Il franchit l'Atlantique avec les GI's à la libération. Dans
les années 50, il devient le pantalon désiré par toute une
jeunesse, immortalisé à l'écran par Marlon Brando ou James Dean. Il
est alors le symbole de la rébellion contre l'ordre établi et les
valeurs conservatrices.
Un nouvel
uniforme
Avec Mai 68, Woodstock et le mouvement hippie, le jeans habille
une nouvelle évolution sociale. On est passé de l'habit du
travailleur à l'emblème indispensable de la contestation. Mais lui
aussi est rattrapé par l'uniformisation. 40 ans plus tard, rien de
plus banal qu'un blue jeans. « Ces jeunes en rébellion ont
grandi, ont vieilli, ont gardé des jeans, se sont assagis, ont
continué à le porter au travail et même pour certaines sorties. Ils
l'ont fait porter à leurs enfants et c'est devenu l'uniforme de
l'homme occidental. » C'est l'un des seuls vêtements qui ait
perduré dans sa forme depuis sa création il y a plus de 150 ans.
Même coupe, même coloris pendant des décennies. Jusqu'à la fin des
années 60 où il retient l'attention des stylistes, et de l'un en
particulier. François Girbaud, avec sa compagne Marithé, a taillé
dans la légende. Tout d'abord en délavant le tissu denim grâce au
stonewash, ce procédé antique de lavage avec des pierres ponces qui
donne une couleur azur décolorée. Puis en démontant le jeans pour
le redécouper, et en l'adaptant aux courbes du corps. François
Girbaud, styliste : « C'était de la couture, on a travaillé à
la main, avec épingles et ciseaux, et créé les jeans à même les
mannequins. Cela ne se faisait pas avant. » Après le creux des
années 80, où le jeans a été oublié au placard, d'autres stylistes
se sont emparés du pantalon culte, et désormais il a sa place sur
les podiums, ultra sophistiqué ou brut de décoffrage.
L'objet culte
Il habille toutes les classes sociales, il est entré dans toutes
les tribus urbaines, comme un signe identitaire malléable à l'envi.
Ainsi le jeans baggy, porté très large et bas sur les hanches.
Adopté par les skateurs-glisseurs, mais aussi emprunté par les
rappeurs. Objet culte, il a forcément ses adorateurs. Des
collectionneurs fous à l'image de Ruedi Karrer, un géographe
zurichois, qui nourrit sa passion depuis 35 ans : « Je
recherche toutes les pièces anciennes, qui ont été fabriquées avant
1980, et aussi toutes les pièces qui sont en raw denim, du denim
brut. Mais le critère le plus important pour moi, ce sont les
pièces avec beaucoup de marques d'usure, les jeans et vestes de
rockers, de punks, de cow-boys, d'ouvriers. » Les marques que
l'usure laisse sur chaque jeans sont particulièrement recherchées
par les collectionneurs. « Pour moi, chaque jeans est comme une
partie de la vie, il y a des traces, des histoires pour chaque
jeans. C'est aussi un objet culte, symbole de la contestation, de
la rébellion à la James Dean. Il y a aussi un petit côté
fétichiste, érotique, et cela me fascine depuis mon enfance.
»
Jeans : le test
ABE Jeans test Les jeans sont-ils
aussi solides que leur légende ? Pour le savoir, A Bon Entendeur a
sélectionné en Suisse romande 6 modèles courants pour femmes et 6
modèles courants pour hommes. Les pantalons sont tous des jeans
basiques en denim brut afin de permettre une comparaison. Nous les
avons apportés en mains propres au Centre technique industriel de
Lyon, spécialisé notamment dans l'entretien et l'évaluation des
textiles. Il réalise de nombreux tests pour les associations de
consommateurs.
Les experts leur ont fait subir 3 types de tests différents
:
- leur éventuelle modification à l'entretien.
- la résistance de la teinture des jeans aux lavages et aux
frottements.
- la résistance à l'abrasion. A noter qu'aucun fil n'a rompu, et
donc qu'aucun trou ne s'est formé.
En prenant en compte l'ensemble des résultats, nous avons établi
notre classement, avec l'aide du laboratoire.
Résultats pour les jeans femmes :
Jugé BON :
Jeans Citizens of humanity. Prix
359 fr. Le plus cher du test, mais aussi celui qui a le mieux
résisté aux traitements infligés par les spécialistes du labo. Une
seule remarque, qui vaut d'ailleurs pour tous les jeans
testés.
Fabrice Rimbault, spécialiste textile, CTTN-IREN : « A
l'usage, ils ont tendance, suite au frottement, à dégorger, à avoir
du colorant qui se rapplique sur le tissu. Il faut faire attention
de ne pas tacher les autres textiles »
Jugés MOYENS :
Replay. Prix 149 fr. Il résiste
bien au lavage. Question taille, ça ne bouge pas. Au test
d'abrasion, toutefois, il subit la plus forte décoloration de tout
le lot.
Levi's. Prix 139 fr.90. Au lavage,
il a perdu une demi-taille et env. 2 cm en longueur. Pour le reste,
il est dans la moyenne.
Diesel. Prix 199 fr. Bonne
performance d'ensemble, mais au lavage il perd plus de 2 cm en
longueur.
Jugés INSATISFAISANTS :
Jeans H&M . Prix 59.90 fr. Au
lavage, il a carrément perdu une taille !
Teddy's. Prix : 79.90 C'est le
jeans qui résiste le moins bien au test d'entretien. Il est le seul
de notre échantillon pour femme à blanchir après lavage. Qui plus
est, il a autant rétréci en largeur qu'en longueur.
« C'est un jeans 100% coton, il a rétréci fortement, et perdu
une taille, ce qui peut le rendre très inconfortable. »
Résultats pour les jeans hommes
Jugés MOYENS
G-Star Raw. Prix 219 fr. Résultat
d'ensemble correct. C'est toutefois le jeans qui dégorge le plus de
teinture sur témoin coton. De plus, il présente des défauts de
fabrication apparents, comme ces fils rompus.
Lee. Prix : 149.90 fr. Il résiste
bien dans l'ensemble, mais après les 5 lavages et séchages, il
montre des modifications d'aspect et de coloris.
Lee Cooper : 119 fr. Résultats dans
la moyenne aussi, mais deux défauts : il a perdu de sa couleur au
lavage et surtout il a rétréci de 4% en longueur.
Jugés MOYENS
Jeans Vinci (Manor). Prix : 59.90
fr.
Biaggini (Voegele). Prix : 30 fr.
Ces deux jeans ont peu rétréci au lavage. Mais ils montrent une
nette décoloration après abrasion, comme d'ailleurs le suivant.
Jugé INSATISFAISANTS
Levi's. Prix : 119 fr. Il perd une
taille, et comme c'est du 100% coton, sans élastane, cela peut être
très inconfortable pour son propriétaire. Il est aussi environ 3 cm
plus court après lavage.
F.Rimbault : « Ce jeans a eu un vrillage, la couture a tourné
et est devenue apparente devant la jambe. Ce n'est pas joli du
tout. C'est plus un problème de confection que de qualité de tissu.
»
Conseils d'entretien
- toujours essayer son jeans, même si on est fidèle à un modèle
particulier.
- toujours le laver à l'envers et avec une lessive couleur
- acheter un peu plus long, car en général les jeans perdent entre
1 et 1,5 cm au lavage.
- la double couture dans l'entrejambe, pour hommes notamment, est
plus solide.
Production : tout ne tient qu'un à fil
Jeans uniforme, jeans symbole d'une industrie textile
mondialisée. Le pantalon que vous achèterez en Suisse romande est
issu d'un processus de fabrication qui associe une douzaine de pays
(voir document ci-contre). Comment se fait un jeans ?
Première étape : fabriquer le tissu
denim, le tissu jeans par excellence. Comme dans cette usine
italienne près de Bergame, les fils sont assemblés en faisceau
avant teinture. Ils passent ensuite dans des bacs remplis d'indigo,
un colorant naturel à l'origine, mais aujourd'hui produit de
synthèse. Les faisceaux de coton passent rapidement de bac en bac,
ainsi l'indigo ne teindra que la surface des fils, le cœur restera
blanc. Au contact de l'air, le colorant s'oxyde, et donnera au
denim sa profonde couleur bleue après 3 à 12 passages dans les
bacs. Au cours du processus, le tisserand teste ses couleurs.
L'indigo est un colorant difficile, et les clients le sont aussi.
Stefano Agazzi, Usine Legler : « La globalisation dans le
marché du textile nous oblige à nous spécialiser, par exemple dans
des produits très mode ou des tissus hi-tech. On a choisi de se
spécialiser dans ce créneau de qualité et du coup on travaille avec
des bonnes marques de jeans. »
Suite des opérations : la
confection. Nous sommes allés à Istanbul, dans l'une des nombreuses
fabriques de jeans de Turquie. Suivant le patron choisi, le denim
est placé sur une table de découpage, en couches épaisses. Une
gestion informatisée permet de calculer la coupe au millimètre
près, de sorte à perdre le moins de tissu possible. Chaque pièce
est ensuite identifiée, avant d'être confiée aux ateliers
couture.
Un jeans comporte en moyenne une vingtaine de pièces. Elles sont
assemblées par des ouvrières et ouvriers, à une cadence folle. Le
salaire minimum, nous dit-on, est d'environ 300 euros mensuels.
Avant finition, les pantalons
passent par la blanchisserie. Certains modèles doivent être délavés
par un passage en machine avec des pierres ponces et souvent avec
un agent chimique de blanchiment. D'autres jeans sont à moustaches,
avec des marques sous les poches. En fait, selon les fabricants, il
peut y avoir des dizaines de traitements différents, la plupart du
temps avec des produits chimiques.
Dernières étapes de la production,
les détails de broderie par des machines à coudre automatisées et
la fixation des rivets et des fermetures éclair. Le jeans fini, il
passe une dernière inspection de qualité, les fils lâches sont
coupés et voilà le pantalon prêt à l'expédition.
Le coût de la fabrication est un secret bien gardé dans
l'industrie du jeans. Selon notre enquête, il se situe entre 3
euros, pour des jeans bas de gamme, à 15,20 euros pour les
pantalons premium. Vous payerez bien plus en magasin. Christel
Divert, spécialiste, Journal du Textile : « c'est un marché
lucratif, j'allais dire rentable, même s'il y a un gros travail sur
le produit. Quand un jeans marche bien, on peut en vendre des
dizaines, voire des centaines de milliers, c'est vraiment important
pour les gros acteurs du marché. » Un marché mondial qui a
frôlé l'an dernier les 35 milliards d'euros de ventes. Autant dire
que nous empilerons encore longtemps des blue jeans dans nos
armoires.
Quand le jeans file du mauvais coton
Pour teindre le coton en bleu, il
faut le faire passer dans des bains de coloration à l'indigo. Or
l'indigo n'est pas soluble, et donc il faut utiliser un produit
chimique pour qu'il se dissolve. C'est au contact de l'air qu'il
s'oxyde et qu'il donnera au coton sa couleur bleue denim.
Une invention pour
préserver l'environnement
L'immense majorité des teinturiers utilise cette méthode, mais
elle pollue les rejets en eau des usines, et contribue à
l'eutrophisation des rivières. Un jeune diplômé de l'EPFZ a créé un
start-up pour développer des processus plus écologiques. Les
recherches ont été menées sur un prototype de laboratoire. David
Crettenand, fondateur, RedElec technologies : « On a un moyen
de ne plus utiliser de produit chimique pour rendre soluble notre
colorant. On va le rendre directement soluble avec l'électricité,
avec les électrons qui viennent du courant électrique. » Une
cellule électrochimique déclenche les réactions chimiques
nécessaires pour que l'indigo pénètre le coton et en change la
couleur. Une invention qui préserve l'environnement. « Elle
pollue moins car on supprime un produit chimique qui va se
retrouver ensuite dans les effluents sous forme de sulfites, de
sulfates, de ce genre de composés qui sont très difficiles à
éliminer. »
Intérêts économiques
contraires
L'installation s'amarre simplement aux machines à teinture. Selon
le jeune Valaisan, il est possible de rentabiliser le processus en
2 ans, grâce notamment aux économies en produits chimiques.
Problème : l'invention ne fait pas les affaires des grands groupes
chimiques : « Le colorant est fabriqué par les mêmes personnes
qui vendent l'agent chimique, Il y a des intérêts qui rentrent en
jeu qui vont contre l'apparition d'un procédé qui supprime
l'utilisation de ce produit, qui rapporte de l'argent aux grands
groupes. » Pour l'instant, la start-up suisse a trouvé un seul
preneur, un grand fabricant de denim européen, qui ne souhaite pas
que son nom soit cité. D'ici à fin 2009, l'installation devrait
être prête, et elle pourrait à terme donner une couleur plus verte
à la production du blue jeans.
Jeans et écologie : entretien avec Françoise Weilhammer, auteur
de l'enquête
Disponible
uniquement en vidéo.
Quelle coupe, quelle tendance ? Conseils
Quel sera le jeans tendance de cet
été ? Patricia Olivary, acheteuse pour les Magasins Grieder
Bongénie : « En ce moment, c'est bien évidemment la taille
haute et la patte d'eph, les jambes très très larges. C'est le
nouveau truc. »
Bon, d'accord pour la patte d'eph, mais comment choisir son jeans
? Nous avons demandé à Lucie Notari, rédactrice mode à Femina de
nous aider.
Que choisir si on est petite et fine ?
« On choisit de porter un jeans slim, qui est encore très à la
mode cet été. On le choisit long et très étroit, pour qu'il puisse
allonger la silhouette. Comme c'est la grande tendance des couleurs
flashy, on s'amuse avec son jeans, on le prend dans des couleurs
colorées. »
Quand on est bien proportionné et quand on a de jolies petites
fesses ?
« Il faut choisir un jeans patte d'eph, parce qu'il est très
serré au niveau de la taille, au niveau des fesses, donc il mette
en valeur le popotin de chaque jeune femme. Il est plus évasé sur
le bas donc on le portera avec des talons très hauts pour donner
plus d'amplitude, de grandeur à la personne. Une fille qui sera un
peu plus forte le prendra en version stretch et un peu plus foncé
pour paraître plus fine et une fille avec un peu moins de fesses le
prendra dans un vrai jeans denim qui donnera plus d'ampleur.
»
Si on est pulpeuse mais petite ?
« Il faut adopter le pantalon droit. Ses canons s'évasent très
peu sur le bas, donc on a l'impression que la jambe est beaucoup
plus longue, cela ne tasse pas la silhouette. Il faut absolument le
porter avec des escarpins très hauts et très fins pour pouvoir
donner encore plus de grandeur. Il faut qu'il soit assez long pour
ne pas raccourcir la jambe car plus un jeans est court, plus il
raccourcit la jambe. »
Et si on est très fine et très grande ?
« On choisit le jeans que peu de filles peuvent mettre, c'est
le jeans slim taille haute. C'est un jeans magnifique mais
malheureusement il n'est pas adapté à tout le monde. Comme il est
très taille haute il permet de renforcer les courbes, de leur
donner une attitude plus fine. On adaptera celui-là avec des
escarpins ou des ballerines. Il faut absolument mettre un pull à
l'intérieur pour marquer la taille. »
Dernier type de silhouette
féminine, les pauvres qui ont les fesses toutes plates.
« Cela arrive aux grandes, petites, maigres ou moins maigres.
Les silhouettes avec fesses plates, c'est difficile à gérer. Mais
cette saison, ils ont sorti un jeans assez large, style baggy, mais
qui arrive au niveau de la cheville, plus haut. On choisira ce
pantalon, qui donnera de l'amplitude et un peu plus de formes aux
fesses et aux jambes. On peut l'adopter avec des talons, un petit
blazer proche du corps pour donner le contraste avec le pantalon
masculin et le haut féminin. »
Et pour un homme, pas très grand, mince ?
« Un homme mince choisira quelque chose qui est à la mode en
ce moment, le jeans slim pour homme. Très proche du corps, il est
très très tendance, il faut le porter avec si possible des
richelieux pointus qui lui donnera plus de grandeur. L'homme doit
absolument éviter de porter ce jeans avec des revers s'il est
petit, cela le tassera. S'il est grand il peut mettre des revers.
Par contre, portez-le à la Pete Doherty, version dandy chic, avec
une cravate fine, une jolie chemise proche du corps et un blazer
et, si possible, le chapeau, c'est pas mal non plus. »
Et pour le rondouillard ?
« Si on est rondouillard, il n'y a pas de miracle, on portera
un jeans original assez simple. C'est le jeans droit, très droit.
Les autres risqueront de le rendre plus gros, plus dodu. Par
contre, très importants, les conseils de style qui vont avec : il
faut qu'il soit long, foncé pour l'affiner. Il ne faut en tout cas
pas qu'il porte une chemise bariolée ou un pull col roulé. Il faut
absolument qu'il le porte avec un pull un peu plus ample, des
choses sobres et chic et si possible éviter la cravate qui donnera
un peu plus d'ampleur au bidon. »