Deux ans après la catastrophe de Fukushima, les algues importées du Japon sont toujours en bonne place sur les rayons sushis des magasins de Suisse romande. Faut-il s’inquiéter d’une possible contamination radioactive? A côté des contrôles officiels, ABE a mené ses propres tests. ll n’y a pas que la radioactivité qui pose problème. Les algues agissent comme de véritables filtres d’eau de mer. Elles "bioaccumulent" de précieux minéraux, mais aussi des métaux lourds fortement toxiques comme le cadmium et l’arsenic, présents dans les eaux contaminées par des activités industrielles. ABE a fait analyser des échantillons achetés en Suisse romande.
De l’algue, nous en consommons tous les jours sans le savoir! Elle est largement utilisée dans des desserts, dentifrices, en cosmétique ou dans la fabrication de peintures. Certains y voient même le biocarburant du futur, capable de faire un jour voler des avions!
Et si l’algue était une culture d’avenir? ABE vous emmène en Bretagne, une région qui parie sur le développement d’une production d’algues à grande échelle, y compris avec le label bio.
A la découverte de l’algue chez Uchitomi
C’est peu de dire que l’algue fait partie du quotidien alimentaire des Japonais. Ils en consomment 14 grammes par jour, calculés en poids sec… contre un seul petit gramme pour l’Helvète moyen. Version japonaise de la pomme de terre, l’algue est bonne à tout faire! Pour en savoir plus, on se rend à Lausanne chez Uchitomi, le plus grand magasin de produits japonais de Suisse romande.
Les algues en provenance du Japon: les tests
Deux ans après Fukushima, les algues japonaises figurent toujours en bonne place sur les rayons des magasins romands. L’Office Fédéral de la Santé Publique teste régulièrement les denrées alimentaires en provenance du l’archipel nippon. Mais nous avons voulu en avoir le cœur net, en faisant nos propres mesures de radioactivité et des recherches de cadmium et d'arsenic.
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Les Japonais consomment de l’arsenic sans le savoir
Dans ce reportage au Japon, le journaliste George Baumgartner montre que 99,9% des Japonais ignorent tout ou presque des risques posés par la consommation d’algues hijiki, risques dus à leur teneur en arsenic inorganique beaucoup plus élevée que pour d’autres algues comestibles. Seule la pression du monde extérieur peut alerter les Japonais. Le Dr Yamauchi veut les désintoxiquer. Mais il est ignoré des grands médias, inféodés au ministère de la Santé.
L’avenir des algues alimentaires en Bretagne
Si 99% de la production mondiale d’algues se fait en Asie, en Bretagne la filière de production emploie environ 1000 personnes, ce n’est pas rien! ABE a rencontré Jean-François Arbona, pionnier de la culture d’algues installé dans l’estuaire de la Rance, à quelques encablures de St-Malo. Les algues une fois récoltées sont aussitôt ramenées à terre, pour être livrées à des grossistes. L’algue fraîche se consomme dans les 48 heures. A défaut, elle doit être salée ou séchée – par exemple à l’air libre, une technique tout en douceur qui préserve au maximum les qualités gustatives du produit.
Algues cosmétiques, parce qu’elles le valent bien
Les nombreux minéraux et oligo-éléments dont regorgent les algues intéressent les industriels de la cosmétique. Et puisque les côtes bretonnes se vantent d’avoir été le berceau de la thalassothérapie, l’idée de marier bien-être, beauté et extraits d’algues s’est imposée. Plusieurs entreprises se sont lancées avec succès dans l’aventure. Elles consacrent aussi une partie de leurs activités aux produits agricoles, nourriture pour le bétail ou engrais. Autre domaine très prometteur, les énergies vertes: certaines micro-algues riches en lipides vont produire une nouvelle génération de bio-carburants, en particulier pour l’aviation. Mais ces algo-carburants qu’on nous promettait pour 2020 ne sont pas attendus avant plusieurs décennies.