Le Cassis de Dijon est un principe économique qui devait mettre à mal l’îlot de cherté helvétique. Cette arme contre les entraves au commerce entre l’Europe et la Suisse promettait des lendemains qui chantent. Le consommateur allait être gagnant: avec des prix à la baisse, un choix plus large de produits et une concurrence plus féroce. Quatre ans plus tard, les promesses se sont révélées bien creuses: 45 produits seulement sont pour l’instant concernés, dont la moitié pour des détails d’étiquetage. On est loin du raz-de-marée des prix bas et de l’offre pléthorique que l’on nous faisait miroiter.
La Cassis de Dijon vu de France et de Suisse
Tout commence en 1980, lorsqu'un arrêt de la justice européenne accorde le droit de commercialisation d'une liqueur française en Allemagne malgré les différences de législation entre les deux pays. Ce principe du "Cassis de Dijon" est repris en Suisse en 2010. A l'époque, il doit être une arme contre la vie chère. Une promesse qui fait mouche en pleine période de crise économique.
Cinq ans plus tard, le consommateur déchante. Les changements attendus n'ont pas eu lieu. Et pour les quelques exemples de baisse de prix observée, la qualité a elle aussi chuté. Un fait qui n'a pas non plus échappé aux associations de défense des consommateurs. La FRC voit dans ce principe des risques de tromperie. Il permet en effet de vendre, sous une même appellation, deux produits pourtant très différents.
Le Cassis de Dijon peine à influencer le marché helvétique
Avec l'adoption du Cassis de Dijon en Suisse, on promettait des prix à la baisse et des rayons plus garnis. Cinq ans plus tard, les exemples ne se bousculent pourtant pas sur les étals. Certains jambons bon marchés contiennent plus d'eau qu'auparavant et certains sirops contiennent moins de fruits. Mais au final, rien n'a vraiment changé.
Le SECO peine à chiffrer l'impact du principe du Cassis de Dijon sur le marché helvétique. Un principe qui est d'ailleurs remis en question par certains, politiciens et associations de consommateurs confondus. Faut-il préserver une réglementation qui est restée sans effets?
L'initiative Bourgeois veut enterrer le Cassis de Dijon
L’initiative de Jacques Bourgeois, Président de l’Union Suisse des paysans, menace le Cassis de Dijon. Cette initiative parlementaire vise à stopper la libéralisation des produits alimentaires venant d’Europe. Une mesure qui inquiète le SECO, mais qui trouve de nombreux soutiens, jusque chez les sympathisants d'hier, comme le PDC Christophe Darbellay.
Notre rubrique: reconnu coupable de falsification des timbres officiels de valeur pour un adhésif double-face
Francis Tanner pensait avoir eu une bonne idée. Afin de pouvoir recoller sa vignette en cas d'incident avec son pare-brise, ce professeur à la retraite fixe ladite vignette sur un adhésif double-face. Après un contrôle à la douane, il se voit jugé pour falsification des timbres officiels de valeur. Reconnu coupable, il doit s'acquitter d'une amande de 200 CHF et de 300 CHF de frais de procédure. Une addition salée et un verdict que l'ancien professeur de mathématique trouve très sévère.