Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé en Suisse et dans le monde. Développé et vendu par la multinationale Monsanto sous l’appellation de Roundup dès 1975, il a longtemps été jugé inoffensif pour la santé humaine et l’environnement. Quarante ans plus tard, coup de tonnerre. Le CIRC, le centre de recherche sur le cancer de l’OMS, classe le glyphosate comme probablement cancérigène pour l’homme!
ABE découvre un herbicide contesté dans votre urine!
L’exposition au glyphosate
Cette classification vient bousculer non seulement l’industrie agro-chimique, mais aussi les évaluations faites par les grandes agences sanitaires internationales, qui jusqu’à présent ont donné leur feu vert à la mise sur le marché des herbicides à base de glyphosate. En Suisse, ces produits sont homologués par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), et ils sont toujours largement utilisés dans l’agriculture, mais aussi par les CFF et les jardiniers amateurs. Pour l’instant, l’OFAG maintient son autorisation. Pourtant, cet herbicide se retrouve partout, y compris dans notre corps. ABE a réalisé un test avec 40 volontaires en Suisse romande, dont les échantillons d’urine ont été envoyés à un laboratoire médical allemand, spécialisé dans ces tests. Résultat : 37.5% des échantillons contiennent des traces de glyphosate. Les autorités suisses vont-elles revoir l’homologation du glyphosate?
Comment le glyphosate a été homologué en Suisse ? Entretien avec Olivier Félix, responsable de la protection des végétaux à l’OFAG et Françoise Weilhammer, journaliste ABE
L’agence sanitaire allemande critiquée
Mandatée par l’Europe, l’agence sanitaire allemande (BfR) est en charge de l’évaluation du glyphosate. Après trois ans de travail, elle vient d’achever son rapport, basé sur plus de 1000 études et documents . Mais son travail est contesté notamment par les Verts allemands, qui estiment que les experts du BfR sont sous l’influence de l’industrie. De son côté, le BfR nous écrit que son évaluation est menée de façon totalement indépendante. ABE a invité en duplex le professeur Gilles-Eric Séralini pour en débattre.
Entretien avec Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen et Olivier Félix, responsable de la protection des végétaux à l’OFAG
A quoi sert le glyphosate?
Dans l’agriculture conventionnelle, le glyphosate permet de désherber à moindre coût avant de semer. Certaines subventions offertes par la Confédération incitent même indirectement à utiliser du glyphosate, dans le cadre d’une méthode de culture appelée le semis direct. Sur un marché où la concurrence est très dure, de nombreux agriculteurs n’imaginent pas travailler sans glyphosate. Pourtant, des alternatives plus respectueuses de la nature et de l’homme existent. Elles sont déjà mises en œuvre par certains agriculteurs et par plusieurs communes en Suisse romande, dans le cadre de l’entretien de leurs espaces verts.
Quelles alternatives au glyphosate? Entretien avec Olivier Félix, responsable de la protection des végétaux à l’OFAG et Françoise Weilhammer, journaliste ABE
Notre rubrique: le scandale VW
Des moteurs équipés de logiciels permettant de fausser les tests antipollution ! Une technique de plus pour truquer des résultat . En 2014 déjà, ABE révélait d’autres astuces employées par les constructeurs automobiles pour réduire la consommation et les émissions de CO2 de leurs véhicules lors des tests, comme surgonfler les pneus, réduire le poids du véhicule en retirant les sièges arrières, optimiser la gestion du moteur… La liste est longue. Mais additionnées, ces mesures permettent à elles-seules de baisser entre 19 et 28% la consommation d’un véhicule ! ABE suivra bien entendu ce dossier.