Que mangent les saumons d’élevage?

En mai prochain, seront commercialisés les tout premiers saumons d’élevage « made in Switzerland ». Les Suisses qui consomment plus de 10'000 tonnes de saumons par année, pourront le déguster très frais car il sera possible de le livrer le jour-même. L’entreprise Swiss Lachs, installée à Lostallo dans les Grisons, produira ainsi annuellement 600 tonnes de poissons issus d’œufs en provenance d’Islande dans des immenses bacs de béton contenant de l’eau salée. Les saumons sont nourris à base d’une nourriture contenant notamment de la farine et de l’huile de poisson ainsi que diverses vitamines. Ces saumons des Grisons coûteront 20 à 25 % plus chers que le saumon d’élevage importé mais 3 à 4 fois moins cher que le saumon sauvage. Dans les bassins, tout est mis en place pour fournir les conditions idéales d’élevage : l’eau en provenance de la nappe phréatique est filtrée, la température de l’eau ainsi que son taux d’oxygénation sont contrôlés en permanence. L’entreprise se distingue également par une faible empreinte carbone : elle recycle tous ses déchets et son électricité provient d’un implant hydraulique.

Qu’il provienne de Nouvelle-Zélande, d’Ecosse, d’Irlande, de Norvège ou d’Irlande, le saumon d’élevage que l’on retrouve le plus communément dans nos commerces est le Salmo salar, plus connu sous le nom de « saumon de l’Atlantique ». Le saumon sauvage est beaucoup plus rare à cause d’une saison de la pêche limitée. Il est aussi 2 à 4 fois plus cher. Mais comment reconnaît-on un saumon sauvage d’un saumon d’élevage ? Comparée au saumon d’élevage d’un rose soutenu, la couleur de la chair du saumon sauvage est plutôt rouge foncé, elle est plus tonique et contient aussi moins de gras. A l’état sauvage, la couleur de la chair du saumon lui vient de sa nourriture composée notamment de crevettes. Pour obtenir le même effet, dans les élevages, on ajoute un colorant dans la nourriture, l’astaxantine, qui donne une teinte plus ou moins rosée à la chair du poisson qui sinon serait blanche.

ABE a visité une ferme salmonicole qui produit chaque année 1500 tonnes de saumons d’élevage sur la côte ouest des Highland, dans le Little Loch Broom. Dans cette ferme, les saumons sont nourris de farines et d’huiles fabriqués à partir de restes de poissons pêchés pour la consommation humaine. A part le colorant ajouté à la nourriture et destiné à donner une couleur rose à la chair, aucun produit chimique ne leur est administré par principe. Face au problème important posé dans les élevages par les poux de mer qui blessent les salmonidés (truites de mer ou saumon) en s’accrochant à leur peau la ferme qu’ABE a visitée utilise actuellement des auxiliaires naturels, des poissons nettoyeurs qu’on appelle des labres, qui évitent le recours aux antiparasites chimiques. Ces produits, encore largement utilisés dans les autres fermes, sont soupçonnés de chambouler tout l’écosystème côtier et d’être à l’origine de la mort d’autres espèces de la famille des crustacés comme les homards, les crevettes ou les crabes. Mais les parasites contaminent également les poissons sauvages qui passent à proximité et provoquent d’importantes pertes. Les élevages aussi ont subi d’importantes pertes ces dernières années, maladies ou infection ? Les éleveurs avancent le réchauffement climatique pour expliquer ces pertes.

Un saumon d’élevage passe de quelques grammes à plus de 4 kg en 2 ans, soit nettement plus rapidement que le rythme sauvage. Pour assurer cette croissance rapide, les saumons élevés à Lostallo sont nourris avec des préparations industrielles à base de farine et d’huile de poisson mais sans éthoxyquine, cet antioxydant, qui est également un pesticide, souvent présent dans la nourriture des saumons et soupçonné d'être génotoxique et cancérigène. En attendant les résultats d'une étude qui doit enfin se déterminer sur la toxicité réelle de l’éthoxyquine, l'Union européenne a d’ailleurs suspendu en juin dernier l’autorisation de son utilisation dans l'alimentation animale, mais avec un délai de mise en œuvre fixé à 2020. Pour éviter de vider les mers des anchois, sardine ou autre maquereaux utilisés pour la fabrication d’aliments d’aquaculture, de nouveaux mélanges à base d’algues, de soja ou même de farines d’insectes sont élaborés.

En 2010, ABE révélait la présence d’éthoxyquine dans 18 échantillons de saumon testés. Nouveaux tests aujourd’hui à la demande d’ABE et surprise : la situation ne s’est pas améliorée ! 18 paquets de saumon frais, congelé ou fumé ont été soumis au laboratoire cantonal genevois pour détecter la présence d'éthoxyquine. Voici les procédures suivies par le laboratoire cantonal genevois pour réaliser le test de présence d’éthoxyquine dans les échantillons.

On retrouve dans la chair du saumon l’éthoxyquine qu’il a ingérée mais également un métabolite, le « dimère d’éthoxyquine ». Les deux ont été pris en compte lors du test. Voici les résultats du test en commençant par les saumons exempts d’éthoxyquine.

On retrouve dans la chair du saumon l’éthoxyquine qu’il a ingérée mais également un métabolite, le « dimère d’éthoxyquine ». Les deux ont été pris en compte lors du test.

ABE a déjà réalisé un test de présence d'éthoxyquine dans les saumons en 2010. A l'époque, tous les échantillons en contenaient.

Voici les résultats du test:

Saumon sans présence d'éthoxyquine:

Saumon avec présence d'éthoxyquine:

A noter: ces résultats ne dépassent pas les valeurs les plus élevées retrouvées lors du test de 2010.

Saumon avec présence d'éthoxyquine:

A noter: ces résultats dépassent de beaucoup les valeurs les plus élevées retrouvées lors du test de 2010.

Comment interpréter les résultats du test ? Les commentaires du chimiste cantonal et les réactions des magasins.

Réserver un vol, un hôtel sur Internet, c’est d’une facilité déconcertante ! Les plateformes se sont multipliées, les prix attractifs séduisent, mais attention, un clic et un numéro de carte de crédit ne garantissent pas que vos projets se réaliseront comme prévu. Il y a quelques précautions à prendre, c’est la leçon à tirer de l’expérience vécue par un téléspectateur d’A Bon Entendeur.

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