Remplir son caddie de nourriture et boissons revient plus cher en Suisse que chez nos voisins. On le savait, mais concrètement, combien paie-t-on? ABE a comparé les prix pour des produits alimentaires de base chez six grands distributeurs bien implantés en Suisse romande. Comparaison entre les enseignes, comparaison également dans le temps entre 2008 et 2017. Les prix ont-ils baissé ou augmenté? Il y a quelques années, l’arrivée des hard discounters en Suisse devait ébranler le duopole historique Coop-Migros. Plus d’offres, plus de concurrence, le consommateur devait être gagnant. Quelles conséquences du côté des producteurs? Pour le savoir, ABE a enquêté, du champ à votre caddie, sur la filière de la carotte, le légume le plus consommé en Suisse. Les deux coopératives oranges n’ont cessé de grossir au fil des années. Le nombre de magasins qu’elles ont absorbés est impressionnant! ABE dresse le portrait de ces empires discrets.
Faire ses courses: à quel prix ?
Combien coûte un caddie rempli avec des produits de base ?
Les Suisses paient leur alimentation 3% de plus que les Allemands, 9% de plus que les Français et les Italiens. Mais combien ça coûte réellement de remplir un caddie avec des produits de base dans les grandes surfaces présentes en Suisse romande ? Nous nous sommes rendus le même jour dans les magasins de 6 enseignes différentes en achetant dans chacun d’entre eux 33 produits et en choisissant à chaque fois les produits les moins chers. Alors, quel magasin est le plus avantageux pour votre porte-monnaie ? Notre classement ci-dessous.
La comparaison du prix d’un caddie dans 6 grandes enseignes de Suisse romande
Nous nous sommes rendus le même jour dans les magasins de 6 enseignes différentes en achetant dans chacun d’entre eux 33 produits et en choisissant à chaque fois les produits les moins chers. Nous avons ensuite ramené tous les prix au kg.
Voici le classement, du moins cher au plus cher:
Entretien avec Stéphane Fontanet
Quels sont les produits les moins chers dans chacune des enseignes ? Nous avons aussi comparé l’évolution des prix entre 2008 et 2017. Les prix ont-ils baissé ou augmenté ?
Entretien avec Stefan Meierhans, Surveillant des Prix, en duplex de Berne
Monsieur Prix explique les raisons des prix élevés des marchandises en Suisse. Il se prononce également sur le phénomène du tourisme d’achat.
Le stress économique des producteurs
La carotte est le légume le plus consommé en Suisse à raison de plus de 8 kg/an/pers. Dont 7 kg cultivés dans notre pays. Nous avons rendu visite à une entreprise maraîchère de Vinzel qui livre entre autres ce légume dans la grande distribution. Aujourd’hui, les maraîchers qui veulent avoir une place dans cette filière doivent livrer des produits déjà conditionnés dans des délais très courts. L’arrivée sur le marché des hard discounters Aldi et Lidl maintient également une pression des prix vers le bas, car les grandes enseignes, telles Migros et Coop, doivent s’aligner pour rester compétitives. Contraints de rationaliser leur production pour baisser leurs coûts, les producteurs ont donc de plus en plus de difficultés à couvrir les frais des investissements auxquels ils ont dû consentir. Dans ce contexte, le franc fort et le phénomène du tourisme d’achat n’améliorent pas les choses. Face à cette situation, certains producteurs ont pris le parti de proposer leurs productions en vente directe « à la ferme » ou dans des marchés locaux. Visite chez un maraîcher de Veyrier (GE).
Suite entretien avec Stefan Meierhans, Surveillant des Prix… en duplex de Berne
Monsieur Prix explique dans quelle mesure il peut intervenir afin de soulager la pression sur les coûts pour les producteurs, et réagit à une étude allemande sur les marges de COOP et Migros.
Présentation de l’Union maraîchère de Genève
L’Union maraîchère est un intermédiaire qui négocie les prix entre les producteurs et la grande distribution. A son origine, 32 producteurs qui se sont mis ensemble pour conditionner et vendre leurs produits. L’intérêt est de peser plus lourd dans la négociation face aux grands distributeurs qui préfèrent avoir un interlocuteur regroupant l’offre.
Entretien avec Delphine Misteli
Les difficultés à obtenir les prix réels payés aux producteurs par les grands distributeurs.
Une situation de duopole
Dans la grande distribution, Migros et Coop sont présents partout, des centres villes aux périphéries. Les hard discounters n’ont pas affaibli ce duopole. L’obligation d’investir a poussé les deux coopératives à racheter de nombreux autres acteurs. Au cours du temps, elles sont ainsi devenues de véritables empires, renforçant encore leur poids. Leur prochain défi : assurer une livraison en magasin ou autres enseignes du groupe de produits commandés « on line ».
Suite entretien avec Stefan Meierhans, Surveillant des Prix… en duplex de Berne
Un duopole, est-ce profitable pour le consommateur ?