Quand vous achetez de quoi manger, vous avez sûrement envie de savoir ce que contient le produit. Qu’est-ce que l’étiquette doit vous indiquer ? La question paraît simple, en fait, elle donne lieu à des débats extrêmement âpres, en Europe, en Suisse également : une nouvelle législation va entrer en vigueur le 1er mai prochain. Il y aura des changements, mais pas assez, et ce vaste compromis arraché aux forceps a fait grincer des dents. Exemple : l’étiquetage nutritionnel, qui deviendra enfin obligatoire, n’obligera pas les producteurs à indiquer les quantités de sucre. Un scandale pour les défenseurs des consommateurs!
Nouvelles étiquettes alimentaires: on vous sucre des infos !
La polémique
Dès le 1er mai prochain, la modification de 27 ordonnances du droit alimentaire suisse sera effective. La réforme, nommée « Largo » vise avant tout à harmoniser nos normes avec celles de l’Union européenne. Les négociations ont été rudes et le résultat ne fait pas que des heureux ! Les grandes surfaces et les milieux agro-alimentaires sont satisfaits de cette nouvelle réglementation, les milieux de défenses des consommateurs quant à eux sont très déçus, nous allons vous expliquer pourquoi. Dans cette émission, nous allons nous concentrer sur ce que cette nouvelle réglementation va changer pour les étiquettes des produits alimentaires en Suisse, mais elle concerne également d’autres domaines comme les cosmétiques ou les jouets. Les points positifs pour les consommateurs : la réforme permet une meilleure protection des consommateurs sur certains aspects. Par exemple, en matière de cosmétique, les fabricants devront prouver l’efficacité d’une crème anti rides vantée sur l’emballage. Il sera aussi plus facile d’introduire sur le marché de nouveaux produits alimentaires, telles les protéines issues d’insectes, après avoir été testées bien entendu. En outre, les toutes petites entreprises qui produisent en vrac ne seront pas obligées d’étiqueter.
Les trois pommes de la discorde
La provenance :
La provenance des produits pourra être indiquée de façon peu précise, par exemple « Union européenne » sans plus de précision. Selon Barbara Pfenniger de la Fédération Romande des consommateurs, il sera ainsi facile de cacher le lieu exact de production d’un produit.
La teneur en sucre :
En plus des précisions telles que la présence d’hormones, de promoteurs de croissance, la valeur nutritive, l’origine de la viande ou du poisson, la nouvelle loi obligera à préciser les informations nutritionnelles suivantes : le nombre de calories, la teneur en graisse, en glucide, en fibre, en protéines et en sel.
Mais en Suisse, contrairement à l’Union européenne, il ne sera pas obligatoire de préciser la quantité de sucre, seul devra obligatoirement figurer sur l’étiquette le terme de « glucides », sans référence aux sucres ajoutés. Cela inquiète les organisations de consommateurs qui pensent que cette précision est importante pour éviter des problèmes de santé tels que le diabète.
Les arômes
Artificiels ou naturels, ils sont aujourd’hui interdits dans les bouillies de céréales pour bébés, sauf pour la vanille. Demain, n’importe quel arôme pourra entrer dans la composition de ces repas. Les pédiatres estiment qu’il n’est pas favorable de les introduire dans les aliments pour petits enfants, car cela peut changer le développement futur du goût d’un enfant et les habituer à une alimentation industrielle. L’OSAV n’a pas suffisamment de certitudes scientifiques, aucune preuve qui permette d’affirmer que les arômes artificiels ou naturels dans les aliments pour enfants ont une influence sur la vie plus tard.
Entretien avec le docteur Nathalie Farpour-Lambert, responsable du programme Contrepoids aux HUG
Notre invitée s’exprime sur l’importance de rendre les étiquettes plus lisibles notamment au niveau de la teneur en sucre des aliments, afin de permettre à tous d’en réduire sa consommation.
Les feux tricolores
Les étiquettes des produits dans les supermarchés sont souvent très compliquées et peu lisibles en un seul coup d’œil. En Angleterre, les étiquettes de 60% des produits alimentaires affichent une mise en avant très claire des teneurs en sucre, en graisse, en sel et en acides gras saturés au moyen des trois couleurs rouge, orange et verte. Le vert indiquant qu’il n’y a pas de problème à consommer le produit, l’orange incitant à le consommer avec modération et le rouge signalant qu’il ne faudrait pas le consommer trop souvent.
La France étudie actuellement un système similaire. En Suisse, les organisations de défense des consommateurs ont demandé l’introduction d’un tel système à l’occasion de la révision de la loi, mais sans succès. Ses détracteurs sont réticents à introduire cette méthode d’étiquetage par crainte de stigmatisation de certains produits du terroir, qui seraient immanquablement jugés trop gras. Le risque d’infantilisation à l’extrême des consommateurs est aussi évoqué.
Il existe néanmoins des moyens de trouver toutes les informations nutritionnelles d’un produit, y compris celles qui ne se trouvent pas sur l’étiquette. Le Laboratoire d’épidémiologie digitale de l’EPFL a développé une appli gratuite pour smartphone qui donne ces informations pour 15'000 produits alimentaires : openfood.ch
Il suffit de scanner le code barre d’un produit pour obtenir une liste des différents ingrédients, les valeurs nutritionnelles contenues dans le produit, ainsi que la teneur en sucre. Bon A Savoir propose également une appli qui propose de plus le « nutriscore » de l’aliment scanné, reprenant le système des trois couleurs mais donnant également des informations plus nuancées
Suite de l’entretien avec le docteur Nathalie Farpour-Lambert, responsable du programme Contrepoids aux HUG
Selon elle, les indications du "nutriscore" sont plus complètes que le système des feux tricolores.
La peur du vide
Nous avons sélectionné une vingtaine de produits alimentaires, cosmétiques et ménagers pour vérifier le rapport entre la forme de l’emballage et son contenu. Les paquets ont été scannés au Centre d’Imagerie diagnostique de Lausanne. Nous avons ainsi constaté, grâce à des radiographies, que pour beaucoup de ces produits, les emballages contenaient beaucoup de vide. En Suisse, il n’y a pas de réglementation au niveau de la taille de l’emballage, les seules indications obligatoires sont : la liste des ingrédients par ordre décroissant de quantité, les indications d’OGM et d’allergènes, le pays de fabrication, l’adresse du fabricant, la date limite de consommation, la quantité du produit et sa dénomination spécifique. Trop de vide dans certains paquets ? Les fabricants ont tous d’excellentes justifications ! Au consommateur de faire son choix, quand le vide est décidément peu justifiable.
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