L’obsolescence programmée pourrait-elle devenir un concept obsolète ? Programmer la mort d’un produit fait partie d’une logique économique de plus en plus souvent dénoncée. Combat juridique, mais pas seulement. Une partie des consommateurs-trices a changé d’optique. Hier encore, ils voulaient jeter et acheter du neuf, aujourd’hui ils veulent faire durer. En témoigne le succès des « Repair Cafés » partout en Europe. Certains industriels prennent les devants, intégrant la notion de durée, dans la conception de leurs produits.
L’obsolescence bientôt déprogrammée ?
Les mécanismes de l’obsolescence programmée
Lorsqu’un lave-linge ne fonctionne plus, de plus en plus de Suisses préfèrent en acheter un neuf. En partie pour bénéficier des nouveautés offertes par les modèles plus récents mais surtout en raison du coût élevé des réparations.
On assiste depuis quelques années à une dégradation de la qualité des appareils. De plus, en cas de panne, la conception même de ces machines limite souvent la possibilité de remplacer les pièces, quand on les trouve. Les consommateurs sont ainsi incités à jeter plutôt que réparer, c’est l’obsolescence programmée.
Les start-up expérimentent un nouveau modèle économique
Programmer la mort de ses produits fait partie de l’histoire du capitalisme mais cette logique se heurte aujourd’hui à une prise de conscience des citoyens. Sentant le vent tourner des industriels s’engagent vers une transition des modèles économiques et imaginent des modèles faits pour durer. ABE a visité une start-up qui travaille sur un prototype de machine à laver réparable de façon modulaire et prévue pour évoluer au gré des avancées technologiques.
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Obsolescence programmée : la réponse juridique
En France, l’obsolescence programmée est considérée comme un délit depuis 2015. En Suisse aussi, la lutte s’organise : une association de consommateurs, se sentant grugée par le ralentissement volontaire des téléphones portables, a attaqué Apple en justice. L’association demande que l’obsolescence programmée soit inscrite dans la législation suisse.
Entretien avec Pascal Durand, écologiste et député européen, auteur du rapport « Une durée de vie plus longue des produits » présenté en 2017 au Parlement européen.
Peut-on interdire l’obsolescence programmée ? Actuellement il est moins cher de racheter un appareil que le faire réparer, comment résoudre cette contradiction ? Le consommateur est-il en partie responsable ?
On peut (presque) tout réparer
En attendant les avancées juridiques pour lutter contre l’obsolescence programmée, certains consommateurs ont décidé de prendre les choses en main. Réparer plutôt que jeter. Les nombreux « Repair cafés » présents un peu partout en Europe connaissent un succès grandissant.
ABE a rendu visite à des retraités vaudois, bricoleurs passionnés, qui redonnent une deuxième vie à toutes sortes d’objets pour des prix défiant toute concurrence.
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La revue de presse
Nous avons lu pour vous les principaux magazines francophones consacrés à la défense des consommateurs. Tour d’horizon des grands titres. A noter que l’obsolescence programmée est dans l’air du temps car on en parle ce mois dans le magazine Test Achats.
Les tomates de la honte
En Andalousie, des travailleurs immigrés sont payés 5 francs de l’heure pour ramasser les tomates, aubergines et autres courgettes disponibles toute l’année dans nos supermarchés. Leurs conditions de vie et de travail sont indignes, comme le montre ce reportage de Kassensturz. Et ce n’est pas nouveau : en 2000 déjà, un autre reportage pointait déjà l’exploitation éhontée des immigrés dans la province d’Almeria….