Il est au cœur de notre tradition gastronomique : en Suisse, le vin coule à flots pour les grandes occasions comme pour les petites. Mais sa culture est difficile et pour faire face aux maladies telles que l’oïdium ou le mildiou, les viticulteurs recourent à toute une batterie de pesticides. Il y a quelques années, des analyses montraient qu’en comparaison internationale les vins suisses étaient chargés en variétés de résidus de pesticides, un électrochoc pour la branche. ABE montre comment les viticulteurs d’aujourd’hui tentent de réduire l’usage de produits phytosanitaires. Y parviennent-ils ? Réponse, avec un test.
Viticulture : des pesticides dans votre verre
Culture de la vigne : comment limiter les pesticides ?
La vigne est sensible à trois maladies principales : le mildiou, l’oïdium et le botrytis. Pour combattre ces maladies fongiques, un certain nombre de traitements phytosanitaires sont nécessaires. D’autres pesticides sont de plus couramment utilisés pour lutter contre certains prédateurs ou pour limiter la pousse d’herbes entre les lignes. Mais en 2017, un rapport des chimistes cantonaux de Suisse a provoqué un séisme dans le milieu de la vigne dans notre pays : la quasi-totalité des vins analysés, en dehors des bio, se sont révélés très chargés en résidus de pesticides. Et les vins suisses étaient ceux qui contenaient la plus grande diversité de molécules chimiques. L’onde de choc a poussé les acteurs de la branche à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires.
ABE a voulu vérifier la teneur en pesticides des vins suisses. L’émission a fait analyser 15 bouteilles de vin de grandes caves, rouges, blancs et rosés, non bio. Résultat : sur 15 vins, 13 contiennent des traces de fongicides.
Les distributeurs affirment que leurs produits respectent les valeurs limites. Mais est-ce qu’il existe des normes en Suisse pour réglementer le taux de pesticides dans les bouteilles de vin ? Par rapport aux analyses de 2017, est-ce que l’on constate une amélioration ?
Linda Bourget en parle avec Patrick Edder, chimiste cantonal genevois.
Les conséquences des différents traitements de la vigne sur la biodiversité des sols ne sont pas connues. Une recherche vient d’être lancée à l’École d’ingénieurs de Changins. Les résultats aideront le législateur à décider du maintien ou non de certains produits phytosanitaires sur le marché.
Ils se nomment Divico ou Divona, ce sont des cépages résistants aux maladies de la vigne développés par le Centre fédéral de recherche en viticulture de l’Agroscope de Pully. Ces cépages sont obtenus par croisements et hybridations. Les raisins produits sont ensuite évalués sur leur aptitude à produire du bon vin. Mais les pépinières ne commercialisent pour le moment pas suffisamment de plants de ces nouveaux cépages pour satisfaire à la demande.
Les scientifiques étudient actuellement des alternatives aux herbicides souvent utilisés au niveau des pieds de vigne. La mécanisation, qui consiste à travailler le sol pour le garder propre revient notamment en force. La HES de Changins étudie également l’effet dissuasif de certaines plantes sur la pousse d’espèces indésirables.
La viticulture sans produits phytosanitaires de synthèse est-ce que c’est souhaitable et est-ce que c’est possible ? Linda Bourget en discute avec Véronique Besson-Rouvinez, responsable production des Caves Orsat.
ABE a aussi fait tester 20 bouteilles de vin rouge bio, suisse et étranger. Résultat : aucune trace de pesticides n’a été détectée.
Le bio représente aujourd’hui 13% du vignoble suisse, un taux en augmentation. Mais le passage à ce régime n’est pas possible pour tous les producteurs. Témoignages.
Des urgences pédiatriques inatteignables
Les numéros d’urgences pédiatriques commençant par 0900 ne sont pas atteignables depuis des téléphones professionnels dans plusieurs cantons de Suisse romande. Explications.