Allô, docteur ? Avec le Covid, la télémédecine est en plein boom. Les consultations se dématérialisent et les offres se multiplient. À côté des centres d’appel partenaires des caisses maladie et des visioconférences avec son médecin, on trouve désormais des applications d’aide au diagnostic guidées par intelligence artificielle ou des consultations par WhatsApp avec un chatbot et un médecin. ABE décortique ces nouveaux services pratiques, économiques mais pas toujours dans l’intérêt du patient.
Télémédecine: mon médecin dans la poche
La télémédecine : quels avantages pour les patients ?
Pour limiter le temps d’attente, les coûts, ainsi que pour réduire les risques d’exposition au coronavirus, les hôpitaux suisses cherchent à désengorger leurs services d’urgences. Pour y parvenir, l’hôpital de la Tour dans le canton de Genève a conclu un partenariat d’un nouveau genre : les patients qui présentent des symptômes sans gravité sont ainsi aiguillés vers un site qui propose des téléconsultations. Une médecine à distance, rendue possible grâce à la technologie actuelle, et guidée dans certains cas par l’intelligence artificielle. A côté de la vidéo-consultation, on trouve des aides au diagnostic en ligne, ou encore une consultation par messages WhatsApp avec un chatbot (agent conversationnel) qui analyse les questions du patient avant de les transmettre à un médecin. Une offre qui soulève de nombreuses questions : comment faire primer les intérêts du patient sur les impératifs économiques ? Et comment garantir la qualité des soins ?
A Dubaï, le secteur de la télémédecine est en plein développement : évaluation de l’état des patients à distance, auscultations réalisées par le patient lui-même dans des cliniques virtuelles puis envoyées au médecin, chirurgie robotique… Reportage de nos correspondants sur place.
Est-ce que ces technologies de pointe pourraient se retrouver en Suisse dans quelques années ? Et est-ce que les plateformes médicales, qui permettent de déléguer une partie de la prise en charge médicale à des algorithmes sont à la hauteur d’un enjeu potentiellement vital qui est celui de notre santé ? François Egger en parle avec Samia Hurst, professeure d’éthique biomédicale, UNIGE.
Avec le développement de la télémédecine se pose une question délicate, celle de la protection des données. Une consultation médicale par écrans interposés donne accès à des informations personnelles hautement sensibles. ABE a décortiqué les politiques de confidentialité de quelques applications.
Certaines plateformes de télémédecine travaillent pour des caisses maladie, avec un risque de conflit d’intérêt. Est-ce un problème ? François Egger en discute avec Samia Hurst.
Une discussion également sur le sujet des GAFA (les géants du web, comme Google ou Facebook, entre autres) qui ont investi énormément d’argent dans la santé : est-ce qu’en tant que consommateurs nous sommes conscients du risque de voir nos données récupérées par ces sociétés via nos comptes privés ?
Zapping conso
Cette semaine :
• On peut toujours acheter dans les commerces de la vaisselle en bambou, pourtant non commercialisable depuis le mois de mars.
• Selon une étude, il serait possible de réutiliser les masques chirurgicaux déjà portés.
• Des contaminants nocifs pour la santé des enfants ont été retrouvés dans des laits pour bébés.
Contaminants dans des laits pour bébés: le test
A noter:
- Les 3-MCPD sont considérés en Europe comme potentiellement cancérigènes.
- Les esters glycidyliques sont considérés comme cancérigènes et génotoxiques (toxiques pour l'ADN, pouvant donc entraîner des mutations).
- Echelle : 5,5 à 6 = Très bon / 4,8 à 5,4 = Bon / 4,0 à 4,7 = Suffisant / 2,5 à 3,9 = Insuffisant / moins de 2,5 = Mauvais
- Quand des esters glycidyliques sont présents, diminution de la note de 1.5 points.
Voici les résultats de ce test:
Réactions des fabricants des trois laits mal notés:
Hipp:
Nous ne pouvons pas accepter l’importante pénalité attribuée à (...) notre HiPP Pre Bio Combiotik dans le système d'évaluation que vous avez choisi. Cela donne une fausse image de nos aliments lactés HiPP, dont la qualité est irréprochable.
Nestlé:
Les lots que vous avez testés (...) sont bien en-dessous des limites maximales fixées par la loi en Suisse et en Europe. (...) (Nous ne pouvons) pas comprendre pourquoi nos produits ont été classés comme "insuffisants".