Depuis l’année dernière, Temu déferle sur la Suisse comme un raz-de-marée de produits bons marchés. Vêtements, cosmétiques, déco, accessoires en tous genres : on y trouve absolument tout à des prix incroyablement bas. Problème : trop souvent ces produits ne sont pas aux normes, au point d’être dangereux et la plateforme de vente en ligne chinoise n’endosse aucune responsabilité.
Temu mania : les dessous d’un succès phénoménal
Temu, le géant mondial du commerce en ligne
L’application Temu connaît un succès fulgurant en Suisse, et au niveau mondial. Il faut dire que la recette est alléchante : vêtements, jouets, déco, électronique ou cosmétique, on y trouve absolument de tout, à des prix dérisoires. Mais attention : certains produits peuvent être dangereux. Notre reportage.
Pouvoir s’offrir tout ce dont on a envie, même quand on a un petit revenu, Temu, n’est-ce pas le rêve pour tout consommateur ? Temu permet parfois à ses clients de se faire rembourser sans devoir renvoyer les produits, c’est du jamais vu ? On a vu dans le résultat de notre test que nous sommes en présence de produits dangereux. Comment est-ce possible qu’ils soient vendus en Suisse ? Comment faire pour protéger les consommateurs ? Linda Bourget en parle avec Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs.
Crèmes solaires sur Temu : quelle protection réelle ?
Nous avons commandé 7 crèmes solaires sur le site de Temu, avec des indices de protection de 50 ou plus. Nous avons ensuite fait vérifier en laboratoire si les indices indiqués sur les emballages étaient bien corrects.
Résultats catastrophiques : les 7 produits sont tous très peu efficaces en termes de protection solaire.
Alors que les postiers suisses sont surchargés de paquets en provenance de Chine, les douaniers, eux, peinent à vérifier que leur contenu est conforme à la loi. Les douaniers suisses sont confrontés à de véritables défis face à l'afflux massif de colis en provenance de Chine, notamment les commandes à Temu. L'unité dispose de chiens et de scanners spécialisés, utilisés pour détecter les objets illégaux tels que drogues et armes, ainsi que les produits dangereux pour la santé. Mais le manque de personnel et même parfois l'inexactitude des QR codes sur certains paquets compliquent leur travail. Notre reportage au centre de tri de La Poste à Pratteln.
Comment adapter notre système de contrôles à cette nouvelle réalité commerciale ? Faudrait-il infliger plus de sanctions à l’encontre de ces plateformes quand elles livrent des produits non conformes ? La FRC réclame l’obligation pour les plateformes de type Temu d’avoir en Suisse une entité juridique qui les représentent. Qu’est-ce que cela changerait ? La suite de l’entretien avec Sophie Michaud Gigon.
Les prix dérisoires des articles vendus par Temu reposent, lorsqu’il s’agit de la Chine, l’éternelle question des conditions de production. L’atelier du monde reste un véritable trou noir en matière de traçabilité.
A propos du contrôle de ses vendeurs, Temu indique :
« Les fournisseurs signent des accords juridiquement contraignants garantissant des pratiques de travail légales et éthiques, et nous nous réservons le droit de mettre fin à toute relation avec les fournisseurs qui ne respectent pas ces obligations. »
Crèmes solaires sur Temu : quelle protection réelle ?
Nous avons commandé 7 crèmes solaires sur le site de Temu, avec des indices de protection de 50 ou plus. Nous avons ensuite fait vérifier en laboratoire si les indices indiqués sur les emballages étaient bien corrects.
Résultats catastrophiques : les 7 produits sont tous très peu efficaces en termes de protection solaire.
A noter :
- En Suisse, l’indice de protection solaire s’arrête à 50+, car cet indice assure une protection d'au moins 98%.
- ABE a contacté les fabricants, mais n'a obtenu aucune réaction de leur part.
- Temu dit avoir immédiatement retiré les produits concernés et avoir demandé des certifications supplémentaires aux vendeurs. Temu dit respecter les normes de qualité et de sécurité, et d'effectuer des contrôles réguliers.
La société Obligo, la Cybertruck de Tesla, des Playmobil écolos
· Cela fait dix ans que la société Obligo sévit en Suisse, avec toujours le même mode opératoire : Obligo facture des services non demandés à des clients. Ceux-ci contestent, mais les rappels et les frais supplémentaires s’enchaînent. Alors, que peuvent faire les personnes concernées ? Les conseils de la Fédération romande des consommateurs.
· En 2019, des clients suisses et européens ont payé 100 CHF pour précommander leur Cybertruck de Tesla, mais la voiture risque de ne jamais arriver en Europe. En effet, le véhicule est trop lourd pour être conduit avec un permis suisse ou européen, il rentre dans la catégorie des camions. Pour le moment cependant, Tesla conserve l’argent de ces clients et n’a pas pris contact avec eux.
· Parler d’écologie avec des jouets en plastique, il fallait oser, Playmobil l’a fait ! La marque sort toute une gamme de jouets à thématique écolo, comme une ferme avec panneaux solaires, un hôpital avec un toit végétal ou un bateau de surveillance des récifs coraliens. Selon le fabricant, ces jouets sont tout de même en partie écolos : ils sont constitués à 80% de matériaux recyclés. La majorité des produits de la marque sont pour actuellement encore fabriqués en plastique, mais elle promet que d’ici à 2030, sa production sera recyclée à 100%.