Lidl, Aldi, Denner : les discounters cassent-ils réellement les prix ?

ABE a diffusé à l’automne 2023 une vaste enquête sur les marges de Coop et Migros au niveau de l’alimentaire, mettant en évidence certaines marges très élevées et les difficultés de certains éleveurs et producteurs en Suisse. L’émission de ce soir se penche sur d’autres acteurs de la grande distribution : ceux qu’on appelle les hard discounters, Lidl, Aldi et Denner. Depuis quelques années, ils ne cessent de gagner des parts de marché. Quels rôles occupent-ils aujourd’hui ? Leurs prix sont-ils vraiment avantageux ? Notre enquête.
Dans l’esprit de certains consommateurs, les hard discounters sont perçus comme étant plus avantageux. Mais qu’en est-il réellement ? Pour déterminer qui de Migros, Coop, Denner, Lidl ou Aldi propose le panier le moins cher, nous avons concocté une liste de 30 produits très courants : des tomates, des pommes de terre, du jambon, du pain ou même des pâtes, entre autres produits alimentaires. Les courses ont été effectuées le même jour (le 1er mars) dans ces 5 enseignes, distantes de quelques centaines de mètres seulement, en périphérie genevoise. La règle : prendre à chaque fois le produit disponible le moins cher.
Résultat des courses : les tickets de caisse ne varient pas beaucoup.
Les prix des produits bas de gamme restent plus hauts qu’à l’étranger. Pour mettre la pression sur les entreprises suisses et faire baisser les prix, faut-il faire marcher le commerce transfrontalier ? Notre enquête a montré que les gammes ‘premier prix’ sont d’avantage présents dans les rayons à proximité des frontières. Qu’est-ce que cela dit de la concurrence sur le marché suisse ? Les produits premiers prix sont presque au même prix dans tous les commerces visités. Est-ce que la concurrence fonctionne de manière satisfaisante sur ce point ? Linda Bourget en parle avec Florence Bettschart- Narbel, membre de la COMCO, la Commission de la concurrence.
Si les premiers prix attirent les clients, c’est le cas aussi de certaines marques, au point d’être incontournables pour les distributeurs. Nous avons comparé les prix d’une quinzaine de produits de marque dans les grandes enseignes Coop, Migros, Denner, Aldi et Lidl. Résultat : nous n’avons pas constaté de grosses différences de prix, à quelques centimes près.
Où la concurrence se situe-t-elle quand on observe autant de produits de marque et de produits premiers prix vendus au même prix dans autant de magasins ? Suite de l’entretien avec Florence Bettschart- Narbel.
Les Suisses aiment le bio, mais chez Coop et Migros ces produits coûtent beaucoup plus cher que le conventionnel et les marges sont élevées. Du bio à petit prix, c’est donc ce que font miroiter aujourd’hui Lidl et Aldi à leurs clients.

Cette semaine :
• Une enquête de l’association Public Eye arrive à la conclusion que Nestlé fait deux poids, deux mesures avec ses produits pour bébés. En Suisse et dans d’autres pays d’Europe, les céréales et laits en poudre sont sans sucres ajoutés, alors que dans les pays à revenu plus faible, comme l’Asie, l’Afrique, et l’Amérique latine, Nestlé vend ces mêmes produits avec 4 grammes de sucres ajoutés en moyenne par portion. Ce qui représente un carré de sucre avec chaque repas.
• Le magazine Futura-Sciences relaye une étude, réalisée en Europe et en Suisse, qui conclut que la moitié des personnes sondées évitent les alternatives végétales à la viande ou au fromage, parce qu’elles les classent dans la catégorie des aliments ultra-transformés, considérés comme mauvais pour la santé. L’étude révèle aussi que les consommateurs sont moins regardants sur ces aspects quand il s’agit de chips ou de confiseries, aliments plaisir par excellence.
• Un téléspectateur a signalé à ABE les tarifs exorbitants d’un parking d’une Migros vaudoise : 100 CHF pour 12 heures de stationnement. Migros répond qu’il s’agit de garantir des places aux clients et d’éviter le stationnement de longue durée.

Les échantillons gratuits, comme les dégustations de produits en magasins, sont des petites attentions qui nous font consommer d’avantages. Le clin d’œil de notre chroniqueuse Leïla Rölli.