Au revoir goudron, bonjour nature!

RTS - Xavier Bloch

À la découverte de la "Gare verte" de Delémont! Les CFF et la municipalité jurassienne ont inauguré un projet pilote visant à transformer l’espace autour de la gare en un lieu plus écologique et agréable. Les parkings ont été réaménagés avec des pavés de différentes textures qui améliorent l’infiltration et la gestion de l’eau de pluie. Des arbres fruitiers y ont été plantés pour créer un espace vert entre les voies et les places de stationnement, îlots de fraicheur pour les passagers et passagères, ainsi que pour les employé.e.s de la gare.

Bien que certains défis demeurent, notamment dans les grandes gares urbaines tel qu’à Zurich ou à Berne, les premiers résultats positifs de la Gare verte de Delémont encouragent la multiplication de ce genre d’initiatives dans les gares en Suisse.

Avec Violeta Alcaide, cheffe de projet immobilier aux CFF, responsable du projet “Gare verte”, et Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF.

RTS - Jessica Nusslé

Il y a cinq ans, les habitant.e.s du quartier du Vallon à Lausanne se réunissent pour entreprendre un projet ambitieux: redonner vie à la Place du Vallon, le coeur du quartier, afin de retrouver un équilibre entre la nature et la ville. Acteurs et actrices de ce grand changement, les habitant.e.s sont pleinement intégré.e.s dans le processus: du désasphaltage à la re-végétalisation de la place. Le goudron est remplacé par des îlots de végétation qui simulent des mini-biotopes, des mondes miniatures remplis de vie, qui apportent biodiversité et fraîcheur à l’endroit. Le sol est ainsi rendu perméable et permet une infiltration optimale de l’eau. Enfin, du mobilier urbain, des bancs en granit récupérés des "déchets" du chantier du Grand-Pont à Lausanne, y est intégré. Ce petit clin d’oeil à l'histoire locale permet la détente et la rencontre au sein du quartier.

La transformation de la Place du Vallon est une belle illustration de ce que l'engagement communautaire et une planification écologique peuvent accomplir. Elle sert désormais de modèle pour d'autres projets de réaménagement urbain à Lausanne et ailleurs, prouvant que des espaces pour les gens et la nature peuvent coexister harmonieusement en milieu urbain.

Avec Dominique Hugon, membre du comité de l'Association de quartier du Vallon (AQV).

RTS - Xavier Bloch

À Marly, près de Fribourg, une cour d'école se transforme en forêt urbaine pour offrir aux élèves un cadre verdoyant et à l’ombre. L'architecte-paysagiste Sandrine Perreault et son équipe ont mis en place un lieu dynamique avec des espaces dédiés à la détente, à l’éducation et au sport. Pour rendre l'endroit plus frais, des arbres d’espèces différentes ont été plantés sur toute la cour. La diversification des essences permet d’éviter la propagation de maladies entre arbres, et rend son aspect naturel à la cour.

Pour Sandrine Perreault, le rôle de la cour d’école a changé: les enfants doivent être actifs, ils peuvent découvrir le lieu encore et encore comme s’il s’agissait d’une petite aventure chaque jour, tout en restant dans un cadre ludique, sécurisé et frais.

Avec Sandrine Perreault architecte-paysagiste chez VWA à Vevey.

RTS - Xavier Bloch

Au port de Serrières à Neuchâtel, un changement notable s'opère: le bitume cède la place aux plantes et à la verdure, une initiative de la ville pour reverdir et rafraîchir l'espace urbain. Le projet a consisté au remplacement de la surface d’environ 400m² de bitume par un mélange de gravier, sable, terre végétale et gravier concassé, ensemencé pour créer ce qu’on appelle du "gravier-gazon". Cette surface perméable permet non seulement un meilleur drainage mais encourage aussi le retour de la faune, notamment des insectes pollinisateurs. Cette transformation s'inscrit dans une démarche plus large de la ville visant à débétoniser les espaces publics pour lutter contre les îlots de chaleur urbains.

Avec Gaël Müller Heyraud, architecte-paysagiste, cheffe du Service de l’environnement, des parcs, forêts et domaine et cheffe de l’Office des parcs et promenades à Neuchâtel.

RTS - Xavier Bloch

Dans le Chablais valaisan, la cour du CO du Reposieux, à Monthey, a subi une transformation radicale. Auparavant entièrement recouvert de goudron, l'espace de 3000m2 a été dégrappé à certains endroits pour redonner vie à la pleine terre. L'architecte urbaniste Sophie Wobmann et son équipe de l'atelier MOP A ont collaboré étroitement avec les élèves pour repenser cet espace. Cette démarche participative leur a permis de “designer” la cour de leurs rêves, là où chacun.e peut trouver sa place.

Petit élément de technologie douce en plus: le projet inclut une "noue paysagère": une légère dépression du terrain au centre de la cour pour que l’eau puisse s’écouler naturellement et rejoindre les couches profondes du sol.

Avec Sophie Wobmann, architecte-urbaniste, fondatrice de l’atelier MOP A.

RTS - Xavier Bloch

La rue des Rois à Genève se métamorphose en un espace urbain verdoyant et perméable. Tout proche de Plainpalais, ce projet d'aménagement paysager offre désormais une place piétonne agrémentée d'un grand plan d'eau, de bancs et de nombreux arbres. Ces derniers ont d'ailleurs été plantés sans ordre particulier sur la place pour faire écho à la végétation du cimetière des Rois juste en face.

L'intégration de revêtements perméables et de fosses de Stockholm sous la terre favorise l'infiltration de l'eau de pluie, permettant une irrigation naturelle des plantes tout autour de l'endroit. Cette initiative vise aussi à améliorer la qualité de vie urbaine en offrant un lieu de rencontre et de fraîcheur, où la communauté peut se rassembler et profiter de la nature en ville, aux abords de la fontaine ou à l’ombre des arbres.

Avec Marc Junod, architecte-paysagiste et directeur du bureau "La Touche Verte".

RTS - Xavier Bloch

La ville de Bienne a converti un ancien parking de 150m2, à la Rue de Büren, en jardin urbain. Une variété de plantes indigènes et résistantes à la sécheresse y ont été semées pour promouvoir la biodiversité, mais aussi pour éviter les parasites et les maladies fongiques. D’autres espèces ont fait leur apparition de leur propre volition: c’est le cas de la vipérine, une plante médicinale, qui est apparue sans qu’on ne la plante, au grand bonheur des habitants des alentours.

Bienne est allée encore plus loin, nous explique Markus Brentano, du Service des parcs et des jardins de la ville de Bienne, en plantant un érable de Montpellier, très résistant à la sécheresse, nouvelle en Suisse, qui fait penser au climat du Sud de la France il y a 50 ans.

Avec Markus Brentano, du Service des parcs et des jardins de la ville de Bienne.

RTS - Xavier Bloch

En 2018, à Vevey, la rue du Nord dans le quartier de Plan-Dessus fait face à une transformation radicale: l'installation du chauffage à distance nécessite une réfection complète des infrastructure souterraines sous la rue. Cette opportunité est saisie par la commune et les habitants pour repenser l'entièreté des plans du "dessus" de la rue. Au final, 80% de l'espace sera débarrassé du goudron, remplacé par des espaces verts et des zones piétonnes, favorisant ainsi la mobilité douce et la convivialité.

L'architecte Cristina Woods nous explique que cette "requalification" de la rue, tant dans sa nouvelle identité que dans ses nouveaux usages, a permis aux habitants et riverains de se réapproprier cet espace. Ils et elles ont pu, par exemple, prendre possession du tiers de la zone pour y installer des potagers utiles à la communauté.

Avec Cristina Woods, architecte, co-fondatrice du bureau VWA à Vevey.